En ce moment, nombreux sont ceux qui se sentent fatigués au travail ou démotivés par leur vie professionnelle. Pour certains, il s’agit sans doute d’un passage à vide temporaire. Pour d’autres, cela peut être le signe d’un mal-être plus profond, évocateur d’un épuisement professionnel (traduit par l’anglicisme « burn-out »). Les femmes particulièrement, car elles sont 2 fois plus à en souffrir par rapport aux hommes. « On est peut-être actuellement face à une épidémie de fatigue au travail« , peut-on lire dans les résultats d’une étude belge qui rapporte que le nombre de travailleurs au bord de l’épuisement professionnel a augmenté de 60% depuis la pandémie de Covid en 2020. Le burn-out peut être évité, à condition de réagir vite et bien.
Pour prévenir ce surmenage, deux sœurs américaines, Amélia et Emily Nagosaki, l’une scientifique et l’autre chef d’orchestre, ont mis au point ce qu’elles appellent « la règle des 42% ». « Il ne s’agit évidemment pas d’une solution miracle pour empêcher définitivement le burn-out, mais simplement d’un repère pour prendre conscience des limites qu’il faudrait mettre dans notre vie professionnelle« , pour être plus épanoui. Cette règle, aux airs de formule mathématique, est pourtant très facile à mettre en place et n’a rien de fastidieux. Elle consiste simplement à consacrer 42% de notre temps au repos physique et mental. Sur une journée de 24 heures, cela représente 10 heures. Concrètement, il faut tous les jours :
- dormir 8 heures ;
- faire 30 minutes d’activité physique ;
- savourer notre dîner pendant 30 minutes ;
- consacrer 30 minutes aux interactions sociales (une discussion avec notre partenaire, un appel à un ami…) ;
- dédier 30 minutes à une chose qui nous fait du bien (lire un livre, regarder une série, faire de la peinture…).
Cela laisse 14 heures pour caler sa journée de travail et les diverses tâches du quotidien (transport, courses, ménage, préparation du repas, toilette…), ce qui permet une bonne répartition des « choses obligatoires/choses épanouissantes ».
« Tout le monde peut être concerné par l’épuisement professionnel, quel que soit son métier et son secteur d’activité, même s’il existe certains facteurs de risque : la surcharge de travail, la pression, la perte de sens, les faibles récompenses, l’isolement et les réorganisations successives au sein de l’entreprise… », nous confiait la psychologue Magali Manzano lors d’une précédente interview. Si malgré la technique des 42%, on se sent toujours aussi mal, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide et consulter son médecin traitant ou la médecine du travail.
Anaïs Thiébaux