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PSYCHOLOGIE: Comment renforcer l’estime de soi ?

L’estime de soi est un socle qui permet de grandir sereinement, de trouver l’énergie d’entreprendre et surtout de s’autoriser à être heureux… Une notion bien fragile. D’où l’importance de la développer pour retrouver confiance en soi. Comment renforcer l’estime de soi si je me trouve nulle ? Si je me sens dévalorisé ? Si je me sens socialement inférieure aux autres ?

 

Comment renforcer l’estime de soi ?

 

L’estime de soi, c’est la capacité de s’aimer tel qu’on est et de s’accorder à soi-même suffisamment de valeur. Une personne dotée d’une bonne estime de soi est naturellement convaincue qu’elle a droit au bonheur ou, à tout le moins, qu’elle peut profiter des bons côtés de la vie. De ce fait, elle s’autorise à agir pour réussir son existence, à développer ses capacités et à progresser dans sa vie personnelle et sociale. Bref à aller de l’avant.

 

Pourquoi l’estime de soi est-elle si importante ?

 

L’estime de soi participe de l’aptitude à être heureux ou, à tout le moins, à se sentir bien dans sa vie.

 

L’estime de soi est une force de vie intérieure et sociale, un facteur de réussite, car elle permet de donner le meilleur de soi-même et de tirer profit de ses talents et capacités. A contrario, celui qui n’ose pas voir grand pour sa vie parce qu’il a l’impression de ne pas le mériter entre dans un cercle vicieux qui ne lui permet pas de sortir de son état ou de situations qu’il trouve pourtant médiocres ou peu satisfaisantes.

 

L’estime de soi fait office de soupape relationnelle. Elle nous met à l’abri du jugement d’autrui dans ce qu’il peut avoir d’arbitraire, d’injuste ou de méchant. Les personnes dotées d’une faible estime de soi auront plus tendance à faire passer l’avis d’autrui avant le leur qu’elles dévalorisent d’office. Cette attitude les met à la merci des autres qui ont ainsi le pouvoir de les faire souffrir, de les dominer, de diriger leur vie.

 

D’autres individus en déficit d’estime personnelle adopteront, à l’opposé, des postures de domination : réactions agressives et colériques, réflexes « parano« , jalousie excessive, narcissisme, tendance à écraser celui que l’on perçoit comme plus faible ou inférieur (impact sur l’éducation des enfants)…

 

Qu’est-ce qui peut saper l’estime de soi ?

 

Personne n’est blindé contre tous les aléas de la vie. Même lorsque l’on est à l’aise dans sa vie et avec soi-même, certains échecs peuvent quand même nous amener à douter de nous-mêmes. Particulièrement quand ces aléas surviennent dans des domaines qui nous tiennent à cœur : pour l’un la réussite professionnelle ; pour l’autre, l’accomplissement amoureux…

 

Selon le cas, un licenciement ou un divorce seront des atteintes particulières à l’estime de soi dont il est plus difficile de se relever. Et lorsque les hasards de la vie multiplient les coups sur nos points sensibles, nous pouvons tous basculer dans le cercle vicieux de la perte d’estime de soi.

 

Une victime de harcèlement finit par se dévaloriser

 

L’estime de soi peut aussi être sapée volontairement par des tiers. C’est typiquement le processus du harcèlement : celui d’un supérieur ou d’un conjoint, celui des groupes d’enfants ou d’adolescents qui ciblent un individu pour le soumettre au « bullying » (ou harcèlement scolaire).

 

Quand la cause d’une faible estime de soi remonte à l’enfance

 

Enfin, l’estime de soi peut être – et c’est le cas le plus fréquent – sapée à la base, dès l’enfance, lors de la construction de la personnalité, par des comportements abusifs des adultes envers l’enfant (inceste, agression…).

 

Mais aussi, d’une façon plus banale, par une éducation qui a accumulé les brimades sans valoriser les progrès de l’enfant. Education souvent infligée par des parents eux-mêmes dotés d’une faible estime d’eux-mêmes, qui cherchent inconsciemment des réassurances dans la domination de plus faibles qu’eux et qui, machinalement, répètent les schémas éducatifs de leurs propres parents.

 

 

Agir sans inhibition pour réussir sa vie

 

L’énergie indispensable à cet effort vient alors naturellement. D’autant plus que le risque d’échec n’a pas d’effet inhibant. En effet, quand l’estime de soi est assez solide, les échecs et déceptions sont analysés pour ce qu’ils sont : des aléas de la vie, des malchances, ou des erreurs de jugements dont on peut tirer des enseignements… et non pas la confirmation d’une incapacité et d’une faible valeur personnelle.

 

Une dynamique positive

 

L’estime de soi fonctionne comme une dynamique de renforcement positif. L’enfant qui croit en ses possibilités obtient une meilleure réussite scolaire, à compétences égales, que celui qui doute de lui.

 

Pour autant, il ne faut pas confondre l’estime de soi, qui n’empêche pas le doute et l’autocritique, avec le narcissisme. L’individu narcissique ne supporte pas la critique et sa confiance en lui est artificielle. Il s’écroule d’ailleurs facilement en cas d’échec.

 

Comment renforcer l’estime de soi quand on se sent nul

 

Je suis incapable de faire de bonnes présentations”, “Je ne sais pas m’organiser”, “Je ne vaux rien en cuisine”… autant de croyances qui sabotent notre estime de soi. Que faire ?

 

Relativiser : « Il est important de sortir de la pensée binaire selon laquelle on est soit nul soit parfait, et de l’idée que si l’on n’a pas réussi telle chose à tel moment, on n’y arrivera jamais », dit le coach François- Xavier Duperret. Son conseil pour ne pas reproduire l’échec d’un projet par exemple : identifier ce qui, la prochaine fois, doit être gardé, supprimé, initié et changé.

 

S’estimer à sa juste valeur : « car on a tous des insuffisances, mais tous aussi des talents qui font notre singularité et notre valeur », assure le coach. Alors oui, peut-être que l’on a aucun sens de l’orientation, mais on sait repérer les champignons en forêt ; peut-être que nos prises de parole en public ne sont pas brillantes, mais on a une très bonne capacité d’écoute. Et la bonne idée, pour renflouer son estime de soi, est justement de cultiver, voire d’approfondir nos savoir-faire. « Il est intéressant de demander à des personnes bienveillantes, qui nous connaissent bien, quels sont, d’après elles, nos talents. On est parfois surpris du nombre de choses que l’on sait faire avec plaisir et facilité. »

 

Éviter de se comparer aux autresplutôt que de se persuader que l’autre est mieux que soi, mieux vaut l’observer pour comprendre comment il s’y prend pour être bon dans son domaine », conseille Mariette Strub-Delain, psychologue. On peut même essayer de s’en faire un allié et lui demander de nous donner des “tuyaux”: « Lorsqu’on les valorise, les personnes refusent très rarement de nous aider. Ce qui permet de ne plus être dans l’échec, et renforce l’estime de soi. »

 

Accepter la réalité : si on nous demande de faire une présentation, ou d’accueillir nos beaux-parents, à la dernière minute, on décide de faire au mieux, mais en fonction de nos compétences, du temps et des moyens qui nous sont donnés.

 

S’entraîner : « par exemple, si on se sent nul(le) dans la prise de parole en public, on commence avec 2 personnes, puis 5, puis 10… Et pendant 2 minutes, puis 5, puis 20 », suggère François- Xavier Duperret.

 

S’autogratifier : chaque soir, revisiter mentalement sa journée et observer ce qui a fonctionné : « Il ne s’agit pas de chercher des exploits, mais des petites choses du quotidien dont on peut être fier : un gâteau réussi, un rendez-vous obtenu après 15 jours d’efforts…», explique la psychologue.

 

Comment renforcer l’estime de soi quand on se sent dévalorisé

 

« Que ce soit au travail ou dans la sphère privée, se sentir dénigré crée une honte de ce que l’on est, qui nous encourage à nous replier sur nous-mêmes et ébranle notre estime de soi », dit François-Xavier Duperret. Que faire ?

 

En parler avec des personnes de confiance : il est conseillé de rechercher le dialogue avec des personnes de confiance, des amis ou parents qui vous connaissent bien, particulièrement des gens dont vous estimez vous-même la parole et la personnalité. Cela évite de nous isoler et permet de s’assurer que notre analyse de la situation est objective : « Lorsque l’on a une faible estime de soi, on peut penser que la personne qui nous critique veut nous nuire, alors qu’elle a peut-être juste été maladroite », constate-t-il.

 

Se faire aider par un professionnel : si le soutien de vos proches ne vous permet pas de sortir de ce marasme intérieur, il ne faut pas hésiter à envisager une aide extérieure. A vous d’évaluer si vous avez plutôt besoin d’entrer dans une démarche de développement personnel (de type coaching par exemple) que dans celle de thérapie (thérapies brève, psychocorporelle, de soutien, voire analytique). En sachant que certaines thérapies, de type PNL ou analyse transactionnelle, peuvent être intermédiaires. Dans tous les cas, le recours à une aide professionnelle ne doit pas être vécu comme un aveu d’échec, mais envisagé comme une démarche positive. Cette aide, vous la valez bien : c’est une première marche sur l’échelle de l’estime de soi !

 

Clarifier la situation : en demandant à la personne d’être factuelle dans ce qu’elle nous reproche : « Si ses réponses sont constructives, elles peuvent permettre de progresser, de gagner en compétence et, de là, en estime de soi », précise Mariette Strub-Delain. En revanche, si elles sont vagues (par exemple: “Je trouve que rien ne va”), lui faire préciser les points essentiels qui pourraient être changés ou améliorés.

 

Poser des limites : les objectifs qui me sont fixés par mon supérieur sont-ils atteignables dans les conditions qui me sont données ? Ai-je le temps et les capacités pour rendre tous les services que ma mère/mon père me demande ? De répondre à toutes les attentes de mon conjoint ? « Si la réponse est non, alors, il faut s’interroger pour savoir s’il ne s’agit pas d’une relation d’emprise de la personne qui essaie de nous mettre dans une situation d’incompétence », suggère Mariette Strub-Delain. Et là, même si c’est difficile, il est important de poser des limites : “Je ne peux pas m’occuper à la fois des enfants et préparer des bons repas chaque soir”, “Je ne peux pas m’engager à remplir cet objectif dans le temps qui m’est donné”… Et de fixer des règles : “Voilà ce que je veux et ce que je peux te/vous donner”. On va alors se respecter davantage et, en le formulant à son interlocuteur, se faire respecter de lui. On se donne ainsi de la valeur, ce qui est très important pour l’estime de soi. »

 

Refuser l’humiliation : « aucune erreur ne mérite que l’on soit humilié », insiste François-Xavier Duperret. « Si une personne franchit cette ligne rouge, c’est que la relation est toxique et que cette personne doit être tenue à l’écart.»

 

 

Comment renforcer l’estime de soi quand on a l’impression de ne pas être soutenu.

 

Le soutien des autres joue un rôle très important dans l’estime de soi, parce qu’il nous donne de la valeur, de l’assurance et permet de ne pas nous sentir seul face aux efforts à accomplir. Que faire si le soutien attendu n’est pas là ?

 

Elargir son cercle socialplutôt que d’espérer en vain le soutien de personnes qui ne sont jamais présentes quand on a besoin d’aide, mieux vaut se rapprocher de celles qui seront bienveillantes à notre égard », assure Mariette Strub-Delain. Qu’il s’agisse de membres de la famille, de collègues, de camarades ou de simples connaissances, repérer celles qui sont à notre écoute, nous donnent de l’énergie, inspirent notre créativité, nous font rire… Et si on les voit peu, réfléchir à ce que l’on pourrait mettre en place pour nouer avec eux des relations plus régulières. A l’inverse, tenir un peu plus à l’écart les personnes qui nous valorisent peu : « Ce n’est pas simple avec nos proches, reconnaît la psychologue. Mais s’ils nous font plus de mal que de bien, il faut vraiment faire un choix, non pas en rompant radicalement avec elles, mais en prenant petit à petit ses distances. » Par exemple, on peut décider d’espacer les appels ou les visites.

 

Compter aussi sur soi-même : la quête constante d’approbation peut nous conduire à des comportements de mise en échec. « En se donnant soi-même les moyens de réussir un projet ou, s’il n’a pas abouti, de faire mieux la prochaine fois permet de regagner en estime de soi. »

 

 

Comment renforcer l’estime de soi si on se sent socialement inférieur aux autres ?

 

C’est un sentiment très fréquent, notamment chez les personnes qui n’ont pas fait d’études et/ou n’ont pas un job de rêve. Que faire ?

 

Nuancer son ressenti : car oui, peut-être que notre métier n’est pas aussi prestigieux qu’on le souhaiterait, mais il a aussi des avantages, parce qu’il correspond par exemple à nos valeurs, nous laisse du temps pour notre famille, est correctement rémunéré. Quant aux études, elles ne sont pas le seul paramètre : « Il y a aussi les voyages, les rencontres, les lectures, qui nous rendent humainement plus riches », nuance Mariette Strub-Delain.

 

Etre dans l’action : « si l’on a sincèrement envie et besoin de combler ce que l’on juge comme une limite, il est alors important de décider ce que l’on va faire concrètement pour y parvenir. » Si, par exemple, on se sent un peu exclu du sérail de nos collègues parce que l’on n’a pas le même niveau d’études qu’eux, on peut suivre un MOOC (cours gratuit à distance), se rapprocher des organismes de formations pour adultes ou encore demander une validation des compétences. « Y être parvenu alors que l’on n’y croyait pas nous rendra assurément fier de nous, ce qui renforce l’estime de soi », approuve Mariette Strub-Delain.

 

Se détacher des réseaux sociaux : « sublimer la vie des autres renforce le sentiment de notre infériorité, ce qui ne fait pas de bien à l’estime de soi», souligne François-Xavier Duperret.

 

Source : Santé magazine

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