Rencontre

ZINSOU GERMAIN, A PROPOS DE LA RECONCILIATION NATIONALE: « L’heure a sonné pour le Burkina »

Le magazine culturel Evasion, à travers un entretien, a ouvert ses colonnes, le 16 novembre dernier, à Zinsou Germain Akpodjènou. Il est précepteur en mathématiques et en sciences physiques, réalisateur et responsable des productions Zinsou 1er. Au cours de l’entretien, le Bénino-Burkinabè, Zinsou Germain Akpodjènou, est revenu sur la réconciliation nationale ainsi que sur ces différents projets de films documentaires. Lisez pour en savoir davantage !

 

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Zinsou Germain Akpodjènou, précepteur en mathématiques et en sciences physiques, réalisateur et responsable des productions Zinsou 1er. Je suis d’origine béninoise avec 33 ans de vie au Burkina Faso. Je suis fier d’être appelé Bénino-Burkinabè, car j’ai eu la chance d’avoir la nationalité Burkinabè. J’ai de ce fait, les mêmes droits que tout Burkinabè.

 

Rappelez-nous dans quelles circonstances êtes-vous arrivé au Burkina Faso ?

 

Voilà ce beau pays, je l’ai connu dans les années 1980, où tout était incertain au Bénin. On ne savait pas en ce moment si Mathieu Kérékou allait partir du pouvoir ou pas.  Nous avions formé un groupe de jeunes car on avait appris qu’ici au Burkina, on pouvait enseigner parce qu’au moins Dieu nous a donné ce don d’enseigner. Nous étions au nombre de cinq à venir en aventure au Burkina. On donnait des cours d’appui aux élèves. Nous en avons fait une profession à travers laquelle nous nous sommes imposés. Je donnais des cours d’appui en mathématiques et en science physique. On avait formé des équipes pour prendre en charge les élèves du primaire, c’est-à-dire du CP1 au CM2 et de la 6e en 3e pour ce qui concerne les maths et physique.

 

Que faites-vous en dehors des cours d’appui que vous dispensez aux élèves ?

 

Comme on le dit, tout être humain a une passion. Et ma passion c’est la musique et le cinéma. Du point de vue de la musique, j’en ai fait beaucoup, mais en restant dans l’ombre. En effet, j’ai contribué à la réalisation de pas mal d’évènements culturels tels les Kundé. Le Commissaire général des Kundé, Jah Press, peut en témoigner. Pour faciliter la venue au Burkina de GG Vickey, Nel Oliver, Ricos Kampos , Kiri Kanta, il fallait quelqu’un pour aller les convaincre pour qu’ils viennent participer à cette grande manifestation culturelle qu’est le Kundé. Et je prie Dieu pour que le Kundé reprenne parce que c’est un évènement à encourager et à soutenir. En dehors de la musique, il y a le cinéma et spécifiquement les films documentaires. C’est là que je tire mon chapeau au journaliste Jean Pierre Luxon Sawadogo qui est mon mentor. Je n’ai pas fréquenté une école de cinéma mais j’ai appris sur le terrain. Le premier film que j’ai réalisé est ‘’Témoignage du peuple Burkinabè sur le caméléon des temps’’ sous le signe de l’intégration Burkina-Bénin. C’est un film sur la vie du président béninois, Mathieu Kérékou. J’ai fait le lancement en son temps mais maintenant, je l’ai réactualisé sous le signe de la réconciliation et de la cohésion sociale en gardant toujours le même titre mais avec mention cette fois-ci sous le signe de la ‘’Réconciliation et de la cohésion sociale’’.

 

Qu’est-ce que l’on peut tirer de ce film en termes d’enseignements ?

 

Si un film peut contribuer à l’avènement de la paix et de la cohésion sociale alors, on peut comprendre que le Burkina a trop souffert et que les politiciens, les acteurs de la société civile, doivent taire les querelles pour qu’on puisse se pardonner mutuellement. Je précise que je ne suis pas un homme politique et je ne suis pas en train de défendre un politicien. Je parle en tant que Burkinabè qui souhaite la paix pour son pays. Si les Béninois, avec tout ce que Mathieu Kérékou a pu commettre comme mal, ont su faire table rase pour se pardonner mutuellement, je pense que les Burkinabè peuvent faire autant. Des exemples de pardon sont légion pour ne citer que les cas rwandais et sud-africain. Pourquoi mon cher pays le Burkina Faso, ne peut-il pas emboîter le pas à ces pays ? Je pense que l’heure a sonné pour la réconciliation au Burkina. Et nous prions pour que le président Ibrahim Traoré se surpasse afin d’agir dans ce sens au bénéfice de tous les Burkinabè.

 

Avez-vous d’autres projets de films ?

 

Ce ne sont pas les idées qui manquent. On peut même dire qu’on en a à revendre. A travers les films, on peut façonner notre société, voire même la changer. En termes de projets de films, je peux énumérer « Zoom sur l’incivisme » ; « Il n’y a pas de sot métier » ; « Rien que le meilleur ». Les moyens financiers font défaut, c’est pourquoi ils sont toujours au stade de projet. J’appelle ici toute personne ou structure de bonne volonté à me porter main forte pour la réalisation de ces différents projets de films.  Ce qui m’a inspiré le film que j’ai intitulé « Rien que le meilleur » est le nombre de plus en plus grandissant de divorces de nos jours. En effet, nombreux sont les couples qui se marient et qui, deux jours après demandent le divorce. On ne peut rien construire de bien et de solide avec ça.  En pareille situation, ce sont les enfants qui en souffrent le plus.

 

Quel est votre mot pour la fin de cet entretien ?

 

Mon mot de fin, c’est d’exprimer une fois de plus ma gratitude à Evasion pour m’avoir accordé cet entretien qui fut l’occasion pour moi de m’exprimer sur mes différents projets. Aux nouvelles autorités, j’exhorte à la valorisation du métier de l’enseignant parce que ce sont les enseignants qui forment les cadres de demain. On le sait, quelque chose est déjà fait dans ces sens mais beaucoup reste à faire aussi.

 

Propos recueillis par Kiswendsida Fidèle KONSIAMBO   

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