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SITA TRAORE, ACTRICE DE CINEMA IVOIRO-BURKINABE :« Je reviendrai en 2029 avec mon film pour la conquête de l’Etalon d’or de Yennenga »

Actrice de cinéma, Sita Traoré est née d’un père Ivoirien et d’une mère burkinabè. Sa carrière commence en 2005 dans le film Anna et c’est en 2013 qu’elle est révélée au grand public à travers la série « Ouaga Love ».  L’on se souvient comme si c’était hier de son rôle de Mme Pape Diop dans la série Omar et Charly. En plus de sa casquette d’actrice de cinéma qui s’est imposée au plan international, Sita Traoré a ajouté d’autres cordes à son arc en tant que scénariste, réalisatrice et productrice.

Depuis 2019, elle réside à Abidjan et profitant de son séjour à Ouagadougou à la faveur du FESPACO 2025, elle s’est confiée à nous à travers cette interview.

Elle nous parle de son parcours, de la différence entre le cinéma ivoirien et burkinabè, revient sur son quotidien et ses projets en révélant qu’elle compte se lancer à la conquête de l’Etalon d’or de Yennenga à la prochaine édition du FESPACO. Elle aborde également  d’autres sujets assez croustillants. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Sita Traoré : Je me porte à merveille. C’est toujours un plaisir de retrouver le Burkina Faso qui est ma seconde patrie.

 

Comment se passe votre séjour à Ouagadougou ?

 

Ça se passe très bien, même si je suis en fin de séjour.

 

Qu’est ce qui justifie votre séjour au Burkina Faso ?

 

C’était dans le cadre du FESPACO 2025 et également pour d’autres projets en parallèle.

 

Comment avez-vous trouvé cette édition du FESPACO ?

 

Ça s’est super bien passé dans l’ensemble. Au niveau de l’organisation, il y a eu des innovations et j’apprécie favorablement.

 

Avec le sacre de Dani Kouyaté pour l’Etalon d’Or du Yennenga, peut-on dire qu’il était temps ?

 

Franchement, il était temps que l’Etalon d’Or reste au pays parce que 28 ans sans recevoir ce magnifique trophée, ça faisait vraiment mal au cœur. Pour moi, c’est une fierté et j’ai fêté en tout cas, c’est une grande joie.

 

Une information vous concernant que beaucoup ignorent c’est votre passage dans le rap auprès des Player’z. Quels souvenirs gardez-vous de cette belle époque ?

 

(Elle éclate de rire) … Vous avez vraiment creusé dans mon passé pour révéler ce grand souvenir. Effectivement, beaucoup de gens ne savent pas que je suis passée par le rap. C’était une belle expérience. Quand je pense à y revenir, je constate que j’ai un emploi de temps très chargé, je trouve du coup que c’est très difficile pour moi de faire la musique et le cinéma en même temps. En tout cas, ce fut une très belle expérience.

 

Après votre premier film « Anna », c’est dans « Ouaga Love » que vous avez été révélée au grand public, n’est-ce pas ?

 

Oui « Anna » c’est mon tout premier film en 2005 avec le réalisateur Brahima Gnamou ; c’était une très belle expérience mais la série qui m’a révélée au grand public, c’est « Ouaga Love» au niveau international.

 

Comment est né votre film « Fadima » en tant que réalisatrice ?

 

D’abord, j’ai toujours aimé la réalisation. Et en 2016, je décide d’aller me former chez Gaston Kaboré. Bien avant cela, j’avais déjà le projet en tête. « Fadima » est une histoire réelle, il y a Amoin de la série « Ma Famille » qui était là en 2012 et le message qui y est véhiculé est très pertinent et intéressant. Et c’est là que j’ai lancé le projet avec l’aide de mes techniciens et tous ceux qui étaient autour de moi. C’était ma première réalisation et tout s’est bien passé, le film a été très bien accueilli.

 

Et quels ont été les autres projets qui ont suivi ?

 

Après « Fadima », j’ai continué en tant qu’actrice et j’ai continué à me former dans la production toujours à « Imagine » de Gaston Kaboré. Et quelques années plus tard, j’ai décidé d’aller m’installer dans mon autre pays qui est la Côte d’Ivoire.

 

Peut-on dire que vous visez l’Etalon d’Or du Yennenga en tant que réalisatrice ?

 

Bien sûr que oui et je vais l’emporter un jour. Je m’y suis attelée, j’ai de grandes ambitions et si les financements suivent le cours normal, je viendrai en 2029 avec mon film pour la conquête de l’Etalon d’Or du Yennenga. Je reviens très bientôt.

 

Pourquoi avoir décidé de vous installer en Côte d’Ivoire ?

 

Merci pour la question parce que beaucoup de gens disent que j’ai fui mon pays pour aller m’installer en Côte d’Ivoire. Je n’ai pas fui mon pays. Je suis Ivoirienne de père et Burkinabè de mère, je suis Sénoufo de Korhogo. Toute ma famille est en Côte d’Ivoire. A Ouagadougou, je vivais toute seule. En 2018, j’étais sur un projet de série télé et en 2019, j’ai décidé d’aller découvrir l’autre partie de moi que je ne connaissais pas vraiment bien puisque je n’ai pas vécu avec mon papa.  Il fallait partir connaître mes origines, mon histoire et c’est ce qui m’a emmenée en Côte d’Ivoire. Ce n’était pas forcement pour y rester pour continuer ma carrière.

 

Mais finalement vous y êtes restée ?

 

(Elle éclate de rire) … Oui finalement, j’y suis restée.

 

Quelle est la différence entre le cinéma burkinabè et ivoirien ?

 

Je dirais que c’est le même cinéma mais avec beaucoup de différences sur la façon de faire.

 

Peut-on savoir les projets auxquels vous avez participé en Côte d’Ivoire ?

 

J’ai joué dans la célèbre série «Les coups de la vie », « Les larmes de l’amour » de Bleu Brigitte, «Les perles de Babi » d’Erico Séry et il y a une nouvelle série qui va sortir dans quelques semaines.

 

A quand votre prochain film en tant que réalisatrice ? 

 

En tant que réalisatrice et productrice, j’ai réalisé des produits comme « Efia et Panya » et c’est passé sur la chaîne NCI en 2023, c’est une série de 52 épisodes. J’avais déjà fait « Mado et Brigitte » qui est une série de 15 épisodes. Je suis également dans les films institutionnels. Je suis également en train de lancer un projet dans dix villes pour les femmes de la Côte d’Ivoire et on reviendra au Burkina avec le même projet.

 

Vivez-vous du cinéma ?

 

Je ne fais pas que du cinéma. Au-delà de ça, j’ai d’autres affaires, je suis dans le VTC qui est la mise en location de véhicules mais je peux dire qu’on vit du cinéma en Côte d’Ivoire. Maintenant on peut vivre du cinéma, il faut savoir exploiter ses œuvres en trouvant les bons financements.

 

Peut-on savoir votre quotidien ?

 

Des journées assez chargées, il y a les rendez-vous, les rencontres et les tournages.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis que je ne me suis pas retirée du cinéma burkinabè. Contrairement à ce que vous pensez, je suis en train de revenir avec un nouveau projet. Je pense fort à eux et encore merci pour le soutien, merci pour tout ce qu’ils font pour moi et pour l’amour qu’ils me portent.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans le cinéma ?

 

C’est son choix, on ne peut pas obliger quelqu’un à suivre une autre voie. Je vais l’encourager et le guider pour qu’il ne fasse pas les mêmes erreurs que moi et ne tombe pas dans les mêmes pièges.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Merci à vous et à votre magazine pour le soutien. Je reviens bientôt.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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