Il est de plus en plus fréquent que des honnêtes citoyens se fassent braquer dans les rues de la capitale burkinabè, après une opération de retrait dans une institution financière, ou même une opération de retrait dans un guichet autonomique de billets (GAB). Le dernier cas en date, est celui du monsieur qui a été abattu dans un maquis, juste après qu’il a effectué une opération de retrait dans une banque. C’est aussi le cas d’un gérant de boutique de transfert mobile money, qui a été filé et abattu au moment où il rentrait chez lui après une journée de travail. Ils emportèrent également son argent. Toujours est-il que dans l’un ou l’autre cas, ces personnes transportaient des sommes plus ou moins importantes. C’est le lieu de féliciter les institutions financières qui ont mis en place des guichets dédiés spécifiquement aux opérations des gros montants. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Le fait est qu’après ces opérations, leurs auteurs sont filés, agressés et dépouillés de leurs biens. Le simple fait qu’un individu passe au guichet dédié aux opérations de gros montants, au vu et au su du malfrat assit tout en observant les moindres faits et gestes, n’expose-t-il pas ce client? Surtout quand on sait que n’importe qui peut rentrer dans une banque, tirer un ticket de retrait ou de dépôt, s’installer confortablement pendant un bout de temps, et repartir sans avoir effectué une seule opération.
S’il est vrai qu’il n’y a pas de risque zéro, il y a lieu de se demander s’il n’est pas possible de mettre en place un dispositif plus performant, à même de permettre aux clients d’effectuer leurs opérations dans la plus grande discrétion.
Le client est le premier responsable de sa sécurité
Cela dit, il ne faudrait pas perdre de vue, que le client est le premier responsable de sa sécurité et celle de son bien, quand il quitte la banque. Mais tout laisse croire que certains clients ne travaillent à s’aider eux-mêmes, tant ils manquent de discrétion, aussi bien avant d’aller à la banque qu’après l’opération de retrait. Si malgré la discrétion, le danger demeure, il faudra certainement affiner la méthode. Comme on le dit, aux grands maux, les grands remèdes. Il ne serait pas exagéré que celui qui à l’habitude de transporter de fortes sommes d’argent, s’attache les services d’un agent de sécurité, juste le temps du transfert des fonds. Toute chose qui permettra de mieux sécuriser son intégrité physique et ses biens. Pour le reste, pourquoi se compliquer la vie au risque de la perdre, si l’évolution numérique nous la simplifie ? En effet, de nos jours, grâce aux TICs, les institutions financières ont développé des moyens plus que performants, pour simplifier les opérations de transferts d’argent, en l’occurrence les moyens de paiement banquiers, tels que les chéquiers et les ordres, ainsi que les transferts par mobile money, de virement. Quoi qu’il en soit, il est vraiment nécessaire que les usagers des institutions financières fassent preuve de discrétion et surtout de vigilance. Enfin, en tant que garant de la sécurité de ses populations, l’Etat est davantage interpellé.
R.S