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BOUKARY, ARTISTE ET HUMORISTE IVOIRIEN: « Je veux faire encore plus pour satisfaire mes fans »

Boukary, de son vrai nom Kouamé Gilles Romuald Kacou, est un artiste comédien, chanteur et humoriste ivoirien. Il est reconnu comme l’un des meilleurs comédiens humoristes ivoiriens. Il se présente quand il est en spectacle Boukary. « Le phoulosophe » Boukary est également membre de l’équipe « Le parlement du rire » du Franco-Nigérien Mamane, le président. Nous avons rencontré l’humoriste Boukary à Abidjan et il nous a parlé de sa vie, de sa carrière, en promettant de faire encore plus pour satisfaire le public. Lisez plutôt.

EVASION : Qui est Boukary ?

 

Boukary : Je suis Boukary, comédien ivoirien, burkinabè. Je suis humoriste africain tout court.

 

Comment êtes-vous arrivé à l’humour ?

 

C’est l’humour  qui est arrivé à moi. Sinon, j’étais là tranquillement. L’humour m’a appelé et j’ai répondu à son appel.  J’ai travaillé, et aujourd’hui, ça donne ce que tout le monde voit. C’est depuis 1998, et aujourd’hui, par la grâce de Dieu, ça fait son petit bonhomme de chemin.

 

Il y a des humoristes qui sont passés par des écoles de formation, certains ont appris sur le tas. Comment les choses se sont passées pour vous ?

 

Pour moi, c’est L’INSAC (Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle), à Abidjan, Cocody. J’ai aussi beaucoup appris sur le tas. Donc, il y a ce que l’école nous a appris, et ce que la rue nous apprend. C’est comme ça, avec les vieux pères Zongo, Omega David, Gohou…

 

Dans le monde, quelle est votre idole en matière d’humour ?

 

C’est moi-même (rire)

 

Quelles sont les qualités d’un bon humoriste ?

 

Un humoriste, c’est son jeu d’acteur. Il faut beaucoup être à l’écoute des autres, il faut le respect. C’est tout cela qui fait la qualité d’un artiste, pas seulement l’humoriste. Il faut accepter les critiques aussi. Il faut être humble. Comme on le dit, l’humilité précède la gloire, l’orgueil, la chute.

 

Est-ce que Boukary fait quelque chose à côté de l’humour pour arrondir les fins de mois ?

 

Je n’ai pas besoin de faire quelque chose pour arrondir les fins de mois, parce que l’humour me nourrit, je ne loue pas maison de quelqu’un, mes enfants vont à l’école. Comme on dit, tout boulot nourrit son homme. Cela dépend de comment tu te vends. Et si tu ne bosses pas, c’est clair que tu seras obligé de faire autre chose. Pour quelqu’un qui veut aller loin, tu es obligé de bosser tous les jours, faire des recherches pour satisfaire le public. Si je fais le tour du monde aujourd’hui, c’est grâce au travail. Si je fais autre chose, c’est pour fructifier mon gain. Il faut diversifier ses activités. Donc, je suis dans l’agriculture et un peu d’autres choses. Mais mon activité principale c’est l’humour. C’est ça qui me révèle à tout le monde.

 

Être humoriste en Côte d’Ivoire, il y a des périodes mortes…

 

Non, ce n’est pas en Côte d’Ivoire. Ici, tout le temps, tous les jours, il y a animation. Aujourd’hui par exemple, moi j’ai tourné avant d’arriver ici. J’étais jusqu’à la frontière, j’ai fait beaucoup de choses avant d’arriver ici. Il y a toujours des activités en Côte d’Ivoire, partout en Afrique. J’ai fait presque toute l’Afrique, anglophone, francophone. J’ai par exemple été en Guinée Bissau, où j’ai été invité par la première Dame, pour célébrer des arbres de Noël, au Bénin, partout. Il n’y a pas un pays que je ne connais. Tout ça, c’est grâce à l’humour.  C’est le travail. Quand tu travailles, tous les jours tu as pour toi.

 

Vous dites avoir fait le tour du monde, même dans des pays anglophones. Comment ça se passe pour vous dans ces pays ?

 

L’anglophone aussi est curieux de savoir comment on fait l’humour en français. Tout ce que je fais pour l’instant, c’est en français. J’ai joué à Londres, au Canada, aux Etats Unis. A New York, j’ai presté dans la Salle Apollo, la plus grande salle où de grands noms de la culture américaine ont presté. Ne joue pas là-bas qui veut, mais qui peut. Si j’ai pu jouer dans cette salle, c’est qu’on peut faire de grandes choses pas seulement en Afrique, mais partout dans le monde.

 

On voit que vous mettez du sérieux dans votre travail, vous êtes entouré d’un staff…

 

Oui, une très bonne équipe. Parce qu’on sait d’où on vient et on sait où on veut aller. Tout le monde travaille. On se donne des conseils, on vérifie tout ce qu’on fait. C’est un métier qui nourrit son homme et où le public est très exigeant. Donc il faut toujours travailler, toujours mettre du sérieux dans tout ce qu’on fait.

 

Comment Boukary se voit dans 10 ans, 15 ans ? La retraite ou autre chose ?

 

Malheureusement, c’est un travail où il n’y a pas de retraite. Parce que tout le temps, on a besoin de toi. Dans le cinéma ou autre, on a toujours besoin du comédien. Tu joues jusqu’à ton dernier souffle. Donc, dans 10 ans, 15 ans, je me vois encore à un top niveau, parce que je veux faire encore plus pour satisfaire mes fans.

 

Aimeriez-vous que l’un de vos enfants vous emboîte le pas dans l’humour ?

 

S’il le veut. Aujourd’hui, on ne peut pas imposer quelque chose aux enfants.

 

Pas imposer, mais vouloir…

Non, vouloir déjà c’est lui imposer. Je ne veux pas imposer. C’est si eux le veulent.

 

Mais il faut tout de même préparer la relève…

 

Oui, mais elle peut se préparer ailleurs. Moi, je fais de l’humour, mais mes enfants ne sont pas obligés de suivre mes pas. S’ils le veulent, ils peuvent le faire. Je ne peux pas dire qu’on m’a imposé l’humour. Il est venu à moi et je l’ai embrassé.

 

Donc vous ne voyez pas vos enfants dans l’humour ?

 

Non non non !!! Il y a seulement un qui fait la musique.

 

Mais c’est de l’art…

 

Oui, c’est de l’art mais pas de l’humour. L’humour pour mes enfants, c’est très difficile. Mais je prie Dieu qu’ils puissent faire ce qu’ils aiment. Je ne peux pas imposer ça à un enfant.

 

Mais il y a longtemps, vous avez fait de spectacle à Ouagadougou…

 

J’y vais tout le temps. Récemment, j’y étais pour le FESPACO où j’ai joué un one man show. Donc, je joue au Burkina tout le temps. Le Burkina, c’est ma maison. Je fais la promotion de la culture moaga.

 

D’où vous est venu d’imiter l’accent moaga sur la scène ?

 

C’est Dieu qui inspire. J’ai vu que par cette façon de parler, je pourrais toucher beaucoup de personnes.

 

Et l’accoutrement ?

 

Oui l’accoutrement, j’aime bien. J’adore la tenue Faso danfani. Quand je la porte, je me sens bien. Je le dis souvent à ma femme. Le costume ne va pas avec mon style. Ce sont les stylistes africains qu’il faut valoriser. Quand je suis dans cette tenue, je me sens africain, je m’exprime bien.

 

Un mot pour conclure ?

 

J’insiste encore sur le travail. Personne ne fera ton environnement à ta place. Il n’y a que toi seul. Donc, il faut te mettre au travail. Peu importe l’activité, mais je parle de bonne activité, je n’ai pas dit de voler, ça va finir par payer. Il y a tellement de choses à faire que la jeunesse africaine ne devrait pas rester assise et ne rien faire. Il n’y a que nous qui pouvons sauver l’Afrique et personne d’autre.

 

Interview réalisée à Abidjan par Evariste Télesphore NIKIEMA

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