Portrait d'artiste

David Monsoh

Né le 26 juin 1973, David Monsoh de nationalité ivoirienne, ancien directeur artistique de Sono Disc (devenue ultérieurement Next Music, maison de disque aujourd’hui disparue) est l’un des grands noms de la production musicale africaine. Si Mitterrand a tiré « La Force Tranquille » pour s’engager dans sa campagne présidentielle victorieuse contre Jacques Chirac, pour David Monsoh ce serait plutôt « l’élégance, la fraîcheur ». L’Ivoirien a tout de la sape d’un Congolais  mais avec un must absolu dans le domaine de l’élégance. Tout a commencé pour lui dans les années 1990 quand au lycée à Agboville (sa ville natale), il fit la connaissance de Nayanka Bell (celle qu’il appelle « maman »). Le courant entre les deux passe si bien  et si vite que la chanteuse décide de lui confier la gestion de son magasin de couture. L’année d’après, la diva ivoirienne propose d’emmener le jeune homme en France pour y poursuivre des études secondaires au lycée Saint Gabriel à Bagneux, en région parisienne. Il s’oriente ensuite vers le tourisme et les loisirs pour préparer un BTS dans une école de marketing à Paris. Bénéficiant d’une formation en alternance, il en profite pour intégrer la société de production cinématographique SLP de Pascal Leibel, le mari de Nayanka Bell, en tant que stagiaire. Parallèlement à ses études, David Monsoh se charge du management de l’album  Visa de Nayanka Bell, sorti en 1994 et qui obtint l’Africa Music Award. La même année, la soulwoman ivoirienne fut consacrée la plus belle voix féminine d’Afrique lors de la remise des trophées des Lions d’or à Paris. Cette expérience marque fortement David Monsoh qui décide  de s’essayer à cet autre aspect du show-biz qu’est la production  d’artistes. Quand en 1992, le prestigieux milieu de terrain et capitaine des Eléphants  de Côte d’Ivoire décide de mettre fin à sa carrière de sportif, après avoir remporté la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), l’apprenti producteur l’incite tout naturellement à opérer sa reconversion. David coproduit son tout premier album « Espoir » qui sort en 1994. Ce fut son tout premier succès avec le titre-phare, « King Solo ». Une première réussite pour Monsoh. David intègre alors « Sonodisc », une des  prestigieuses maisons de distribution de disques à Paris où Marcel Perse, le DG d’alors, lui confie le poste de directeur artistique Afrique de 1994 à 2004. Son rôle : dénicher de nouveaux talents en vue du marché international. En 1995, le jeune producteur rencontre le Congolais Koffi Olomidé, déjà star des stars du contient africain. Mais ce n’est que  quelques années plus tard, qu’il fera affaire avec lui. Il coproduit deux de ses albums, « Effrakata » en 2002 et « Affaire d’Etat » en 2003. Bingo ! Par son intervention, il permet à Sonodisc de récupérer un des meilleurs « vendeurs » de disques de la scène africaine. Il devient en même temps son  producteur exécutif. En 1999, le groupe Magic System sort « 1er Gaou », en Côte d’Ivoire. Le succès inattendu de l’album à Abidjan  conduit Monsoh à prendre le relais et à le distribuer à Paris. Tube en France, et méga-tube en Afrique : Dix millions d’exemplaires écoulés, dit-on ! Le coup de pouce magistral, le premier chapitre d’une saga. Durant cette même  période, l’infatigable Ivoirien multiplie les spectacles à Paris avec, à l’affiche, les artistes de son pays tels Petit Yodé & l’Enfant Siro, Les Garagistes, Dezy Champion ou Meiway, et des Antillais comme Jocelyne Labylle ou Sonia Dersion. Sans oublier le King Gadji Cèli qui a quelque part contribué à son ascension dans le show-biz.  « Gadji Cèli est celui-là même qui m’a inoculé le virus de la production d’artistes ».  D’abord, il lui a fait confiance en tant que son manager général, puis en tant que son producteur  attitré de tous ses albums : Espoir en 1994, Affaires de femmes en 1996, puis Femme de feu en 2000. Il ne cesse de le remercier d’avoir cru en lui. Automne 2002. Au cours d’une prestation de Gadji dans un night-club parisien, il est frappé par un nouveau style de danse conçu par un groupe de jeunes ivoiriens. Sans hésiter, David les aborde et leur propose de lancer cet art de vivre, cet art du « couper décaler, travailler ». « Douk Saga et ses copains ont d’abord opposé un refus catégorique, parce que,  disaient-ils, il n’était pas chanteur et qu’ils ne voulaient pas entrer dans cette chose-là. Alors, j’ai demandé à Limo Versace, l’un des membres du groupe, de convaincre son ami Douk de venir me voir, car j’étais sûr qu’il allait faire une entrée en fanfare à Abidjan avec cela ». C’est ainsi qu’en 2003, Douk Saga, finit par accepter d’entrer en studio avec ses amis. L’album, produit par David, est une « tuerie » musicale et commerciale. Sur le continent aux mille danses, c’est la folie tsumanique du coupé-décalé qui balaie tous les courants, vedettes locales et autres tendances mordeuses de Dakar à Kinshasa. Les « ambianceurs » congolais, Werrason, JB Mpiana et autres Koffi Olomidé se voient taquinés dans leurs chars par ces dandys d’Abidjan qui ont pris le nom de « La jet-set ». La télévision l’attire et début 2013, il devient le président fondateur de « BBlack Africa » lancée le 10 décembre 2013, avec des  studios à Abidjan et des bureaux à Paris.

 

Evariste Télesphore NIKIEMA

             

Articles similaires

Joëlle Séka

Evasion Magazine

Abeti Masikini

Evasion Magazine

Kodjo Ebouclé

Evasion Magazine

laisser un Commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.