Nos pratiques sociétales et communautaires de règlement des conflits, de célébration de nos rites et rituels, de construction de la paix et du vivre-ensemble, de cohésion sociale et de moralisation de la vie publique sont parfois oubliées ou ignorées. A côté des rites initiatiques, bien d’autres manifestations structurées peuvent et doivent contribuer à cultiver des valeurs et principes qui ont autrefois fait la fierté et la résilience de nos communautés. Abdou Kalaga alias Kan Poor « maire du village » de Ouonon, à 18 km de la commune de Yako dans la commune de Gomponsom au Passoré, a initié un festival dénommé la Nuit artistique et culturel de Ouonon. La 1re édition de ce festival s’est tenue le samedi 19 novembre 2022. Et l’objectif recherché par M. Kalaga n’était autre que la promotion et la valorisation de la culture.
Conférences publiques, contes, danses, chansons traditionnelles, pratiques sportives et nuits culturelles étaient au menu de ce 1er rendez-vous qui ressemble fort à « un soir au village ». L’objectif de ce 1er rendez-vous culturel se veut non seulement de poser la problématique de la place de la culture dans la lutte contre la crise sécuritaire, convaincu qu’elle demeure un rempart contre toute adversité, mais aussi et surtout contribuer à sa manière à la recherche de solutions pour une stabilité sociale dans un contexte marqué par une insécurité accrue. A en croire le président fondateur dudit festival, Abdou Kalaga, la capacité de résilience des fils et filles du Burkina Faso constitue inéluctablement une occasion et un moyen qui devrait favoriser une synergie d’actions pour la paix, le développement, l’intégration et la cohésion sociale. Selon le représentant de Sa Majesté Naba Kougri de Gomponsom, il n’y a pas d’issue possible pour celui qui ignore ses origines. Ainsi, dirait-il, qu’il est établi que la culture est ce qui nous bâtit, nous construit au début comme à la fin, et est même ce que nous possédons de plus authentique dans un monde dit planétaire en proie à une diversité de civilisations. 
Il a par ailleurs, invité toutes les communautés à promouvoir leurs cultures afin de s’ouvrir aux autres cultures sans se fondre ou se confondre dans ce vaste champ mondial. Ce fut le même son de cloche pour le représentant du président de la Délégation spéciale de Gomponsom. Selon Justin Guiguemdé, l’idée de promouvoir la culture à travers le festival « Nuit culturel et artistique de Ouonon », est partie du fait que la culture africaine est en perte de vitesse sous nos cieux.
Pour Naba Boulga de Kouni, parrain de l’édition, il était nécessaire pour tout homme de se poser la question de savoir comment prospérer sur la base de l’originalité africaine dans une flopée de savoirs qui frisent la dénégation. Pour lui, il est plus qu’impératif de promouvoir les savoirs communautaires, d’où l’initiative de la 1re édition de ce festival. Il a invité les uns et les autres à prendre à bras le corps la promotion et la valorisation des cultures qui demeurent, pour lui, l’un des défis actuels des communautés humaines, car elles peuvent contribuer à la cohésion sociale et au vivre-ensemble.
Marou DIANDA (Correspondant)