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Djamila Diallo, actrice de cinéma, créatrice de contenus digitaux et présidente de l’association Amira: « Je ne suis pas aisée comme les gens peuvent le penser»

Actrice de cinéma, créatrice de contenus digitaux et présidente de l’association Amira, Djamila Diallo est une jeune fille battante menant de front plusieurs affaires et. Passionnée des arts depuis la tendre enfance, elle fait ses premiers pas dans le théâtre à l’école primaire puis au lycée, avant de se lancer dans le cinéma et le mannequinat.

Très engagée dans des œuvres caritatives en faveur des jeunes filles pour la lutte contre le cancer du sein et du col de l’utérus, elle crée une association et pose des actes nobles à travers le Burkina Faso. En 2024, elle remporte le trophée Yennenga.

A travers une interview exclusive, cette diplômée en communication, en marketing et gestion commerciale, en sciences de gestion et en communication digitale s’est ouverte à nous.

Elle nous parle de sa passion, de ses projets, des actions menées, revient sur son quotidien et des difficultés rencontrées, et aborde sans détour d’autres sujets croustillants en révélant qu’elle n’est pas aussi nantie comme certains le pensent. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Djamila Diallo : Je vais bien.

 

Votre entrée dans le cinéma a-t-elle bénéficié de l’accord des parents, en tant que jeune fille ?

 

J’ai commencé à être dans le milieu culturel depuis l’enfance en faisant le théâtre jusqu’au lycée. Même à l’école primaire, j’ai été élue Miss de la région du Nord en 2009, et en 2011 également. Et c’était une passion pour moi de faire le mannequinat. Mais comme je ne suis pas assez grande de taille (je fais 1.66m,) je n’ai malheureusement pas pu être un mannequin podium. Donc, je me suis plus penchée sur le mannequinat photo où on peut utiliser mon image pour faire des publicités. Et c’est de là que j’ai passé des castings pour le cinéma.  Je me suis formée en cinéma et j’ai commencé à jouer quelques petits rôles jusqu’à ce que j’ai eu un grand rôle dans le film « La Belle et Noufou » du réalisateur Derek Zampaligré en 2022. Ensuite, j’ai signé des contrats professionnels dans d’autres sens. Le cinéma, il faut de la passion et du temps. Les parents n’étaient ni contre ni pour, car cette passion me prenait assez de temps vis-à-vis des diplômes que je cherchais. J’ai fait des études en communication. J’ai aussi des diplômes en marketing et gestion commerciale, en sciences de gestion, en communication digitale que j’exerce actuellement en tant que responsable communication d’une entreprise de la place. Moi-même je fais la communication de mes propres entreprises.

 

Comment est né votre engagement dans la création des contenus digitaux ?

 

J’ai commencé sur les réseaux sociaux en 2021 avec l’aide d’un ami, Hugo Boss, qui m’a un peu orientée. Au début, je faisais les contenus, juste pour amuser la galerie et ils plaisaient aux gens. C’est par la suite que j’ai commencé à faire des contenus publicitaires pour des entreprises. J’ai également orienté ces contenus digitaux vers l’autonomisation et l’indépendance de la jeune fille, tout en restant moi-même avec mes principes sur les réseaux sociaux.

 

Qu’est-ce qui a motivé votre engagement dans les actions caritatives en faveur de la jeune fille ?

 

J’ai perdu une petite sœur qui a lutté contre le cancer du sein. Cela m’a véritablement bouleversée de voir une fille de son âge atteinte du cancer. Vu que j’ai beaucoup d’abonnés sur les réseaux sociaux, je peux utiliser ma voix pour parler aux jeunes qui ne savent pas qu’on peut développer un cancer, même étant jeune. Et c’est là que l’idée de l’association est née. Au lieu de rester uniquement sur les réseaux sociaux, j’ai décidé d’aller sur le terrain. C’est pour cela qu’on fait des séances de sensibilisation dans les universités et lycées. Je me dis qu’en tant que jeunes, nous avons nos mots que nous pouvons utiliser pour faire comprendre aux plus jeunes. Nous faisons également beaucoup d’activités de dépistage.

 

Quelles ont été vos activités majeures sur le terrain avec l’association ?

 

Par exemple, on peut noter les journées de la jeune fille qui se sont déroulées en mars 2024 où il y a eu des formations, parce qu’il faut être autonome et indépendant. Nous luttons contre le cancer du sein, c’est vrai, mais comment lutter si nous-mêmes somme limités financièrement ? Il y a eu des sensibilisations et des séances de dépistage, et nous avons aussi fait un grand concert. Le concert avait pour but de récolter des fonds pour subventionner le traitement de personnes malades du cancer de sein et du col de l’utérus. Nous avons également fait Amira Tour 2024 avec l’aide de la Fondation Edmond Tapsoba. Les formations que nous donnons concernent le marketing digital, la coiffure, la fabrication de serviettes hygiéniques réutilisables, et en production d’eau de javel. Nous avons aussi fait des dons à des personnes ainsi qu’à des hôpitaux, et avons animé des cafés-débats. Nous avons terminé par Voyage au cœur de la vie avec Nadia Sabé, la femme de l’artiste Ariel Sheney qui était atteinte du cancer du sein et qui a réalisé un film.

 

Beaucoup pensent que ce sont les riches qui se lancent dans les actions caritatives ; est-ce que vous êtes une personne aisée ?

 

(Eclat de rire) … Je ne suis pas aisée comme les gens peuvent le penser. J’essaie de faire avec les moyens du bord. Nous sommes une jeune association constituée de jeunes. La cause est noble et nous le faisons pour aider.

 

Comment arrivez-vous à coordonner vos différentes activités, dans la mesure où vous évoluez dans plusieurs domaines à la fois ?

 

Ce n’est vraiment pas simple. Je ne dors pratiquement pas. J’essaie de gérer plusieurs activités à la fois. Je suis une passionnée du travail. Nous avions déjà au lycée des responsabilités, ce qui me permet aujourd’hui de m’adapter. J’ai une équipe avec laquelle je travaille.

 

De toutes ces activités, laquelle vous passionne le plus ?

 

Aucune activité ne domine sur autre. Actuellement, je suis préoccupée par mes deux boutiques, Farafina et House of Beauty By Djami.

 

Quels sont vos grands projets en cours ?

 

J’ai des projets en tant que lauréate de Yennenga 2024. Il y a les projets de l’association que nous allons vous dévoiler bientôt. Nous aurons la deuxième édition des journées de la jeune fille.

 

Que représente pour vous le trophée Yennenga 2024 que vous avez remporté ?

 

C’est un honneur pour moi de remporter ce trophée qui récompense non seulement mes efforts, mais aussi les efforts de toute l’association. Tenir des activités tout au long de l’année sans avoir reçu des aides consistantes n’est pas une chose facile, surtout pour nous qui sommes jeunes. J’ai dédié ce trophée à Amira Sanou et à l’artiste Adji Sanou, qui était l’ambassadrice de l’association.

 

Peut-on connaître votre quotidien ?

                                                                           

Après la prière, c’est le début du programme. Je gère également de façon virtuelle une entreprise qui n’est pas ici. Je consulte mes mails, il y a les réunions, je fais mes contenus digitaux, je vais dans mes boutiques et à d’autres rendez-vous.

 

Quelle peut être la difficulté majeure d’une jeune entrepreneure comme vous ?

 

La difficulté majeure est le manque de temps, parce qu’il faut avoir le temps pour tout réaliser, et surtout quand tu vois que ce que tu fais n’avance pas, tu as l’impression de stagner. La recherche de financements des projets en est aussi une.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas ?

 

Je serais très contente et je lui dirais d’avoir un mental d’acier et de savoir s’orienter. A force de vouloir tout faire, je n’arrive pas à avoir un temps pour ma propre personne et ma famille.

 

Qu’avez-vous à dire à tous vos fans à travers le monde ?

 

Je leur dis merci parce que sans eux, je ne serai pas la Djamila Diallo qu’on connaît sur les réseaux sociaux. Chacun a son étoile et sa destinée. Il faut juste suivre son chemin en ne laissant pas les problèmes vous affaiblir.

 

Quels sont vos vœux pour 2025 ?

 

Des vœux de bonheur, de santé et de courage, car ça ne va pas être rose toute l’année. Il y aura des hauts et des bas, il faut savoir se relever et surtout, il faut avoir Dieu dans sa vie.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je dis merci à vos lecteurs et à toute l’équipe de votre rédaction pour l’honneur fait à ma modeste personne. Bonne chance à tous.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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