A l’état civil, Wendyalgdo Onasis Kéré, ce jeune talent du reggae burkinabè communément appelé Onasis Wendker est né à Ouagadougou où il a grandi. Originaire de la localité de Loanga dans la province du Boulgou au Centre-Est du Burkina, il est passionné de musique depuis la tendre enfance.
Auteur de quatre albums qui sont « Boyi doosé » en 2011, « La graine de l’espoir » avec la collaboration de Tiken Jah Fakoly en 2014, «Enfant de la terre » réalisé en 2017 à Madagascar et « Les chants de la lutte » en 2021, l’artiste a très vite été révélé au grand public grâce à sa chanson « Une bougie de plus », un extrait de son premier opus. Sa carrière a été auréolée par de nombreux voyages à travers le monde. A quelques jours de son concert du 18 juin prochain au Cenasa, il s’est ouvert à nous à travers cette interview. L’artiste nous fait le bilan de ses dix ans de carrière, revient sur certaines dates qui l’on marqué, parle de son quotidien, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.
Evasion : Comment allez-vous ?
Onasis : je me porte à merveille, je suis toujours dans le professionnalisme musical. Je n’ai rien lâché, même si je suis en retrait avec les médias pour l’instant.
Qu’est-ce qui justifie votre retrait envers les médias alors que vous avez un nouvel album sous la main ?
Il faut dire que j’étais à la recherche d’une stabilité non seulement financière, mais aussi sociale. Avec une certaine pression, il faut savoir reculer pour mieux avancer. Cela m’a pris deux années avant de revenir avec un quatrième album en pleine crise sanitaire et sécuritaire.
Quels souvenirs gardez-vous du premier album qui vous a mis sous les feux des projecteurs ?
Je garde de merveilleux souvenirs. Le public m’a adopté et j’ai fait plein de rencontres. J’ai fait deux concerts à salle comble au jardin Reemdoogo et ensuite j’ai beaucoup tourné en Europe.
Qu’est-ce que la collaboration avec les grosses stars de la musique africaine vous a apporté ?
Par exemple la collaboration avec Tiken Jah m’a ouvert bien des portes. L’album « La graine de l’espoir » m’a fait voyager à travers l’Europe et dans les îles. Je suis allé à l’Ile de la Réunion, Dominique, Seychelles et à Madagascar.
Est-ce la chance ou le talent qui vous a ouvert toutes ces portes ?
C’est beaucoup plus le talent. Il y a la chance mais je crois beaucoup plus au travail bien fait. C’est le travail qui inspire la chance.
Quelle est la particularité de votre nouvel album qui vient de sortir ?
La particularité commence déjà par son nom qui est « Les chants de la lutte ». C’est le résumé de tout ce que j’ai pu traverser depuis le début de ma carrière. C’est aussi le résumé de tout ce que mon pays a vécu au plan politique et social ces dernières années. En dix ans de carrière j’ai vu passer trois chefs d’Etat dans un contexte où la population se pose assez de questions. Donc cet album dépeint tous ces faits socio-culturels et politiques.
Pensez-vous que le message du reggae maker comme vous est perçu par nos dirigeants ?
Le message est perçu mais est piétiné. Les dirigeants essaient de bâillonner les artistes qui sont critiques et ils font la promotion de ceux qui ne disent rien du tout dans leurs chansons. Ils aiment les artistes qui font danser les populations au détriment de ceux qui font réfléchir.
N’êtes-vous pas un artiste révolté ?
Je suis tout juste dans ma lutte. Je n’aimerais pas qu’on me colle une étiquette.
Etes-vous réellement satisfait du bilan de votre parcours ?
D’une part je suis satisfait et je rends grâce à Dieu. Je profite de l’occasion pour dire merci à ma famille, mes fans et tous ceux qui m’encouragent dans ma carrière. Je suis jeune, il y a encore plein de projets à venir.
Vivez-vous de votre art ?
J’arrive à vivre de mon art. En 2020, j’ai mis en marche une campagne intitulée « Sortir du silence » pour la vente de mes œuvres. Ça a beaucoup marché.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué parmi vos différentes tournées à travers le monde ?
C’est le Festival Le Petit village aux côtés d’Alpha Blondy en 2015 en Bretagne. Il y a également la tournée de Madagascar en 2016 d’où j’ai ramené trois belles vidéos.
Quel est votre quotidien ?
Mon quotidien est toujours occupé par ma campagne qui est « Sortir du silence ». Il y a les répétitions avec mon groupe et des rendez-vous.
Qu’en est-il de votre concert du 18 juin prochain?
Je vous prépare un sacré concert. Je promets un spectacle reggae purement burkinabè. Ça va faire quelques années que les mélomanes n’ont pas vu un concert de ce genre. Je vais ressortir le répertoire des quatre albums et cela va durer deux heures et demi, avec une belle scénographie, de la belle lumière ; cela va se passer le 18 juin prochain au Cenasa.
Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?
Je ne suis pas marié, mais je suis père d’un enfant.
Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
Je leur dis merci, merci à tous ceux qui ont déjà acheté mes œuvres. Et pour ceux qui n’ont pas encore acheté mes albums, ils me trouveront sur les différentes plateformes sur le net, ou tout simplement qu’ils me contactent à Ouagadougou.
Un mot pour clore cet entretien
Je dis merci au journal Evasion qui permet aux artistes de s’exprimer. S’il y a de grosses stars internationales qui viennent chez nous, c’est parce qu’elles ont bénéficié du soutien de leur peuple. Donc nous avons besoin du soutien de nos populations aussi.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON