MC One originaire du quartier de Cocody à Abidjan, Jean Michel Bagré grandit, bercé par le reggae que son père lui faisait écouter à la maison. Influencé par le groupe de rap français Sexion d’Assaut, comme de nombreux autres jeunes ivoiriens, il commence à rapper à l’âge de 12 ans. Il fait ses premières armes en freestylant avec ses amis dans les rues de la ville. Remarquant qu’il est doué pour l’écriture de textes et pour s’exprimer en public, il décide de prendre le rap au sérieux et commence à nourrir de grandes ambitions. « Au début, il avait des noms bizarres puis a choisi MC One. Un MC, c’est un rappeur quelqu’un qui peut ambiancer une cérémonie. Il s’est dit qu’il voulait être le meilleur, le numéro 1. Du coup, MC One. Son nom définit ce qu’il veut être », explique-t-il. Un jour, en 2014, son père l’envoie chercher de la nourriture. Il passe devant un maquis, un restaurant en plein air typique de la Côte d’Ivoire, et voit le célèbre chanteur de coupé-décalé DJ Kedjevara en train de déjeuner avec son staff. Il prend son courage à deux mains et s’approche de sa table. C’est le moment ou jamais. Il s’adresse directement à la star avec respect et lui formule son envie de faire de la musique son gagne-pain. Avant d’être repoussé à trois reprises par la sécurité et les managers. Le petit ne se démonte pas. Il sort son téléphone, lance un instru et commence à rapper un ses textes. DJ Kedjevara a été surpris, il était enjaillé. Il a sorti son portable et a commencé à le filmer. Il avait un peu honte de rapper devant tout le monde, mais il voulait vraiment percer, se souvient-il. Après ça, il lui a demandé d’improviser MC One. Il ne sait pas d’où vient son improvisation mais il a réussi. Le jeune rappeur et celui qui deviendra son mentor échangent leurs numéros. Une semaine après, Kedjevara fait entrer MC One en studio et lui fait enregistrer un remix de son tube « Poutou Banier ». Le public ivoirien découvre le rappeur alors âgé de 13 ans.
Evariste Télesphore NIKIEMA