Au fil des semaines

MISE EN GARDE CONTRE LES SOLDATS FUYARDS ET SUSPENSION DES MISSIONS DES OFFICIERS: Ne pas pécher dans l’application des mesures

En riposte aux attaques terroristes répétées, l’armée burkinabè a lancé, le 4 février dernier, une vaste opération de sécurisation dans les départements de Kain et Bahn dans la région du Nord et Bomboro dans la région de la Boucle du Mouhoun, qui a permis de neutraliser 146 terroristes. Et ce n’est pas tout. Des sources  officielles indiquent que 21 assaillants ont été abattus suite à une attaque perpétrée à Oursy le 5 février. Bravo aux Forces de défense et de sécurité (FDS) qui, par cette opération de salubrité publique contre ces envahisseurs aux desseins obscurs, apportent du baume au cœur des Burkinabè qui subissent au quotidien les assauts meurtriers de ces adeptes du mal. C’est bon pour le moral de la troupe, et c’est aussi bon pour le moral du peuple burkinabè qui ne demande qu’à être débarrassé de cette vermine qui est en passe, si ce n’est déjà fait, de confisquer sa liberté et de prendre complètement en otage la quiétude des populations qui ne rêvent que de meilleures conditions de vie.

 

C’est à se demander si la tactique des terroristes ne procède pas d’une stratégie d’encerclement

 

Pourvu que ça dure ! En tout cas, ils sont nombreux les Burkinabè à espérer que ce coup dur porté à la bête immonde, marquera un tournant pour nos troupes qui sont depuis fort longtemps sur la brèche et qui ont déjà payé un lourd tribut dans cette guerre contre un ennemi sans visage.

Cela dit, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Car, des efforts et des attaques d’envergure, il en reste  encore à déployer pour espérer venir à bout de l’araignée venimeuse qui ne fait que tisser sa toile et semble avoir atteint sa vitesse de croisière, tant les attaques sont devenues quasi quotidiennes. En effet, au départ confinée au Nord du pays, l’hydre terroriste s’est progressivement métastasée pour se retrouver dans les régions de l’Est, de la Boucle du Mouhoun, du Houët, du Sud-Ouest, et dans toutes les autres localités du pays qui ont été mises sous état d’urgence. Même l’Ouest, qui semblait jusque-là épargné, est à présent touché avec les récentes attaques du poste frontalier de Yendéré et de la gendarmerie de Siniéna  sur l’axe Banfora-Niangoloko-frontière de la Côte d’Ivoire. C’est à se demander si la tactique des terroristes ne procède pas d’une stratégie d’encerclement avant de passer à une étape supérieure. Et il faut craindre que ces illuminés ne soient pas déjà à une étape avancée dans la mise en œuvre de leur funeste projet. L’heure est donc grave ! Et les autorités semblent l’avoir compris en   prenant deux mesures fortes. La première stipule que «  tout militaire des forces armées nationales engagé dans une mission opérationnelle, coupable d’abandon de  son poste de combat en présence de l’ennemi, sera radié automatiquement des effectifs». La seconde mesure suspend les déploiements des officiers des Forces armées nationales en qualité d’observateurs militaires et officiers d’état-major au sein des différentes Opérations de soutien à la paix (OSP) et ce, jusqu’à nouvel ordre. En attendant de voir l’efficacité de ces mesures sur le terrain de combat contre les terroristes, l’on peut d’ores et déjà saluer l’initiative.  Car, elle vise à éviter ce qu’on a pu constater lors de l’attaque du détachement militaire de Kompienbiga qui tranche avec le courage qui caractérise le soldat burkinabè, et à renforcer la disponibilité du personnel compétent.

Il est inadmissible que le peu de moyen dont dispose le pays se retrouve dans les mains de l’ennemi parce que ceux qui sont censés défendre la patrie ont abandonné leur poste de combat. D’ailleurs, notre devise n’est-elle pas «  La patrie ou la mort ? » Il est donc impérieux que chaque soldat respecte cette devise. Mais, pour ce faire, il faudrait aussi que l’autorité mette les moyens conséquents à la disposition de tout militaire engagé dans une mission opérationnelle. En tout cas, il ne faut pas pécher dans l’application de ces mesures. Tout doit être mis en d’œuvre pour que le soldat qui se retrouvera face à l’ennemi n’ait pas d’argument valable pour abandonner son poste. C’est pourquoi, il convient de louer la mesure portant suspension des déploiements des officiels au sein des opérations de maintien de la paix. Il n’est pas décent, voire normal qu’un soldat se batte contre l’ennemi pendant que son supérieur se la coule douce. La hiérarchie militaire doit mouiller le maillot en évitant soigneusement de donner l’impression d’envoyer les jeunes gens à l’abattoir. Cela dit, bien que salutaires, les deux mesures ne suffiront pas pour venir à bout de l’ennemi si nous ne changeons pas le fusil d’épaule.    Et cela recommande, entre autres, que nos FDS ne soient pas toujours sur la défensive. Il faut plutôt travailler à inverser la tendance pour avoir l’initiative des opérations sur le terrain de façon à ne laisser aucun répit aux terroristes. En cela, l’opération militaire du 4 février dernier, qui a  permis de mettre hors d’état de nuire plus d’une centaine d’assaillants, doit être renouvelée autant que faire se peut contre ces ennemis de notre peuple  qui doivent être traqués jusque dans leurs chiottes.

 

Le Burkina est aujourd’hui engagé dans une guerre qu’il n’a pas le droit de perdre

 

Il faudra aussi travailler à donner à l’armée tous ses ressorts afin que cela se ressente dans son opérationnalité sur le terrain, avec une capacité d’anticipation élevée, qui devrait lui permettre, à très court terme, de passer de la réaction à l’action. Il faut bannir la logique de l’attentisme pour s’inscrire dans la dynamique des frappes préventives. Jusque-là, c’est l’ennemi qui attaque et les FDS contre-attaquent. C’est l’ennemi qui impose le lieu et le timing. Ce logiciel est dangereux et mortel. Il faut vite  en sortir. Par ailleurs, il faut bien se le dire, au-delà des questions d’équipements, notre armée semble traîner un lourd boulet dans la chaîne de commandement. Car, à en croire certaines sources, le renseignement fonctionne bien. Mais c’est au niveau du traitement de l’information et de la prise de décision que ça bloque et que des améliorations s’imposent pour mieux déjouer les plans de l’ennemi.

En tout état de cause, le Burkina est aujourd’hui engagé dans une guerre qu’il n’a pas le droit de perdre. C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, les Burkinabè doivent savoir faire bloc pour sauver la patrie en danger, en restant soudés comme un seul homme, pour bouter les terroristes hors de leur territoire. S’il est vrai que les forces de défense et de sécurité ont le devoir régalien d’assurer la défense du territoire et la sécurité des personnes et des biens, le peuple, de son côté, ne doit pas être en reste. Et, à défaut d’être au front, chaque Burkinabè a le devoir de collaborer avec les FDS en faisant remonter toute information pouvant permettre de déjouer les projets et les stratégies de l’ennemi. C’est une question de vie ou de mort. Et la vie doit triompher de la mort.

 

  1. K

 

 

 

 

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