Acteur de cinéma très adulé par le public pour son rôle de Rambo dans la série « Affaires publiques« , Moussa Moses Diabouga est un enseignant qui a les arts dans le sang depuis le jeune âge. Né dans la province de la Gnagna, plus précisément à Koala d’où il est originaire, c’est par le mannequinat qu’il se révèle au grand public dans les années 98.
A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, il nous parle de son parcours, des films dans lesquels il a joué, de son aventure dans la série « Affaires publiques », en affirment que « le mannequinat ne nourrit pas son homme au Burkina ». Il aborde sans détour d’autres sujets assez croustillants et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt !
Evasion : Comment allez-vous ?
Moussa Moses Diabouga : Je me porte bien. Je poursuis mon parcours en tant qu’acteur de cinéma, chorégraphe de mode et opérateur culturel.
D’où vient cette passion pour les arts ?
J’ai fait le mannequinat avant de me retrouver au cinéma. Au début, quand on voyait les devanciers comme Didier Zongo et feu Prince Madingo défiler à la télévision, et puis quand il y avait des défilés, ce sont les mannequins ivoiriens qui venaient. Et depuis le lycée, je m’habillais très bien et certains disaient que je faisais le malin. J’avais donc des prédispositions pour me retrouver dans la mode. Et quand l’occasion s’est présentée, je m’y suis retrouvé. Nous sommes les premiers mannequins du Burkina.
A quand remonte votre tout premier défilé de mode ?
Cela remonte dans les années 98 ou bien avant cela. J’ai plus de 27 ans de carrière dans le mannequinat. Mais il faut reconnaître qu’en ce moment, la mode était encore à l’état embryonnaire. Aujourd’hui, nous avons des mannequins qui sont au top et qui défilent sur le plan international. Malgré cela, le mannequinat ne nourrit pas son homme au Burkina. Avec le statut de l’artiste, j’espère que les choses vont s’améliorer parce que les mannequins sont pris en compte en tant qu’artistes.
A combien peut-on évaluer le cachet d’un mannequin à l’heure actuelle ?
Les cachets varient en fonction des événements, sinon le minimum c’est 50.000 F CFA. Mais à nos débuts, les cachets étaient consistants parce qu’il n’y avait pas assez de mannequins.
Et comment vous êtes-vous retrouvé au cinéma ?
La mode et le cinéma vont ensemble. Et tous ces talents sont en moi. Quand je voyais les films de Gaston Kaboré et Feu Idrissa Ouédraogo, cela a créé le déclic en moi, de faire du cinéma. J’ai d’abord commencé par de petits rôles dans des films d’Idrissa Ouédraogo et bien d’autres films avant de passer à une autre étape.
Et l’aventure avec la série « Affaires publiques » ?
Pour le casting, j’ai accompagné une amie qui n’a pas été retenue. Ceux qui faisaient le casting m’ont demandé de faire l’audition, j’ai été retenu et voilà. Lors de la distribution des rôles, ce n’était pas le personnage de Rambo qui m’était destiné. Le concerné était de Bobo-Dioulasso et comme il était absent, ils m’ont confié ce rôle, sinon c’est mon rôle de départ qui a été attribué à GSK. Nous sommes à notre quatrième saison qui vient d’être bouclée et nous entamons la cinquième saison.
Mais en dehors de « Affaires publiques », j’ai tourné dans beaucoup d’autres films.
Peut-on connaître quelques-uns de ces films ?
Il y a par exemple « A nos vies« qui passait sur la chaîne A+, il y a également « A l’aube des cœurs brisés« qui est aussi un film de belle facture sur A+, « Commissariat de Tampy » ainsi que des films de Tahirou Tasseré et Apolline Traoré. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai une expérience en la matière. Et je me félicite d’avoir tenu le pari et donné le meilleur de moi-même.
Entre le cinéma et la mode, dans quel domaine êtes-vous à l’aise ?
(Il éclate de rire) … Moi, je me plais dans les deux catégories mais le cinéma prend le dessus.
Etes-vous sollicité actuellement par d’autres réalisateurs en dehors de « Affaires publiques » ?
Oui, il y a des sollicitations mais quand ça ne m’arrange vraiment pas, je n’y vais pas. Le projet peut être colossale, mais il faut qu’on soit payé à notre juste valeur. Et je profite dire merci à Ildevert Méda qui nous a formés, c’est un grand directeur artistique.
Quel est le projet qui vous tiens à cœur dans le domaine du cinéma ?
Le projet qui me tient à cœur est de devenir un réalisateur. Et ensuite tourner un film qui va relater les faits que nous vivons aujourd’hui comme le terrorisme et d’autres maux qui minent notre société.
Combien touchez-vous comme cachet dans cette série ?
C’est un secret. Tout dépend du rôle. Les acteurs principaux parmi lesquels je figure, nous avons les mêmes cachets. Nous ne sommes pas payés au forfait, c’est en fonction du nombre de séquences et d’épisodes.
Peut-on connaître votre situation matrimoniale ?
Je sais que je suis un papa qui aime ses enfants et je suis marié à une Kéré.
Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans le cinéma ?
Ce que je fais dans le cinéma m’aide dans mes économies. Je lui dirai d’être polyvalent pour arrondir ses fins de mois.
Vous êtes également un enseignant. Comment arrivez-vous à gérer votre calendrier ?
Comme activité de base, je suis fonctionnaire de l’Etat, je suis enseignant, ce que beaucoup de personnes ne savent pas. La plupart des activités de la mode c’est après 17h et les week-ends. Au cinéma, j’ai eu la chance que la majeure partie de mes tournages se passent les jeudis à la DGAF. Et on nous demande si on a des contraintes pour aménager le programme de tournage. Les tournages des autres films se sont passés pendant les vacances, donc je peux dire que j’ai de la chance.
Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
Je rencontre beaucoup d’entre eux qui me taquinent et qui me critiquent positivement. Il y a le respect qu’ils m’accordent, cela me touche énormément. Ça me va tout droit au cœur.
Quel est votre mot de la fin ?
Je vous remercie pour cette marque de considération. Je serai toujours disponible quand vous aurez besoin de moi.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON