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SANTE: Les effets secondaires des vaccins Covid-19

La majorité des effets secondaires liés aux vaccins Covid-19 sont dits « mineurs« , mais des effets indésirables plus graves surviennent toutefois dans le ¼ des cas, avec des disparités selon les vaccins. On fait le point.


En France, la majorité des effets secondaires liés aux vaccins contre le Covid-19 sont des effets pseudo-grippaux dits « réactogènes« , selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui s’appuie sur les données du réseau français des Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Des effets indésirables plus graves surviennent toutefois dans le ¼ des cas, avec des disparités selon les vaccins.

Au 25 février 2021, plus de 4 315 000 vaccinations avaient été réalisées en France, dont plus 3 954 000 avec le vaccin Comirnaty (Pfizer-BioNTech), plus de 190 000 avec le vaccin Moderna et plus de 182 500 avec le vaccin AstraZeneca.

 

Vaccins anti-Covid : quels effets indésirables ?

 

Depuis le début de la vaccination entamée le 27 décembre 2020 avec le vaccin Comirnaty, et complétée par la suite avec le vaccin Moderna (depuis le 22 janvier 2021), et le vaccin AstraZeneca (depuis le 6 février 2021), 9 174 cas indésirables ont été rapportés par le réseau français des CRPV.

Dans 76 % des cas, il s’agit d’effets indésirables attendus et non graves : syndromes pseudo-grippaux (fièvre, fatigue, maux de tête, courbatures) ou réactions locales au point d’injection qui disparaissent dans les 24 heures. En revanche, 24 % des effets rapportés sont considérés comme des cas graves.

 

Vaccin Comirnaty (Pfizer-BioNTech) : ses effets indésirables

 

Le vaccin Comirnaty, élaboré par les laboratoires Pfizer et BioNTech, est le premier vaccin anti-Covid-19 à avoir été approuvé en France. C’est un vaccin qui repose sur une technologie inédite, dite de l’ARN messager (ARNm). Très facile à produire, il a l’inconvénient majeur de devoir être stocké à très basse température, – 71°C. Il nécessite deux doses, administrées à 3-4 semaines d’intervalle. Les premières injections, qui datent du 27 décembre 2020, ont initié la campagne vaccinale contre l’infection par le Sars-Cov-2, responsable de la Covid-19.

Depuis, 3 954 914 injections ont été réalisées avec ce vaccin, dont 2 481 436 1res  injections et 1 473 914 2es  injections. La base nationale de pharmacovigilance a recensé 6 960 cas d’effets ou événements indésirables potentiellement liés à ce vaccin : autrement dit, moins de 0,18 % des vaccinations réalisées avec le vaccin, Pfizer BioNTech Comirnaty a provoqué des effets indésirables – 5 444 (78,2 %) correspondaient à des cas non graves et 1 516 (21,8 %) à des cas graves. L’analyse des auteurs du rapport de l’ANSM montre que :

– la moitié des effets indésirables sont survenus dans les 24 heures suivant l’injection et se sont résolus en un jour ;

– les ¾ des effets indésirables non graves sont des effets de réactogénicité, autrement dit des effets en lien avec une réaction aux antigènes du vaccin : fatigue, maux de tête, fièvre, douleurs musculaires et syndrome grippal sont les plus fréquents. « Ces effets indésirables sont attendus, bien identifiés et caractérisés dans les essais cliniques », précise l’ANSM, soulignant toutefois qu’ils étaient plus marqués après la 2nde  dose de vaccin ;

– les effets d’hypersensibilité et d’anaphylaxie ont, quant à eux, été peu nombreux, souligne l’ANSM ;

– parmi les effets indésirables graves, les troubles du rythme cardiaque, le zona et l’hypertension artérielle font l’objet d’une surveillance particulière. L’ANSM recommande un contrôle de la pression artérielle devant tout symptôme évocateur d’une HTA (malaise, céphalée, vertige…), voire, si nécessaire, une prise en charge médicale. Elle souligne néanmoins que ces symptômes se résolvent généralement en quelques heures ou quelques jours, de façon spontanée ou après initiation ou adaptation d’un traitement antihypertenseur.

Notons que les populations vaccinées les plus âgées ne sont pas les plus touchées par les effets indésirables graves, mais celles ayant entre 50 et 64 ans.

Dans 1 cas sur 5, l’événement indésirable n’est pas résolu et/ou la personne pas rétablie, peut-on lire dans le rapport.

Vaccin Moderna : à quels effets indésirables s’attendre ?

Conçu à partir de la même technologie à ARN messager que le vaccin Pfizer BioNTech Comirnaty, le vaccin Moderna peut se conserver à « seulement » -20°C. Il nécessite lui aussi deux doses, administrées à 4 semaines d’intervalle.

L’ANSM a recensé 220 cas d’effets indésirables sur les 190 313 vaccinations réalisées avec ce produit depuis le 22 janvier 2021, soit un taux de 0,11 % des injections du vaccin. Pour la très grande majorité des cas, il s’agit d’effets indésirables non graves (85 %), souligne les auteurs du rapport : 172 sont des réactions de type réactogénicité, locales (au point d’injection) ou systémiques (fièvre, fatigue, céphalées, courbatures…), « sans caractère de gravité et d’évolution rapidement favorable« . Des réactions qui peuvent survenir jusqu’à 16 jours après la vaccination, prévient l’ANSM.

Les cas graves concernent principalement les 50-64 ans (48 %), et, dans une moindre mesure, les 75-84 ans (21 %). Parmi ces effets indésirables graves, on relève principalement des troubles généraux sévères, 13 affections du système nerveux, une douzaine de troubles gastro-intestinaux, et une trentaine d’affections vasculaires, respiratoires, thoraciques, cardiaques et cutanées. L’ANSM signale par ailleurs 5 cas d’HTA et 4 cas de troubles du rythme, qui font l’objet d’une surveillance particulière.

Vaccin AstraZeneca : ses effets indésirables

Introduit plus tard en février 2021, dans le calendrier vaccinal, le vaccin du laboratoire AstraZeneca repose sur un procédé traditionnel à vecteur viral appelé « Covid Shield« . Mais depuis lundi 15 mars, son utilisation a été suspendue en France suite à la déclaration de plusieurs cas de thrombose veineuse cérébrales développés notamment en Allemagne chez des personnes ayant été vaccinées.

Une enquête est actuellement en cours afin de savoir si oui ou non le vaccin est en lien avec ces troubles à l’issue de laquelle l’EMA devrait donner un avis que suivront les différentes autorités sanitaires des pays.

Hormis les cas de caillots sanguins, depuis le début de son utilisation dans la lutte contre le Covid-19, 1 994 cas d’effets indésirables ont été analysés. La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées). Outre ces effets, attendus et transitoires, qui surviennent en majorité dans les 24 heures après l’injection, des troubles gastro-intestinaux et des affections du système nerveux ont également été rapportés.

Une attention particulière est portée à certains effets indésirables graves, comme des cas de dyspnée (difficultés respiratoires), associés à des syndromes pseudo-grippaux et des cas d’exacerbation d’asthme.

Comme pour les deux autres vaccins, les effets indésirables graves concernent davantage les populations les plus jeunes chez lesquelles le vaccin AstraZeneca est indiqué : 90 % ont moins de 49 ans, 10 % entre 50 et 64 ans.

Le vaccin Astrazeneca, peut se conserver au réfrigérateur (entre 2 et 8°C). Initialement indiqué chez les adultes âgés de 18 à 65 ans, en priorité aux professionnels de santé de moins de 65 ans et aux patients âgés de 50 à 64 ans souffrant de comorbidités, il est depuis le 2 mars 2021 également autorisé chez les individus à risque âgés de 65 à 75 ans. Selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS)2, un délai de 9 à 12 semaines doit être respecté entre les deux injections intramusculaires.

 

Les femmes plus touchées par les effets secondaires ? 

 

Selon un bilan publié le 19 février par le Centre de contrôle et prévention des maladies aux Etats-Unis, il se pourrait que les femmes soient plus concernées par les effets secondaires liés au vaccin contre le coronavirus. Sur 13 794 904 doses de vaccins Pfizer ou Moderna administrées entre le 14 décembre et le 13 janvier, les scientifiques rapportent avoir noté 6 994 événements liés à des effets secondaires ont été signalés dont 5 505 soit 78,7 % chez des femmes. A noter tout de même que 62 % des sujets ayant reçu les doses de vaccin étaient des femmes, ce qui augmente forcément la portion de risque chez le sexe féminin au cours de l’étude. Les plus fréquents étaient des maux de tête (22,4 %), de la fatigue (16,5 %), des étourdissements (16,5 %).

 

Amélie Pelletier

Journaliste

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