Portrait d'artiste

Chantal Taïba

De son vrai nom Kobla Marie Thérèse Taïba Chantal, la petite Chantal est élevée par sa tante dont elle est l’homonyme. Elle dit qu’elle n’a jamais réellement vécu avec ses parents. Son père est décédé quand elle avait 12 ans et sa mère a suivi en 1998, quand elle commençait à se rapprocher d’elle. Quand elle a voulu chanter, son oncle, chez  qui elle habitait l’a mise à la porte. C’est la regrettée chanteuse Jeanne Agnimel, une figure de la chanson ivoirienne, qui l’a hébergée quand elle a débarqué chez elle en pleine nuit. Elle lui a demandé ce qu’elle voulait faire, et elle a répondu qu’elle voulait chanter. Chantal Taïba débute sa carrière en février 1982, comme choriste au sein de l’orchestre de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI), puis, en 1983, elle sort son premier album « Ayo Se ». En 1984, la chanson éponyme de l’album sera reprise comme hymne des Eléphants, l’équipe nationale ivoirienne, pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). C’est l’année du succès mais aussi celle du drame. Elle passait sur les antennes de toutes les radios du monde puis en fin d’année est arrivé ce malheureux accident de la route alors qu’elle se rendait en France et aux Etats-Unis pour se produire. Elle en sort complètement défigurée. Les fans ont été formidables, elle a eu un accident et une icône nationale était née. Elle a reçu un immense soutien, dans cette épreuve, de la part de tous les Ivoiriens et notamment du président Félix Houphouët Boigny. Elle se remet peu à peu du drame et en 1986, elle lance l’album « You ». Le titre phare de l’album, « You », est choisi pour l’émission « Variétoscope » (concours de danse adressé aux jeunes pendant les grandes vacances, devenu depuis une institution en Côte d’Ivoire). Ce choix a participé au succès qu’a rencontré l’album. Elle revient sur la scène musicale ivoirienne deux ans plus tard avec « Nouh » son troisième album. En 1993 et 1997, les albums «  ingratitude » et « Amour » verront le jour. « Népata » décembre 2000, c’est aussi l’album qui permit à l’artiste de baptiser enfin son style musical « Le Matiko ». A l’origine, c’est une danse de réjouissance des femmes en pays kroumen dont elle est native, qui s’exécute au clair de lune, qu’elle a modernisée et nourrie d’influences extérieures. Tout Abidjan enlève ses chaussures, à l’exemple de la prêtresse du Matiko, Chantal Taïba pour vibrer au son de son dernier album « Népata ». C’est aussi la danse qui permit à l’artiste de baptiser enfin son style musical : « le Matiko ». Les jeunes filles l’adorent avec ses corsages très près du corps et ses jupes coupées en biais ; la jeune femme avoue faire de son mieux pour être la plus simple possible, afin que les parents n’aient pas à s’arracher les cheveux pour satisfaire leurs petites chéries. En enlevant ses chaussures en fin de prestation, elle a définitivement frappé l’esprit des mélomanes ivoiriens. Aujourd’hui, Chantal Taïba vit entre la France et la Côte d’Ivoire et à l’occasion de cette 34e édition de la CAN 2023 qui se joue en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024, elle a fait un remix de sa chanson « Ayo Se » pour soutenir l’équipe nationale de football ivoirienne, « Les Eléphants ».

 

Evariste Télesphore NIKIEMA

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