Clanabelle à l’état civil, Clarisse Nana est une jeune artiste musicienne née en Côte d’Ivoire, plus précisément à Jacqueville. Originaire de la ville de Manga dans le Centre-Sud du Burkina Faso où elle a grandi, cette sublime voix de la musique burkinabè fait partie des métronomes de la gente féminine, surtout de la nouvelle génération, depuis son tout premier album. En 2014, elle sort son tout premier opus entièrement enregistré en live « Amour et courage » qui la révèle au grand public. Suivra le single « Aline » en 2016 et le deuxième album « Dunia ». En préparation de son prochain opus, nous avons rencontré cette sublime voix pour vous. A travers cette interview qu’elle a bien voulu nous accorder, l’artiste nous fait le bilan de sa carrière, parle de son quotidien, des moments difficiles qu’elle a connus, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.
Evasion : Comment allez-vous ?
Clanabelle : Je vais super bien.
Quel est votre secret qui vous permet d’enregistrer vos albums en live ?
J’ai beaucoup joué en live dans les cabarets, au sein de différents orchestres. Je répète régulièrement en live avec mes musiciens et mes danseurs, donc je ne peux pas enregistrer un album sous la forme des programmations d’ordinateurs.
Les thèmes que vous abordez dans vos chansons sont-ils le reflet de la souffrance que vous avez endurée au cours de votre enfance ?
Non, pas du tout. Je retrouve mon énergie dans l’amour que les fans ont de mes productions. Et puis, j’aborde les faits de notre quotidien, ce qu’on vit au jour le jour. D’une manière ou d’une autre, on a tous connu une période assez difficile dans la vie, tout ne peut pas être rose, même chez les riches.
Avez-vous réellement connu la galère ?
Normalement, toute personne qui réussit doit galérer avant de s’en sortir. Dans la vie, il faut tomber, se relever, souffrir avant de réussir. Quand tout vient facilement, ça ne peut pas durer. De la souffrance à la réussite, on donne un bon exemple à ceux qui veulent baisser les bras. Dans la vie, j’ai connu des moments difficiles. Par exemple, quand je vivais dans les zones non-loties avec une camarade, je lui disais qu’un jour, on allait se déplacer en circulation à moto et elle ne croyait pas, tellement on tirait le diable par la queue. J’ai eu la foi qu’un jour ça changera et voilà que ça a changé, je roule même en voiture. (Elle éclate de rire)
Quel est votre bonheur ?
Ma joie est de me réveiller et de retrouver que tout le monde est en bonne santé et heureux.
Pouvez-vous nous parler de votre situation matrimoniale ?
Je suis mariée et mère de deux enfants. Donc, mon cœur n’est plus à prendre.
Votre mari vous fait-il confiance dans ce milieu du show-biz ?
Il m’a connue dans la musique et il continue de m’accompagner dans ma carrière. Je n’ai pas de problème avec lui dans ce sens et je profite de l’occasion pour lui témoigner toute ma reconnaissance.
Et quel est votre quotidien ?
Le matin, je fais un câlin à mes enfants et je vois d’abord ce qui manque dans mon restaurant que j’ai créé et je coordonne. Ensuite, j’appelle mon chargé de communication pour qu’il me fasse le point du programme de la journée en ce qui concerne les interviews, répétitions, réunions ou concerts. Je dois aussi m’occuper de ma petite famille, voir des amis et gérer mon restaurant. Un quotidien un peu chargé quand même.
Quel bilan faites-vous de votre carrière ?
De 2014 à aujourd’hui, je dirais que c’est un bilan positif. Et je rends grâce à Dieu. Cela me pousse à donner le meilleur de moi-même.
Vivez-vous de votre musique ?
Ce que je gagne dans la musique me permet de vivre décemment et je rends grâce à Dieu.
Vos fans vous comparent à des stars africaines, cela vous pousse-t-il à avoir une vision sur le marché international ?
Chacun vient dans la vie avec sa chance. J’ai la foi que je vais me positionner au plan international. Je sais que c’est l’international qui viendra vers moi et non le contraire, c’est juste une question de temps.
A quand le prochain album ?
J’ai sorti un single baptisé « Chéri » il y a à peine un mois. Dans cette chanson, je parle de l’amour, de l’endurance dans les couples. Ce single annonce le prochain album qui sort bientôt.
Comment voyez-vous l’organisation des artistes de nos jours ?
Il y a de l’amélioration. Il faut un staff autour d’un artiste, le créateur à lui seul ne peut pas tout faire. Moi, j’ai un chargé de communication en la personne de Kora. J’ai aussi un manager et d’autres personnes dans mon staff qui s’occupent de l’organisation de ma carrière. C’est ça être professionnel.
Quels sont vos vœux pour cette nouvelle année 2021 ?
Je souhaite mes vœux les plus sincères à mon pays le Burkina Faso. Je souhaite la paix, la santé et la prospérité à tout notre peuple. Surtout beaucoup d’amour pour tous les cœurs blessés.
Qu’avez-vous à dire pour conclure ?
Je dis merci à tous mes fans et à ceux qui continuent de m’accompagner dans ma carrière artistique. Merci à toute ma famille. Je ne cesserai de dire merci à Evasion pour le soutien depuis le début de ma carrière. Que Dieu protège le Burkina Faso.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON