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TIBILA, ARISTE -MUSICIEN: « Le manque de soutien est l’une des plaies de notre musique »

Originaire de la province du Kourritenga, plus précisément de la commune rurale d’Andemtenga dont il est originaire, Tibila Kaboré est issu de la famille royale. Frère de la star Floby, il suit les traces de son ainé. Auteur d’un album « Wend-bonsgo » en 2016 et d’un single « Sambin »  en janvier 2017 en featuring avec Floby, il est actuellement l’étoile montante de la musique burkinabè. Très chouchouté par le grand public, l’artiste est très régulier sur les scènes à travers le Burkina Faso. A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, Tibila revient sur son parcours, parle des difficultés liées à la carrière d’artiste burkinabè, de son rêve, aborde son quotidien ainsi que d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt !

 

Evasion : comment allez-vous ?

 

Tibila : je vais bien, je suis en train de travailler sur le prochain single qui sortira très bientôt.

 

Etant issu d’une famille royale, n’est-il pas interdit pour un prince de chanter ?

 

C’est ce que beaucoup de personnes disent. Au fait, un prince peut chanter mais ne pas aller chanter dans les funérailles et autres cérémonies traditionnelles. Mais un prince peut se retrouver dans une musique modernisée.

 

Comment vous vous êtes retrouvé dans la chanson ?

 

Je chantais depuis l’enfance et mon père m’a surnommé Pépé Kalé du nom de l’artiste congolais. Et quand je me suis retrouvé à l’école primaire, j’étais constamment invité dans tout le village lors des activités récréatives. Floby est mon grand frère, et quand il s’est lancé dans une carrière professionnelle, cela m’a motivé à suivre ses traces. Je suis allé à son école et il m’a tendu la perche, ce qui fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

 

Votre tout premier album a été un succès, est-ce une chance ?

 

En tout cas, je rends grâce à Dieu. Mon premier album m’a révélé au grand public et le single qui a suivi a aussi marché. C’est l’occasion pour moi de dire merci au grand frère Floby qui était en featuring avec moi sur cette chanson. La chance à elle seule ne suffit pas, il faut aussi avoir le talent.

 

Certaines personnes disent que vous avez la grosse tête, est-ce vrai ?

 

Quoi que tu fasses, on ne peut pas plaire à tout le monde. Et puis, tout être humain fait des erreurs. Effectivement, certaines personnes le disent mais je ne sais pas ce que j’ai fait pour qu’on pense ainsi. Ceux qui me côtoient savent bien que je suis humble. Je n’ai jamais manqué du respect à qui que ce soit. Et puis, il faut que les gens sachent qu’un artiste ne peut pas se comporter comme un individu ordinaire, c’est peut-être la vie de star qui fruste des gens.

 

Pouvez-vous nous parler de votre nouveau single qui sort bientôt ?

 

C’est une chanson qui sortira de l’ordinaire mais tout en restant dans les rythmes du terroir traditionnel. Moi je ne m’éloigne pas de mes racines. C’est une chanson qui parle de ce que nous vivons au quotidien, je n’ai pas encore choisi le titre  mais vous serez informé au moment opportun.

 

Qu’est-ce que vous rencontrez comme difficulté dans votre jeune carrière ?

 

Dans ce milieu du show-biz qui est déjà difficile, il faut sérieusement se battre pour sortir la tête de l’eau. On y rencontre trop de peaux de bananes qu’il faut savoir gérer.

 

Quel est votre message à  l’endroit de vos fans ?

 

Je leur dis merci et je leur demande de continuer de me soutenir comme ils l’ont si bien fait depuis le début de ma jeune carrière.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Moi, je sors rarement, c’est quand j’ai des rendez-vous et des concerts que je ne suis pas à la maison. Généralement, je fais des recherches sur mes compositions avec ma guitare. Et c’est souvent la nuit que je sors pour décompresser avec mes amis.

 

Etant le chouchou des femmes, comment arrivez-vous à gérer celles qui vous draguent ?

 

(Il éclate de rire)… Je ne suis pas le seul dans cette situation, il y a beaucoup d’artistes qui vivent le même cas. Je crois qu’il faut avoir la maîtrise en soi. Il ne faut pas les frustrer car cela fera un fan de moins.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis célibataire sans enfant mais le mariage est au programme.

 

Peut-on savoir le rêve qui te tient à cœur ?

 

Mon rêve est de voir la culture burkinabè encore plus grande et dépasser les frontières grâce aux créateurs d’œuvres qui sont les véritables ambassadeurs. Contrairement aux autres pays, il faut se dire la vérité, ça ne bouge pas au Burkina. Il faut que les artistes qui sont cotés puissent ouvrir les portes aux débutants au lieu d’en faire leur chasse gardée. C’est dans l’union des artistes que nous allons avancer.

 

Vivez-vous de votre musique ?

 

Oui, je vis de mon art car c’est la seule activité que je mène.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je demande à tous les Burkinabè d’ici et de la diaspora de tendre la main à notre culture pour sa valorisation et sa promotion. Le manque de soutien est l’une des plaies de notre musique. On voit des artistes d’autres pays qui sont sur des scènes mais qui n’ont pas notre talent, c’est parce que leur pays et leur peuple les soutiennent. Merci à Evasion pour cette marque de considération à mon égard, je vous lis régulièrement, bravo à votre équipe de la rédaction pour la promotion de la culture burkinabè. La nation vous sera reconnaissante.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

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