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KADIDIA SIDIBE, PROMOTRICE CULTURELLE: « Certains artistes ne font pas du tout d’effort »

Née à Bobo-Dioulasso dans la ville de Sya qui l’a vue grandir, Kadidia Sidibé est une jeune promotrice culturelle originaire du Mali et vivant au Burkina Faso plus précisément à Ouagadougou. Diplômée en informatique et en hôtellerie, cette aide-comptable est une passionnée de la culture depuis sa tendre enfance. Présidente de l’Association pour la protection de l’enfant et de la famille en difficulté (APEFD), elle est également l’initiatrice de Miss Faso Saramani.

A travers cette interview exclusive qu’elle a bien voulu nous accorder, elle nous parle de sa passion pour les arts, de son concept, des difficultés rencontrées dans le milieu du show-biz, de son quotidien, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt !

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Kadidia Sibibé: Je vais bien.

 

D’où vient cette passion pour la culture ?

 

La passion pour la culture est en moi depuis le bas âge sans savoir qu’un jour j’allais véritablement en être une actrice engagée. Mais le déclic est intervenu lorsque j’ai commencé à suivre les spectacles d’humour. Et au fil du temps, la passion a pris le dessus et je m’y suis engagée.

 

Comment arrivez-vous à concilier vos activités culturelles et vos activités professionnelles ?

 

J’arrive toujours à trouver un temps pour tout. C’est une question d’organisation. Les activités culturelles ne sont pas à temps plein ; c’est quand il y a un concept à mettre en œuvre que cela prend énormément du temps mais j’arrive à m’en sortir avec un comité d’organisation que je mets en place. Quand on est passionné de l’art, on trouve toujours de l’énergie pour s’en sortir facilement.

 

Qu’est-ce qui vous a motivée à lancer le concept Miss Faso Saramani ?

 

J’adore tout simplement les enfants, donc c’est un concept qui leur est dédié. C’est en regardant les défilés et autres concours de beauté, que l’idée m’est venue de créer Miss Faso Saramani. Ce rendez-vous culturel occupe donc sainement les tout-petits pendant les vacances et les rapproche davantage de leur culture. Et c’est dans cette même dynamique que j’ai créé l’Association pour la protection de l’enfant et de la famille en difficulté dénommée APEFD.

 

Et quelle est la difficulté majeure d’une jeune promotrice culturelle comme vous ?

 

C’est tellement énorme dans ce milieu culturel où il y a trop de jalousie et d’hypocrisie. Et quand on est une femme dans ce milieu, il y a les avances des hommes et de certains partenaires. Le financement de nos activités est la difficulté majeure.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Franchement, ce n’est pas du tout ça. Certains artistes ne font pas du tout d’effort. Je crois qu’il va falloir se mettre au travail pour porter haut le flambeau de notre musique.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Je dirai que je vis à 50% de mon art et de ma passion. Le travail n’est pas bien rémunéré et ce n’est pas du tout simple.

 

En tant qu’une femme promotrice culturelle, quels sont vos rapports avec les hommes du milieu du show-biz ?

 

Ce n’est vraiment pas facile, personne ne veut tendre la main à l’autre pour l’aider dans ses projets. Généralement quand tu montres ton projet à des gens, ils veulent tout de suite tout détruire. C’est vraiment déplorable mais personnellement, je n’ai pas de rapport tendu avec qui que ce soit, je suis dans mon coin et j’évolue à mon rythme.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

(Elle éclate de rire) … Je suis célibataire et mère d’un enfant.

 

 

 

Que feriez-vous si votre enfant décidait de suivre vos pas dans le monde de la culture ?

 

Je me dirai que c’est la volonté de Dieu. Je vais le soutenir, lui prodiguer des conseils afin qu’il soit dans le droit chemin. A partir du moment où j’ai ma petite expérience dans ce milieu, cela va lui être d’un apport particulier.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Je n’ai pas de programme fixe en tant que tel. J’aime beaucoup travailler à la maison. Le reste du temps est consacré à la supervision de mes autres activités.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je dis merci à mes parents, ma famille, mes proches, mes aînés du monde du show-biz et à l’ensemble de mes collaborateurs. Je m’excuse si j’ai tenu des propos qui vont vexer certaines personnes. C’est un remerciement particulier à toute l’équipe de votre magazine pour cette occasion que vous me donnez de m’exprimer à travers vos colonnes. Je profite également pour remercier tous ceux qui me soutiennent dans mes différents projets culturels et je souhaite vivement que la paix revienne dans notre chère patrie qui est le Burkina Faso.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

 

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