Au fil des semaines

RENTREE PEDAGOGIQUE 2024: Sous le signe d’une plus grande résilience du système éducatif

C’est le 16 septembre 2024, célébration du Mouloud oblige, que les staffs administratifs des établissements d’enseignement ont entamé leur mise en place à l’effet de mettre les petits plats dans les grands pour le retour des apprenants dans les salles de classe. Cette rentrée pédagogique siffle donc la fin de la récréation pour les acteurs du système éducatif, après un repos bien mérité. L’on se souvient, en effet, que malgré la crise sécuritaire qui frappe de plein fouet l’école burkinabè avec son lot d’assassinats d’enseignants et d’élèves, d’agressions physiques et morales, de fermetures d’écoles et l’on en passe, les résultats aux examens scolaires de la session 2024, ont connu une nette croissance. Le taux de succès au baccalauréat  est passé de 39,27% en 2023 à 52,61 % en 2024, soit une hausse de 13,34%, tandis que le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) a enregistré la performance de 47,19% en 2024 contre 38,27% en 2023, soit une évolution de 8,92 points. Quant au Certificat d’études primaires (CEP), le taux de succès s’est établi à 82,16 % contre 71,24%, soit un progrès de 10,92%. C’est le lieu donc de saluer l’engagement du monde éducatif qui a fait ainsi preuve d’une grande résilience et souhaiter qu’il soit fait preuve de la même détermination pour la nouvelle année scolaire qui s’ouvre ce matin. Et il faut le dire, malgré les nombreuses difficultés, cette nouvelle année scolaire s’ouvre sous de meilleurs auspices. Et pour cause.

 

Le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes

 

Le premier signe d’espoir est que malgré la persistance de la crise sécuritaire, le nombre d’écoles rouvertes continue de croitre, offrant la possibilité à de milliers d’enfants de retrouver le chemin des classes. L’on estime, en effet, à environ 1200 le nombre des écoles qui devraient rouvrir leurs portes pour les enfants Burkinabè. C’est le lieu donc de saluer le sacrifice des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui sont au front pour aussi faire reculer les frontières de l’ignorance. Le second signe d’espoir pour cette nouvelle année scolaire, est le recalibrage du secteur de l’éducation qui, avec le récent remaniement ministériel, passe d’un à deux départements ministériels si l’on exclut l’enseignement supérieur. La création du ministère de l’Enseignement secondaire, de la formation professionnelle et technique, devrait permettre une meilleure maîtrise du secteur de l’éducation qui compte à lui seul près de 80% des effectifs de la Fonction publique avec toutes les difficultés de gestion que l’on connaît. La création du nouveau département ministériel devrait surtout permettre d’enclencher une réforme de fond à l’effet de rendre plus efficace à l’interne comme à l’externe, en impulsant une dynamique nouvelle à l’enseignement technique et à la formation professionnelle pour une meilleure adéquation entre les produits de l’école et les besoins du marché de l’emploi. Et cela devrait aussi avoir son pesant d’or dans la lutte contre les groupes armés terroristes qui recrutent massivement dans les milieux des désœuvrés. Enfin, le troisième signe d’espoir est le début de mise en œuvre annoncée de « l’Initiative présidentielle pour une éducation de qualité pour tous » avec l’ambition affichée de la volonté du Chef de l’Etat d’améliorer de façon rapide et significative, les conditions de l’éducation dans son ensemble. C’est dire donc que si les défis restent énormes pour la rentrée scolaire 2024-2025, le gouvernement semble conscient des enjeux et a décidé de prendre le taureau par les cornes.

Cela dit, alors que les autorités éducatives ferment difficilement l’œil face à l’immensité des défis, c’est aussi le casse-tête pour les parents d’élèves qui courent pour trouver des places pour leurs enfants, s’acquitter des frais de scolarité et payer les fournitures pour la rentrée. 

 C’est donc le branle-bas généralisé dans un contexte économique particulièrement éprouvant. Au tracas des parents d’élèves vient s’ajouter la problématique de la tenue scolaire en Faso Dan Fani dont la généralisation a été annoncée pour cette rentrée scolaire. Mais tout cela n’a rien de particulièrement alarmant pour ceux qui ont compris que les préparatifs de la rentrée débutent dès la fin de l’année écoulée. L’on peut malheureusement faire le constat que certains parents n’attendent que la veille de la rentrée pour se soucier de l’école de leurs enfants, accroissant inutilement la pression sur les acteurs de l’école qui ne devraient être qu’aux derniers réglages pour lancer avec succès l’année scolaire.

 

G.G

 

 

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