Au fil des semaines

PROTECTION DES ENFANTS DELINQUANTS: Ces parents qui se trompent de combat

L’insécurité aujourd’hui est en passe de prendre possession de nos villes et campagnes. Outre l’insécurité liée aux attaques terroristes, l’on peut aussi relever celle liée à la délinquance des adolescents en général et à celle des enfants  des familles aisées en particulier. En attendant que les sociologues et autres spécialistes des affaires criminelles s’intéressent au sujet, histoire de chercher à comprendre pourquoi les enfants de ce profil, à qui il ne manque pratiquement rien, s’adonnent à la délinquance, il est intéressant de s’attarder sur un des aspects de cette problématique. Lorsque ces enfants de familles aisées posent des actes de délinquance, et Dieu seul sait s’ils en commettent tous les jours, et que de ce fait les forces de sécurité arrivent à les alpaguer, il n’est pas rare de voir leurs parents voler à leur secours pour empêcher qu’ils soient déférés dans les maisons d’arrêt et de correction et cela, moyennant la réparation financière des dommages qu’ils auront occasionnés. Dans certains cas, il s’agit d’enfants en situation de récidive. Cette mention vaut son pesant d’or puisque ces garnements donnent l’impression qu’ils ne peuvent plus s’extirper de la délinquance et des réseaux mafieux dont ils font partie. Une autre mention qui vaut son pesant d’or est que certains parents de ces enfants honorent rarement leur engagement à régler financièrement ou matériellement les préjudices causés à des tiers par leurs rejetons. Il se pose dès lors trois problèmes. Le premier est que ces parents mettent dans une situation inconfortable les victimes des actes de délinquance de leurs enfants. Cet inconfort est plus prononcé lorsque ces victimes sont des proches ou encore des voisins de quartier. Le qu’en-dira-t-on oblige carrément certaines  victimes à passer par pertes et profits les engagements de réparation des dommages causés par ces garnements.

 

Les autorités doivent veiller à ce que la loi s’applique à tous

 

Le deuxième problème que pose le phénomène est celui de l’inégalité des Burkinabè devant la loi. En effet, quand il s’agit d’enfants de familles peu nanties pour ne pas dire pauvres, qui sont pris par les forces de sécurité consécutivement à des actes de délinquance, en un temps deux mouvements, ils sont traduits en justice et déférés dans des  maisons d’arrêt et de correction. C’est à croire que nos prisons sont faites pour accueillir exclusivement les pauvres qui sont en conflit avec la loi. Ce qui heurte davantage la conscience, c’est que les actes pour lesquels ils sont jetés en prison, sont parfois mineurs par rapport aux actes posés par les enfants de familles nanties. Et nonobstant cela, ces derniers bénéficient d’une quasi impunité. Le troisième problème que l’on peut évoquer est que ces parents nantis, qui font des pieds et des mains pour que leurs rejetons délinquants ne fassent pas la prison, nuisent in fine à leurs enfants en croyant les protéger. En effet, ces enfants, récidivistes pour la plupart, ont inscrit dans leur logiciel l’idée selon laquelle ils ne courent aucun risque en prospérant dans la délinquance puisque papa et maman seront toujours là pour les protéger.

A ce rythme, les parents courent le risque de transformer leurs enfants délinquants en monstres. Pour s’en convaincre, il suffit de faire un tour dans certaines familles où vous verrez ces canailles se retourner contre leurs propres géniteurs. Certains les menacent avec des armes, pour un oui ou pour un non. D’autres les dépouillent de leurs biens pour se ravitailler en stupéfiants. En réalité, ils deviennent des enfants « laisse-guidon », qui sévissent impunément dans la famille et en dehors. Un tel comportement peut les conduire un jour à l’irréparable dans les deux sens. En effet, ils développement, du fait de l’impunité, l’instinct du crime et courent le risque d’être victime de la vindicte populaire. Il y a lieu donc que les parents de ces enfants fassent leur, l’adage selon lequel « qui aime bien châtie bien »  en cessant d’intervenir systématiquement pour que leurs rejetons, auteurs d’actes de délinquance, ne subissent pas la rigueur de la loi. Car, la prison peut avoir un effet pédagogique sur eux. De la même manière, les autorités doivent veiller à ce que la loi s’applique à tous, sans discrimination aucune. De cette façon, on pourrait rendre service à ces enfants délinquants de familles nanties, qui croient dur comme fer, qu’ils bénéficient d’une certaine immunité, du fait du statut social de leurs géniteurs.

 

  1. K

 

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