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ABOUBAKARY SANGA, SECRETAIRE EXECUTIF DU COLLECTIF WEKRE ET OPERATEUR CULTUREL : « Il nous faut réfléchir à comment attaquer le marché international »

Opérateur culturel de son état, Aboubakary Sanga est également le secrétaire exécutif du collectif Wekré. Né à Abidjan en République de Côte d’Ivoire, il est originaire du département de Rambo à quelques encablures de la ville de Titao au nord du Burkina Faso. Passionné de culture et des arts depuis sa tendre enfance, son engagement vis-à-vis de ce secteur prendra une tournure professionnelle par le management de plusieurs artistes burkinabè. De fil en aiguille, il se fit une certaine notoriété et acquiert de l’expérience grâce aux voyages à travers plusieurs pays d’Afrique et d’Europe. A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, Sanga nous parle de sa passion, des difficultés liées au métier de promoteur culturel, présente le Collectif Wekré, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

 

Evasion : Comment allez-vous ?

Aboubakary Sanga : Je vais bien.

 

D’où vous vient cette passion pour la culture ?

Il faut dire que c’est depuis l’école primaire en Côte d’Ivoire où j’étais beaucoup engagé dans les activités artistiques et culturelles. Et cela a grandi quand j’ai découvert mon pays, le Burkina Faso, avec toutes ses cultures riches et variées.

 

Qu’est-ce qu’un opérateur culturel ?

 

A mon avis, c’est d’abord un passionné de la culture, ensuite, c’est celui qui contribue à la promotion de cette culture et en fait une activité lucrative pour en vivre et contribuer au PIB.

 

Pouvez-vous nous présenter le Collectif Wekré ?

 

C’est au départ une initiative avec des amis pour donner la parole aux acteurs des arts plastiques lorsque tous les domaines artistiques s’exprimaient au début de la crise du Covid-19. Ensuite, notre action a été jugé salutaire par les professionnels du domaine qui nous ont demandé de rester à leurs côtés pour accompagner le développement de ce secteur qui en a bien besoin. Nous nous sommes donc organisés et l’avons formalisée en association et cela a donné Wekré.

 

Quelle est la difficulté majeure d’un opérateur culturel ?

 

Le financement est la plus grande difficulté. Il faut comprendre que le secteur de la culture est spécifique car c’est la préservation de notre identité qui est recherchée dans nos projets et activités. Du coup, il nous faut trouver des subventions pour réaliser tous ces projets dans un contexte où les ressources se font rares. Même ceux qui sont arrivés à mettre en place des entreprises dans ce domaine, ils ont du mal à s’en sortir, car les banques et autres institutions financières ne maîtrisent pas assez ce domaine pour accepter accorder des crédits ou des préfinancements sur les activités.

 

Que pensez-vous de l’évolution de la musique burkinabè ?

 

La musique burkinabè pour moi dans son ensemble a bien évolué avec aujourd’hui l’existence de presque tous les maillions de la chaîne. Les artistes ont beaucoup travaillé et il y a de la diversité dans les productions. Il nous faudra juste réfléchir à comment attaquer maintenant le marché international. C’est le prochain défi pour notre musique.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Ma journée, je la passe principalement au siège de Wekré où nous réfléchissons tous les jours, mes collaborateurs et moi à comment réussir nos projets et impacter le milieu des arts plastiques bien évidemment pour le bonheur des artistes. Donc c’est bureau, rendez-vous et rencontres de partenaires.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Je ne pratique que ça comme activité principale. Donc, oui, je vis de mon art et de mes projets.

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

(Il éclate de rire)… Je suis père d’une adorable petite fille et je vis avec sa maman.

 

Pensez-vous que la culture est soutenue par le gouvernement ?

 

Même si cela n’est pas assez, je pense que des efforts sont faits, notamment avec la mise en place du Fonds de développement culturel et touristique. Il y a aussi le soutien direct du ministère en charge de la culture.

 

Qu’avez-vous à dire à nos lecteurs pour conclure ?

 

Je leur demande de continuer à acheter et lire votre journal qui fait la promotion de notre culture. En achetant Evasion, ils soutiennent votre magazine et au-delà leur propre culture. Merci à toute votre équipe de la rédaction et que la paix revienne au Faso.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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