Je suis une fille vivant avec un handicap physique. J’ai perdu l’usage de mes deux membres inférieurs depuis mon enfance, suite à la poliomyélite. Je me déplace avec deux béquilles. J’ai 26 ans et je n’ai pas encore d’enfant. Je me suis imposé de ne pas en faire tant que je ne suis pas mariée légalement. Bien que je vive avec un handicap beaucoup de gens me trouvent belle et charmante. Le hic, c’est que les hommes me font la cour, mais ils ne veulent pas s’afficher en public avec moi. Ils me donnent des rendez-vous la nuit, ils couchent avec moi et le lendemain, quand ils me voient ils font semblant de ne pas me connaître. D’autres mêmes m’interdisent, lorsqu’ils sont en compagnie de leurs amis, des parents ou d’autres personnes, de leur dire bonjour. Et parmi ces hommes, il y en a qui sont nantis. Certains préfèrent m’appeler la nuit très tard quand les gens de leur maison sont couchés, pour coucher avec moi. Et le lendemain, c’est du ni vu, ni connu. Ils refusent même mes visites dans la journée. Ils ont honte de fréquenter une fille vivant avec un handicap. Quand j’y pense, je souffre moralement. Ils me prennent comme un objet de plaisir. A ce rythme, je me demande quel homme voudra se marier avec moi. Pour cela, je me méfie des hommes maintenant. Mon âge avance, et j’ai besoin de construire un foyer et avoir des enfants. Mais hélas, je ne peux pas aller proposer à un homme de m’épouser. Je trouve que les hommes vivant avec un handicap ne souffrent pas autant en matière d’amour. J’ai une amie vivant avec un handicap qui a accouché, mais son homme n’a pas reconnu l’enfant. Je me demande si je vais pas aller avec un homme vivant avec un handicap pour trouver l’amour. Je milite dans l’association des femmes vivant avec un handicap. Cela me permet d’évacuer mon stress et d’avoir des amies dans la même situation pour nous donner des conseils. Si j’avais compris cela très tôt, j’aurais été une religieuse pour consacrer ma vie à l’église. Comme toutes les jeunes filles, j’ai toujours rêvé de trouver un jour le prince charmant pour me marier. Mais je me décourage de jour en jour, car il m’est impossible de trouver l’homme de ma vie. Comment dois-je procéder ? Je souffre moralement et je ne sais pas à quel saint me vouer. Je trouve que je suis marginalisée. Heureusement que ma famille biologique me soutient.
Une fille découragée de la vie
C’est dommage que certains hommes d’aujourd’hui cherchent plutôt les femmes pour leur plaisir au lieu de penser au mariage. Les filles qui ne vivent pas avec un handicap souffrent également de l’amour. Elles cherchent l’amour comme vous. Certaines en trouvent, d’autres pas. Ne pensez pas que c’est parce que vous êtes dans cette situation que c’est difficile de trouver l’amour. Ne vous marginalisez pas. Soyez optimiste et je suis sûr que vous allez trouver tôt ou tard l’amour. Je ne vous dis pas d’aller forcément avec un homme vivant avec un handicap comme vous. Mais avec celui que vous aimez, et qui vous aime. Ne forcez pas l’amour, il vient naturellement. Je connais des femmes vivant avec un handicap qui se sont bel et bien mariées avec des hommes qui n’ont aucun handicap. Si vous trouvez un homme qui vous aime sincèrement, il sera aveuglé par l’amour et il vous épousera sans doute. Je vous comprends parfaitement, mais il faut garder l’espoir et attendre, car le mariage d’une fille est une question de chance. Et de nos jours, ce n’est pas par la beauté physique qu’une fille obtient le mariage. Je dirai que c’est son caractère qui ouvre les portes du mariage. Travaillez à vous assurer une autonomie économique. Vous verrez que l’amour viendra naturellement. Les hommes d’aujourd’hui préfèrent les femmes indépendantes financièrement. Le mariage n’est pas une fin en soi. Ne soyez plus un objet de plaisir pour les hommes.
Le rêve est permis en matière de mariage. Néanmoins, soyez vigilante pour ne pas tomber dans les pièges des hommes. Comme le dit un proverbe, «Vaut mieux vivre seul(e) que d’être mal accompagné(e)». Je me dis que chaque femme a son homme quelque part. Si un jour ils se rencontrent, ils vont s’aimer et vivre pleinement leur amour. Profitez bien de votre vie, car elle est belle, mais ne restez pas cloîtrée dans votre coin. Le handicap n’est pas une fatalité. c’est une question de mentalité et d’acceptation. Je vous souhaite de très belles fêtes de fin d’année et gardez surtout espoir.
NB : Nous vous rappelons que cette rubrique est la vôtre. Ceux ou celles qui ont, de par leurs expériences propres ou non, des conseils à prodiguer aux âmes en détresse sont prié (es) de nous les envoyer. L’anonymat leur est garanti s’ils/elles le souhaitent. Ils/elles peuvent également déposer directement leurs courriers au siège des Editions « Le Pays », sis aux 1200 Logements à Ouagadougou ou auprès de nos représentants dans les différentes provinces.
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