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JO WENDBE, CHANTRE: « La difficulté majeure est le manque de soutien »

Le jeune chantre et multi-instrumentiste Jo Wendbé, à l’état civil Wendebenedo Nikièma, est un natif de la localité de Mogtédo où il a grandi. Issu d’une famille de leader d’églises, il va dès son enfance intégrer différentes chorales auprès de sa génitrice, une grande chanteuse.

C’est en 2013 qu’il débarque à Ouagadougou pour ses études universitaires qui se soldent par l’obtention d’une licence en anglais. Professeur des lycées et collèges, ce passionné de musique saura allier les deux cordes à son arc.

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, le chantre nous parle de son parcours, de ses différentes œuvres musicales, des difficultés rencontrées, de son nouveau clip lancé officiellement le 15 septembre dernier, nous fait revivre des souvenirs de son concert à guichet fermé de 2023, aborde sans détour d’autres sujets croustillants et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Il invite les Burkinabè à soutenir les artistes, car ils manquent de moyens pour réaliser leurs projets. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

Jo Wendbé : Je me porte très bien par la grâce de Dieu.

 

D’où vient cette passion pour la musique ?

Tout a commencé depuis l’enfance car je suis issu d’une famille leaders d’églises. Ma maman chantait très bien et je me suis donc vite intégré au sein de la petite chorale, ensuite la chorale des jeunes et des groupes musicaux avec lesquels nous avons fait des prestations en vedettes dans les églises. J’ai commencé par le piano et puis à d’autres instruments de musique.

 

En tant que multi-instrumentiste, comment s’est faite cette formation ?

Je me suis formé auprès des amis qui jouaient déjà, j’ai cet instinct inné qui me permet d’apprendre très vite. Donc, je chante et je joue à la fois aux instruments.

 

Et quel est votre instrument de prédilection ?

Mon instrument de prédilection est le piano.

 

Avez-vous eu l’aval des parents pour ce choix d’une carrière musicale professionnelle ?

Il n’y a pas eu de problème en tant que tel. A partir de mon premier album, mon père n’était plus, j’ai eu le soutien de ma mère et cela jusqu’à présent.

 

En 2018, il y a eu un album « Wend la Ziiri » avec le groupe. Qu’est-ce qui justifie la dislocation de ce groupe ?

Il n’y a pas eu de mésentente entre les membres du groupe. Après la sortie de l’album, j’ai été affecté hors de Ouagadougou. C’est vrai que je venais permanemment à Ouagadougou pour des prestations et voir la famille, mais je n’avais pas trop de temps pour le groupe. Ce qui fait que j’ai évolué en solo.

 

Votre carrière solo débute véritablement en 2020 avec le single « N’nonga » qui a connu un succès. Quelle est la petite histoire de cette chanson ?

(Il éclate de rire) … Je préparais déjà mon mariage, j’ai commencé la composition de la chanson en 2019 et je voulais la faire découvrir au grand public le jour de mon mariage. Et c’est ainsi que je suis rentré en studio pour la produire.

 

Pouvez-vous nous parler de votre premier album solo « Bark Wendé » ?

 

 

Il est sorti en 2022. C’est une œuvre de sept titres dont un remix de « N’nonga ». C’est un concentré de louanges, de conseils, et d’autres thèmes, tout le monde y trouve son compte.

 

Etes-vous véritablement un artiste chantre ou un artiste tout simplement ?

 

Je suis un artiste chantre. Je pense que les professionnels du domaine doivent le comprendre. Je suis un artiste en ce sens que mes œuvres sont universelles et je suis un chantre en ce sens que je chante la bonne conduite et la louange.

 

Quel bilan faites-vous de votre jeune carrière ?

Il faut dire que pour une jeune carrière déjà, on se réjouit parce que l’horizon se présente sous de meilleurs auspices. C’est vrai qu’il y a des difficultés mais jusque-là, on tient le coup et on espère que par la grâce de Dieu et des bonnes volontés, ça va mieux aller.

 

Et quelle est la difficulté majeure d’un jeune chantre comme vous ?

La difficulté majeure est le manque de soutiens. Mais dans tout domaine d’activité, c’est le cas. Souvent, il n’y a pas de soutiens ni de moyens financiers pour réaliser certains projets, surtout que je suis en autoproduction. Ce qui fait que je suis obligé d’exécuter les projets par étape. Et aussi dans la mesure de vouloir bien faire, il faut être obligé d’attendre et d’attendre. Donc, ça prend souvent du temps. C’est l’un des soucis majeurs. Secundo, on n’est souvent pas compris par son entourage parce qu’il y a des aînés qui font la concurrence avec nous. Mais on est en Afrique et ça se comprend.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

Je leur demande de rester confiants à Jo Wendbé car il y a beaucoup de projets en vue pour leur satisfaction. Je leur demande de continuer de m’accompagner car on n’est rien sans eux.

 

Vous avez fait un concert à guichet fermé en 2023 au CENASA. Quels souvenirs gardez-vous de cette date ?

Ce fut un concert vraiment spectaculaire. Et c’était mon tout premier concert live en tant que chantre évoluant en solo. On l’avait dénommé le « Concert de dédicace de l’album de 2022 ». Et comme l’album a eu un succès, la communication a été facile. Nous avons joué en live à guichet fermé et le public a été émerveillé par la prestation. Je garde de beaux souvenirs de cette date.

 

Professeur des lycées et collèges et artiste chantre, comment arrivez-vous à concilier les deux ?

Le professeur est un éducateur, la musique que je fais éduque également. Donc, je pense que les deux vont ensemble. C’est souvent le temps qui coince mais je fais de mon mieux pour concilier les deux, il y a un équilibre.

 

Quel est votre quotidien ?

Hormis la musique et l’enseignement, j’ai d’autres activités. Donc, il y a ces activités, il y a l’enseignement et les prestations artistiques. C’est un quotidien chargé.

 

Pouvez-vous nous parler du projet du clip « Ra targ yé » que vous venez de lancer ?

C’est une chanson qui fait partie du tout dernier album en date sur le marché discographique. Le clip a beaucoup été réclamé par le grand public et mes fans. Je l’ai ainsi réalisé et lancé officiellement le 15 septembre dernier. C’est un chant de résilience qui invite à la persévérance et qui donne espoir. C’est aussi un hymne de victoire en même temps. C’est chanté en mooré et ça veut dire ne recule pas.

 

Quels seront les projets avec ce nouveau clip ?

Avec ce nouveau clip, il y a un grand concert en cours et des tournées.

 

Vivez-vous de votre art ?

C’est vrai que je gagne un peu dans la musique mais ce que je gagne, je réinvesti dans cette musique. Par contre, je m’en sors avec mes autres activités.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

Je suis marié et père d’un enfant.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

Ce serait un plaisir. C’est une passion et s’il a le talent de faire la musique, je vais l’accompagner.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

Je dis merci à toute l’équipe de votre magazine ainsi qu’à vos lecteurs. Je reste ouvert à toute proposition de collaboration pour le rayonnement de ma musique et de ma carrière. Encore merci à vous et à tous mes fans.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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