Dans la photographie depuis une trentaine d’années, Waren Saré s’y est engagé depuis l’âge de 13 ans. Et depuis ces dix-huit dernières années, il s’est investi dans un projet de mémoire à travers la reconstitution de l’histoire des tirailleurs africains.
« Il faut qu’on les appelle tirailleurs africains et non tirailleurs sénégalais car ces combattants sont venus de différents pays d’Afrique », précise-t-il. Dans son travail de recherche, Waren a parcouru plusieurs contrées du continent et la France et a déjà rencontré plus de 400 tirailleurs, pour connaître leur vécu quotidien, les sortir de l’ombre pour les mettre à la lumière. Selon lui, beaucoup ne vivent pas dans de meilleures conditions sociales alors qu’ils ont combattu dans des avions les plus chers du monde, dans une guerre qui ne les concernait pas. Pour construire l’Afrique, il faut reconstituer son histoire. C’est ainsi qu’il a déjà réalisé un premier film documentaire et a sorti en septembre 2020, un premier livre intitulé « Anciens combattants » grâce aux éditions Eifface du Sénégal et qui s’est vendu à des centaines d’exemplaires.
Pour la suite de ses projets imminents, un film documentaire de 52 minutes est en cours de montage sous la houlette du cinéaste Gaston Kaboré. Ce travail de mémoire est confronté à un manque de financement, et Waren Saré invite les autorités du Burkina Faso à s’y investir pour l’aboutissement de ce projet noble déjà reconnu à sa juste valeur par plusieurs pays. C’est ainsi qu’au cours des mois de mai et août, il sera en France pour une résidence de recherche de mémoire familiale, en juin à Abidjan pour une exposition et ensuite pour une conférence à l’institut français de Niamey.
A la suite de ce périple, ce passionné de la photographie se penchera sur la sortie de son prochain livre grâce au soutien de partenaires allemands qui sont tombés sous le charme d’une de ses interventions lors d’un master class en Allemagne.
Aboubakar Kéré KERSON