Au fil des semaines

AUGMENTATION DU COUT DES PRODUITS PHARMACEUTIQUES: Une pilule amère à avaler

Certains malades ont cru à un poisson d’avril en entendant les nouveaux prix des médicaments à la pharmacie. Sans qu’aucune communication officielle ne les informe, c’est au guichet qu’ils ont failli tomber dans les pommes en découvrant l’augmentation des coûts de leurs produits. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette flambée des prix des médicaments constitue une potion bien amère à boire sinon une pilule amère à avaler pour coller au jargon du milieu. Déjà que les Burkinabè, pris à la gorge par l’envolée des coûts des denrées de première nécessité, peinent à se nourrir convenablement, beaucoup devront apprendre à souffrir dans leur peau avec leurs maladies face à l’inaccessibilité des produits. Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, l’on n’est pas loin de penser que les portes de l’enfer se sont ouvertes pour le Burkina, déjà fortement étranglé par l’hydre terroriste. Mais à qui la faute ?

Sans nul doute à la conjoncture internationale caractérisée par le conflit russo-ukrainien qui ne cesse d’affoler les marchés internationaux. Mais sans nul doute aussi à l’inexistence, au plan national, d’une industrie pharmaceutique adaptée aux réalités nationales. Les populations trinquent du fait de l’incurie des élites politiques qui se sont succédé à la tête de  l’Etat burkinabè. Cela dit, point n’est besoin d’être futé pour savoir que l’un des besoins primaires de l’homme, c’est de se soigner et que la marche pour le développement n’est possible qu’avec un peuple en bonne santé.

 

Il faut appliquer les mêmes mesures que celles prises pour contenir la flambée des prix des produits de première nécessité

 

En tout cas, ce surenchérissement des produits pharmaceutiques ne facilitera pas, surtout en milieu rural, la fréquentation des centres de santé. Il va au contraire encourager la tendance naturelle des populations à l’automédication. Et les risques de cette pratique sont connus pour la santé des populations. C’est pourquoi, les autorités de la transition au Burkina Faso devraient rapidement prendre conscience du danger et prendre tout de suite et maintenant le taureau par les cornes. Certes, l’on clame à qui veut l’entendre que la priorité, c’est la lutte contre l’insécurité, mais pour aller au front, il faut tenir sur les deux pieds et rien ne sert d’aller au front pour mourir de la piqûre d’un simple moustique.

Quelles solutions alors ? Dans le court terme, il faut appliquer les mêmes mesures que celles prises pour contenir la flambée des prix des produits de première nécessité, c’est-à-dire essentiellement subventionner les médicaments de grande consommation. A moyen terme, il faut valoriser les produits de la pharmacopée traditionnelle dont certains ont fait leurs preuves. Et à long terme enfin, il faut nécessairement créer les conditions pour le développement d’une industrie locale du médicament. Certains Etats membres des BRICS comme l’Inde et l’Afrique du Sud y sont parvenus et il n’y a aucune raison que les Etats comme les nôtres n’y parviennent pas. En attendant, il ne reste plus aux populations qu’à éviter les comportements à risques pour éviter certaines pathologies. Et cela passe par les petites mesures de prévention qui peuvent être appliquées à la maison comme maintenir son cadre de vie sain ou tout simplement dormir sous une moustiquaire imprégnée.

 

P.K

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