A la UneDis-moi tout

KAYAWOTO, ARTISTE RAPPEUR: « Nous envisageons un concert au stade municipal »

Né en Côte d’Ivoire, Kayawoto, à l’état civil Abdoulaye Kaboré, est passionné de musique depuis sa tendre enfance. Ayant parcouru le Togo et le Ghana, il s’installe au bercail et s’adonne à des métiers comme mécanicien, restaurateur et orpailleur. « Hip hop sans neuf » produite par la structure Propulsion Prod et son directeur San Remy Traoré tombé sous le charme de son talent deviendra son producteur attitré. « Selamin », « Tound toin » et «Waga rimin » deviennent en quelques semaines des titres cultes qui le positionnent sous les feux des projecteurs. En 2021, il réalise son premier album à succès « Maouland » et en 2023 sortira « Maouland 2 ».

Pour une jeune carrière, Kayawoto, considéré comme une icône du rap burkinabè, a déjà 17 trophées nationaux et internationaux au compteur.

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder avant de s’envoler pour la France, l’artiste nous parle de sa passion, de sa rencontre avec son producteur, de ses projets, revient sur les difficultés rencontrées, de son quotidien, jette un regard critique sur l’évolution du rap burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt. 

Evasion : Comment allez-vous ?

Kayawoto : Salut à tous les lecteurs du journal Evasion, je vais bien et j’espère de même chez vous.

 

D’où vient cette passion pour la musique ?

La passion est venue en écoutant des grands frères comme Smockey, le papa Zougnazagmda, la maman Abibou Sawadogo et bien d’autres devanciers. Ce sont eux qui ont véritablement créé ce déclic en moi.

 

Et pourquoi le choix du rap ?

Le rap c’est le moyen le plus adapté pour moi de m’exprimer avec ma communauté, les Maoulandais. Nous avons des codes qui ne peuvent etre partagés qu’à travers le rap.

 

Dans un contexte où les producteurs se font rares, comment avez-vous rencontré le votre ?

La structure Propulsion Prod, à travers son directeur San Remy Traoré, avait lancé une audition pour sélectionner les meilleurs jeunes rappeurs du pays pour une compilation de rap. J’ai postulé et j’ai été retenu. Nous avons commencé la collaboration à travers les titres « Taabi Yonsé » et « Wagdré ». Et plus tard, l’album « Maouland » a vu le jour.

 

Pensez-vous que le rap burkinabè se porte bien de nos jours ?

Le rap burkinabè poursuit son chemin avec aujourd’hui un énorme soutien de la part des mélomanes. Nous remplissons des salles à travers le pays. Nous sommes également présents sur des festivals au plan international. Après les grands frères qui ont tracé le chemin, on peut dire que la relève est bien assurée.

 

Quel bilan faites-vous de votre jeune carrière ?

Le bilan à mi-parcours est positif. Le premier album « Maouland » nous a permis de développer nos réseaux sociaux, de faire le tour des salles de spectacles du pays et hors de nos frontières. Il nous a permis également de gagner 17 trophées nationaux et internationaux. Avec le nouvel album « Maouland 2 » qui vient de sortir, nous sommes déjà sur des tournées internationales avec une étape sur les « Eurokéennes », l’un des plus grands festivals d’Europe.

 

Le fait d’aller tourner des clips à Dubaï, est-ce pour dire que vous êtes financièrement assis ?

C’était très important que nous montrions au monde que nous sommes capables de rivaliser avec les artistes d’ailleurs. En plus, le message de la chanson nous imposait le luxe, c’est la raison du choix de Dubaï.

 

Vivez-vous de votre art ?

Aujourd’hui, je vis entièrement de ma musique et j’arrive à subvenir aux besoins de mes proches.

 

Tout n’est pourtant pas rose, quelle est la difficulté majeure d’un jeune artiste comme vous ?

Aujourd’hui, nous sommes surtout confrontés au problème de l’insécurité. Nous souhaitons que la paix revienne pour pouvoir continuer à communier avec nos fans partout à l’intérieur du pays.

 

Quels sont vos rapports avec les autres rappeurs ?

Les rapports sont très bons. Nous échangeons souvent à travers des groupes WhatsApp.

 

Quel est réellement le problème entre Amzy et vous ?

Nous n’avons aucun problème ; la preuve nous avons collaboré sur le titre « Ma mission » sur son album. C’est normal que les fans soient souvent partagés, ça prouve qu’ils sont intéressés par notre musique. Les fans créent souvent des polémiques, c’est une autre manière pour eux de nous motiver.

 

Pouvez-vous nous parler de votre quotidien ?  

Le programme de la journée est coordonné à l’avance. Au réveil, on suit simplement l’emploi du temps. En gros, ce qui occupe mes journées, ce sont les répétitions, les émissions, les concerts et quelques fois des rencontres avec des amis.

 

Quels sont vos projets en cours ?

Le projet immédiat c’est la promotion du nouvel album « Maouland 2 » qui vient juste de sortir. L’objectif est de faire découvrir le projet à travers l’Afrique et le reste du monde. Ensuite, nous envisageons un concert au stade municipal et vous serez informés au moment opportun de la date.

 

 

Quel est votre plus grand rêve ?

Mon plus grand rêve, c’est de dompter les plus grandes salles de spectacle du monde entier, de faire flotter le drapeau du Burkina au-delà de nos frontières.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

(Il éclate de rire)… Je ne suis pas encore marié, je n’ai pas d’enfant mais je suis en couple.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

Je lui donnerais toutes mes bénédictions. A lui de persévérer et de donner le meilleur de lui-même pour atteindre le sommet.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

Je remercie le journal « Evasion » pour l’occasion qui m’a été offerte. Nous invitons tous les fils du pays à se donner la main pour un retour de la paix au Burkina Faso. L’album « Maouland 2 » est désormais sur le marché, allez streamer et partager les liens.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

Articles similaires

OZILOU 3Y, artiste-musicien et sergent-chef : « Le Burkinabè est riche de par sa culture »

Evasion Magazine

Que pensez-vous du couvre-feu pour lutter contre le Covid-19 ?

Evasion Magazine

ZIMBA REFAIT SURFACE

Evasion Magazine

laisser un Commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.