Dicko Fils est l’un des rares artistes-musiciens burkinabè qui côtoient les grandes scènes mondiales. Absent du pays depuis pratiquement une année pour donner des formations en instruments de musique, surtout le N’goni, il donne également des concerts à travers le Canada et le reste de l’Amérique du nord ainsi que les USA.
A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, le concepteur du Denkè Denkè nous parle de ses projets, de sa prochaine tournée mondiale qui débute par la Colombie. Il décortique son nouvel album « La Route » et bien d’autres sujets croustillants. Toutefois, il déplore l’absence d’artiste de renom du Burkina, qui peut jouer sur toutes les grandes scènes. Lisez plutôt !
Evasion : Comment allez-vous ?
Dicko Fils : Je vais très bien.
Vous êtes hors du pays depuis pratiquement une année, qu’est-ce qui justifie cela ?
Oui, effectivement, je suis hors du pays depuis pratiquement une année, c’est juste pour le travail. Je donne des formations sur les instruments traditionnels, plus précisément le N’goni. Je suis sur plusieurs projets culturels au Québec et je donne des concerts à travers le Canada et les USA.
Quel bilan faites-vous de toutes ces tournées mondiales ?
C’est un bilan très positif parce que je fais la promotion de la culture africaine et plus particulièrement celle de mon pays à l’échelle internationale. Je suis également dans une dynamique de promotion de la paix, de la cohésion sociale et de la musique peulh. Et j’en suis fier.
Quel est le concert qui vous a le plus marqué ?
Tous les concerts m’ont émerveillé. Il faut savoir que tous les concerts et les festivals sont différents dans chaque ville du Canada. J’ai été toujours accueilli avec fierté, avec beaucoup d’applaudissements. Ce sont donc des moments inoubliables, surtout devant un public qui ne comprend pas forcément ta langue ; mais la musique est universelle.
Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
Je dis merci à tous les Burkinabè et à mes fans du monde entier pour leurs soutiens de près ou de loin. Je leur demande de toujours croire en moi car je ferai tout mon possible pour promouvoir le Denkè Denkè partout dans le monde.
A quand le retour au bercail ?
Je reviens très bientôt avant de repartir, car si tout va bien, en fin d’année je serai en tournée en Colombie, en Espagne, au Brésil, au Nigeria, au Ghana, au Cameroun et une grande clôture au pays des Hommes intègres.
Vous venez de finaliser un nouvel album, pouvez-vous nous parler de cette œuvre ?
Mon nouvel album est baptisé « La Route ». Il sort au Canada, en Amérique du Nord, parce que c’est un destin, et pour toucher encore beaucoup plus de fans. C’est un album qui a beaucoup de couleurs et qui est plein de surprises.
Quelle est la particularité de cet album ?
C’est un album comme les précédents mais avec plusieurs tendances. Il faut l’avoir, l’écouter, pour mieux cerner cette dimension nouvelle. Je parle toujours de paix, de l’amour et du vivre-ensemble.
Peut-on savoir vos grands projets hormis la prochaine tournée mondiale ?
Mon projet principal est de conquérir le monde. Je vais suivre tous les grands signes musicaux comme tous les grands artistes de renommée africaine ou mondiale. Et je pense que ça tient la route, comme pour rejoindre le titre du nouvel album.
Qu’en est-il d’une collaboration avec une star mondiale ?
C’est un projet qui est en gestation, ça vient. Je travaille déjà avec beaucoup de ces artistes et je pense qu’avec le temps, ça va bien se faire.
Pensez-vous que la musique burkinabè est bien présente dans le show-biz canadien et américain ?
La musique burkinabè est acceptée mais ce qui est dommage, c’est qu’il n’y a pas d’artiste de renom du Burkina qui joue aussi sur toutes les grandes scènes, comparativement à ceux du Mali, de la Guinée et du Sénégal que je rencontre chaque fois que je me produis. Au niveau international, ce sont les artistes qui valorisent leur culture qui se positionnent facilement. Je prends l’exemple d’Amadou Kiénou qui fait toutes les grandes scènes en Amérique du Nord. Mais je pense que, petit à petit, ça va aller.
Vous étiez engagé dans la production de jeunes talents ; où en est-on avec ce projet ?
Ce projet de production de jeunes talents suit son cours ; il faut leur tendre la perche. Je continue de les aider, même étant de loin. Vous-même Kerson, vous connaissez ce qu’est réellement le show-biz ; je fais ce que je peux.
Qu’avez-vous à dire pour conclure ?
Je dis encore merci à tous ceux qui me soutiennent dans ma carrière et je prie le bon Dieu pour que la paix revienne au Faso. Que Dieu donne la solution à nos autorités afin de pouvoir vaincre les forces du mal. Merci à toute l’équipe d’Evasion pour ce travail merveilleux de promotion de la culture et des créateurs des œuvres artistiques.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON