C’est ce matin que des milliers d’écoliers et élèves du Burkina reprennent le chemin des classes après près de deux mois de repos. Depuis deux semaines déjà, les administrations des établissements scolaires ont, avec les moyens du bord, mis les petits plats dans les grands, pour préparer ce retour des apprenants dans les salles de classe. Tout le souhait est que la mayonnaise prenne très vite et que cette nouvelle année scolaire soit couronnée, comme la précédente, de succès. Mais pour ce faire, il y a de nombreux défis que la communauté éducative doit s’atteler à relever.
Le premier défi est sans nul doute celui de la sécurité. L’on sait que la crise sécuritaire frappe de plein fouet l’école burkinabè, entraînant la fermeture de nombreuses classes et contraignant de fait, de nombreux élèves avec leurs parents, à prendre le chemin de l’exil. Il faut donc disposer d’infrastructures d’accueil dans les zones de replis pour permettre aux élèves de continuer leur cursus. Parallèlement, il faut aussi accompagner la réouverture de nombreuses autres écoles dans les villages réinstallés et assurer leur sécurité. Pour relever ce défi, les seules autorités éducatives ne peuvent le faire sans l’accompagnement des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et l’implication de toute la communauté. Le second défi à relever est de réussir le pari d’une année scolaire apaisée. L’on sait que très souvent, les activités pédagogiques sont perturbées par les mouvements sociaux des élèves avec pour conséquences, en fin d’année, de nombreux échecs aux examens scolaires et de faibles taux de promotion interne.
Seul l’effort continu permet de garantir le succès
Il faut donc nécessairement parer à cette tare que traîne notre système éducatif depuis les évènements qui ont entouré la disparition tragique du journaliste Norbert Zongo. Pour y parvenir, il faut nécessairement des séances de sensibilisation de la part des responsables des structures éducatives et des parents d’élèves. Ces séances de sensibilisation doivent porter, en plus des violences scolaires, sur la problématique de la consommation de l’alcool, des drogues et autres stupéfiants qui a pris de l’ampleur ces dernières années dans les établissements d’enseignement secondaire. Enfin, un dernier défi à relever, c’est celui du suivi des activités d’apprentissage des enfants par leurs parents. L’on sait que de nombreux parents se contentent juste d’inscrire leurs enfants à l’école et de les y déposer chaque matin sans se préoccuper de leurs activités scolaires. C’est une négligence qui peut se payer cash en fin d’année avec des résultats en demi-teinte, des enfants. Pour éviter les surprises désagréables, il faut accorder du temps aux enfants et soutenir leurs efforts d’apprentissage. C’est une condition essentielle pour la réussite sociale et scolaire des enfants.
Cela dit, pour une année scolaire réussie, il faut aussi de l’engagement de la part des apprenants. Et la première marque de l’engagement c’est la discipline. Il ne peut y avoir apprentissage sans discipline dont la base essentielle est le respect à apporter aux enseignants. « La main qui reçoit, dit le proverbe, ne peut pas être au-dessus de celle qui donne ». Mais en plus de la discipline, il faut, pour garantir la réussite scolaire, de la méthode. Les élèves qui réussissent ne sont pas ceux qui ont la tête bien pleine mais ceux qui ont la tête bien faite. Pour réussir à l’école, il faut aussi faire preuve de régularité et de constance car seul l’effort continu permet de garantir le succès. Enfin, un dernier ingrédient de la réussite scolaire, est la solidarité dans les activités d’apprentissage. La bonne réussite est celle qui est partagée et justement le savoir est la seule richesse que l’on peut dépenser sans s’appauvrir.
G.G