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KOALA LA SOLUTION, MECENE « Les artistes doivent véhiculer des messages qui participent à l’éducation de nos populations »

Koala La Solution, à l’état civil Wend-pagnagdé Boureima Koala, est un natif de la ville de Koudougou au Centre-Ouest du Burkina Faso. Jeune mécène très connu du milieu du show-biz burkinabè et ouest-africain, ce passionné de la culture et des arts du spectacle n’est autre que le neveu de Koudbi Koala des Nuits atypiques de Koudougou (NAK). Issu d’une famille de chansonniers et de percussionnistes, ce spécialiste du béton s’est confié à nous à travers cette interview exclusive malgré son programme très chargé.

Il nous parle de sa passion, de ses collaborations avec les artistes, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, revient sur ses projets et aborde sans détour plusieurs sujets poignants. Pour lui, les artistes doivent véhiculer des messages de paix,  des messages qui éduquent les populations.  Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Koala La Solution : Je vais très bien.

 

D’où vient cette passion pour la culture et les arts du spectacle ?

 

La passion pour la culture est au sein de notre famille. La culture est dans notre sang. Il y a des chansonniers et des percussionnistes issus de notre lignée. Personnellement, je n’y étais pas assez impliqué mais c’est exactement en 2009 que le déclic s’est opéré.

 

Quelle est la petite histoire de votre surnom Koala La Solution ?

 

C’était en 2011 à l’espace culturel La Capsule avec des amis boucantiers, Papa Moumouni, Alassane Mine D’or où l’on se retrouvait de temps en temps. Et Dj Castel est venu me voir pour que je sois son parrain à l’occasion de son anniversaire. Je lui ai dit que je vais essayer et le jour-J, j’ai tout pris en charge et je suis venu avec mes invités et ma sécurité. Je lui ai donné une bonne somme d’argent et lorsque que Dj Castel a pris le micro, il a dit que depuis un bon moment, lui il cherchait la solution à ses problèmes et aujourd’hui je suis sa solution, Koala La Solution. Voilà comment tout est parti. Ensuite, je l’ai fait entrer en studio et il a sorti le single à succès « Mougou seulement ».

 

Etant le neveu de Koudbi Koala, le promoteur des Nuits atypiques de Koudougou, peut-on dire que toute la famille est engagée dans la promotion des arts du spectacle ?

 

Presque tous mes petits frères chantent, il s’agit, en autres, de Yang 7, il y a un petit frère qui s’appelle également Koudbi Koala qui sortira très bientôt son album.

 

N’avez-vous pas pensé à vous lancer dans la musique ?

 

Personnellement, je n’ai jamais pensé me lancer un jour dans la musique en tant qu’artiste chanteur. Mais j’interprète souvent des chansons en live, mes proches pourront vous le confirmer. Je chante très bien en live mais me lancer dans une carrière musicale au niveau professionnel, pas pour le moment. J’adore vraiment la musique. Je suis l’aîné de la famille, je préfère rester en retrait et soutenir les petits frères.

 

Qu’en est-il de Betonco ?

 

C’est la structure que j’ai créée. Je travaille dans le BTP. Je suis dans le domaine du béton depuis 2006, j’ai commencé à travailler avec d’autres patrons comme Fadoul, ensuite la présidence, le palais des sports ainsi que dans la réalisation de l’échangeur de Gounghin. J’ai ma main dans beaucoup d’infrastructures du Burkina en tant que spécialiste du béton. Et ce que je gagne a permis à plusieurs artistes d’avoir des productions discographiques. Parmi les rares mécènes ici au Burkina, je dirai que je suis celui qui a le plus de spots (musique de dédicaces). Bien avant de bâtir ma structure, je me suis installé dans le sahel pendant cinq ans pour la construction d’infrastructures parce que j’aime mon pays. Il s’agit entre autres, des routes d’Essakane, Dori-Gorom, Bondoré, Seba…

 

Peut-on évaluer le nombre de spots que vous totalisez ?

 

C’est plus d’une soixantaine de dédicaces des artistes à mon égard.

 

Pourquoi investissez-vous beaucoup dans le show-biz ?

 

C’est par passion et pour me faire plaisir. Je soutiens les artistes, c’est vrai mais ça n’a pas commencé par moi au niveau de la famille. Cela a commencé par mon oncle Koudbi Koala des NAK. Il y a des gens qui m’ont demandé de me déclarer en tant que producteur au niveau du BBDA, mais je leur ai dit que je préfère être dans la dynamique d’aider les artistes. Certains même me critiquent que j’investis trop d’argent dans la musique. En faite, soutenir un artiste n’est pas du gaspillage. Lorsqu’on soutient un artiste, ce n’est pas pour attendre une récompense en retour.

 

Les artistes ne sont-ils pas ingrats ?

 

Sincèrement, beaucoup ne reconnaissent pas le bien qu’on leur fait. Depuis tout ce parcours, rares sont les artistes qui passent chez moi à la maison juste pour dire un bonjour à la famille. Et c’est ce que j’aurais voulu pour ne pas donner raison à ma femme qui souvent ne partage pas ma passion.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Actuellement, elle se porte bien. Mais il ne faut pas se focaliser sur le buzz comme dans d’autres pays. Les artistes doivent véhiculer des messages qui participent à l’éducation de nos populations et pour accompagner la paix.

 

Regrettez-vous le choix du mécénat ?

 

(Il éclate de rire) … Je ne regrette pas d’avoir soutenu les artistes. Actuellement, j’essaie d’aider ceux qui en ont vraiment besoin.

 

Peut-on savoir les artistes qui sont passés sous votre houlette ?

 

La liste est vraiment longue, je ne me souviens pas de tous ces artistes que j’ai soutenus. J’ai quelques noms en tête parce que je n’aime pas trop citer les noms. Il y a DJ Castel, Imilo Le Chanceux, CPD Le Bon, Cisco, Vieux Père DJ de Bobo-Dioulasso, les Black 3 de Niangologo, Bomas Keita, David et Sylvestre, Génération 2000, Zini DJ, Obam’s de la Côte d’Ivoire qui a fait ses débuts à Ouagadougou, Ramdess, Path La Guitare, Melo DJ, Abou Nidal de Ouaga,

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans le show-biz ?

 

La musique est dans notre sang, donc je ne pourrai pas l’empêcher. Mon père ne m’a pas empêché.

 

Quel est votre message à l’endroit de nos lecteurs ?

 

Je veux que tous les artistes s’unissent et s’accompagnent main dans la main pour lancer un message de paix pour notre cher pays. Je demande aux artistes d’être reconnaissants. Etre reconnaissant ce n’est pas aller donner de l’argent, c’est juste reconnaître que grâce à telle personne, je suis ce que je suis. Je remercie le bon Dieu de me permettre d’aider les artistes.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je vais bientôt mettre sur le marché discographique, la nouvelle œuvre de Dj Vieux Père et elle sera accompagnée d’un beau clip. Et en termes de projet, je compte ouvrir un studio pour continuer de soutenir la culture burkinabè. Je vous remercie d’avoir pensé à ma modeste personne, merci à toute l’équipe de votre journal.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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