Originaire de la ville de Koudougou dans le Centre-Ouest du Burkina Faso, Adama Simporé est né à Bingo et a passé son adolescence à Bobo-Dioulasso. Passionné de musique depuis la tendre enfance, il finira par concrétiser son rêve en 2012 après de petits métiers dans le secteur informel et une formation dans la réparation de matériels de sonorisation, de la section lumière puis la régie. Et petit à petit, il installe sa structure, Simporé Sonorisation en 2019.
A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder lors d’une manifestation culturelle au quartier Gounghin de Ouagadougou, il nous parle de son parcours, de sa passion, de ses relations avec les artistes, des difficultés dans son domaine professionnel. Il lève le voile sur ses projets et aborde sans détour d’autres sujets, notamment la qualité des prestations artistiques. Pour lui, un spectacle doit faire rêver le public. Lisez plutôt !
Evasion : Comment allez-vous ?
Adama Simporé : Je vais très bien.
D’où vient cette passion pour les arts du spectacle ?
Cette une passion qui date de depuis mon bas-âge. Je suis un mordu de la musique. Au départ, je me promenais pour vendre des habits. Mais la passion a pris le dessus. Il y avait un monsieur qui venait dans notre mosquée pour les réparations de la sonorisation et un jour je lui ai proposé d’être son assistant. C’est donc auprès de lui que j’ai beaucoup appris et par la suite j’ai commencé par la sonorisation des espaces culturels.
Et quelle est la suite de votre parcours ?
Je rappelle que c’est en 2009 que je suis arrivé à Ouagadougou après mon adolescence passée à Bobo-Dioulasso. Et cela a coïncidé avec les inondations du 1er septembre ; cela m’a énormément affecté. J’ai bénéficié du soutien financier d’une bonne volonté pour démarrer mes activités. Et c’est en 2012 que je me suis véritablement investi dans la sonorisation des activités culturelles.
Etes-vous réellement satisfait de votre choix professionnel ?
Bien sûr que je suis satisfait de ce choix, je ne le regrette pas. C’est un domaine passionnant avec la rencontre des acteurs culturels et des artistes de tout bord. Quel que soit le métier qu’on exerce, il faut avoir l’amour de ce métier afin de pouvoir subvenir à ses besoins. Aujourd’hui, beaucoup de promoteurs culturels me font appel, que ce soit au niveau de la régie ou des installations au niveau des espaces culturels et maquis. Au fil du temps, je me suis investi aussi dans la location de matériels de sonorisation, la section lumière et les écrans géants.
Quelle est l’importance du matériel pour la réussite d’un évènementiel ?
C’est un volet que tout promoteur culturel ne doit pas négliger. La réussite d’un évènement est liée à la qualité du matériel de sonorisation et de la section lumière. Une prestation artistique est un spectacle qui doit faire rêver le public.
Quelle est la difficulté majeure que vous rencontrez dans votre domaine d’activité ?
Tout domaine d’activité comporte des difficultés. Nous ne sommes donc pas en marge de cette logique. Nous sommes des hommes de l’ombre et beaucoup ne parlent pas de nous. Nous avons aussi besoin d’être connu du grand public et ce public a également besoin de savoir le rôle que nous jouons dans la chaîne culturelle et artistique. Et je profite de cette occasion pour dire merci au magazine Evasion pour cette approche afin de mettre en lumière notre métier. Le fait d’être dans l’ombre, des évènements comme le Fespaco, la SNC ou le SIAO m’échappent. La technologie évolue très rapidement et il faut être à la page ; cela nécessite des formations.
Peut-on savoir vos projets ?
Mon projet qui me tient à cœur est d’être connu au plan national et sous-régional. Le fait d’aller sur différents projets permet d’acquérir d’autres expériences et d’autres façons de travailler.
Quels sont vos rapports avec les artistes ?
Nous entretenons de bons rapports. Nous travaillons pour la même cause, c’est donner le plaisir à leurs fans.
Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans ce domaine professionnel ?
(Eclat de rire) … Je ne vois pas d’inconvénient à cela. Je vais le guider et lui prodiguer des conseils afin qu’il atteigne un niveau supérieur au mien.
Qu’en est-il de votre quotidien ?
Mes journées varient en fonction des rendez-vous ; je n’ai pas un programme déjà ficelé à l’avance. Le matin je fais un tour à la boutique pour voir ce qui s’y passe et ensuite je gère ma journée en fonction des rendez-vous et des besoins de mes partenaires.
Qu’avez-vous à dire à nos lecteurs et au public ?
Je souhaite le retour de la paix et j’invite tout un chacun à cultiver l’esprit de l’unité. C’est ensemble que nous serons forts pour combattre l’ennemi. S’il y a la paix, il y aura plus d’activités culturelles et artistiques. Et cela pour le bien de tous.
Vivez-vous de votre art ?
Je vis de mon art et je rends grâce à Dieu. C’est ma principale source de revenus.
Quel est votre mot de la fin ?
Merci à vous pour cette marque de considération à mon égard et à l’endroit de tous les acteurs culturels de l’ombre qui font un travail formidable pour la réussite des évènementiels.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON