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RACHID LAMIZANA, PRODUCTEUR (BEOGO PROD): « Réprimer un talent qui veut s’exprimer, c’est tuer la lumière divine »

Dans un contexte où les producteurs se font rares, de jeunes passionnés, contre vents et marrés, apportent leurs modestes contributions aux jeunes talents afin de réaliser leurs rêves. Et Rachid Lamizana est l’un de ceux- là au sein de la structure de production Beogo Prod où il est en charge de la communication.

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, il nous parle de sa passion pour la musique, de ses projets, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè et aborde sans détour d’autres sujets. Lisez plutôt !   

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Rachid Lamizana : Je vais bien par la grâce de Dieu.

 

D’où vient cette passion pour la culture ?

 

Comme on pourrait le dire, la culture est ce que nous sommes en réalité. Je suis profondément attaché à nos valeurs culturelles surtout dans son volet musical. Cette passion remonte depuis la tendre enfance où nous profitions des berceuses que nous chantaient nos tendres mamans. Devenus adultes et mélomanes, nous nous sommes promis d’apporter notre contribution à cette valeur passionnelle qu’est la culture.

Avant la création de votre structure, vous souteniez les artistes dans leurs projets. Qu’est-ce qui justifie cet engagement ?

 

Quand je dis nous, au fait c’est pour parler de l’équipe de notre structure qui est Beogo Prod. C’est juste vivre notre passion et permettre à nos jeunes talents de réaliser leurs rêves. La conception, la création et la production d’une œuvre musicale n’ont jamais été des choses faciles, encore moins la promotion. Et c’était aussi pour nous, un moyen de toucher certaines réalités de ce métier assez noble. Nous sommes satisfaits de l’avoir fait et aujourd’hui, nous sommes heureux d’avoir été aux côtés de certaines célébrités de la musique burkinabè actuelle.

 

Quelle est la particularité de Beogo Prod ?

 

Beogo Prod veut apporter sa contribution à l’accompagnement de jeunes talents pour leur permettre de poursuivre leurs rêves musicaux. Nous sommes plus portés vers les artistes faisant le tradimoderne mais nos portes restent ouvertes aux autres tendances musicales burkinabè.

 

Pouvez-vous nous parler des artistes qui sont actuellement sous votre coupole ?

 

Mika Compaoré est un jeune talent que nous avons révélé aux mélomanes burkinabè en 2022 à travers un premier album baptisé « Beogo Neeré » ainsi qu’un single « Toun maam » en featuring avec une valeur sûre de la musique burkinabè qui n’est autre que Wakita, et plusieurs clips. Nous venons de boucler le retour de Beri Kas Man après douze ans de préparation pour l’œuvre de bonne facture qu’il vient de nous offrir. Nous sommes actuellement sur différents projets dont nous vous ferons l’économie.

 

Quels sont les projets imminents avec la star du reggae Beri Kas Man que vous venez de produire ?  

 

Le bébé étant né, il nous faut actuellement être présents à ses côtés à travers des actions de promotion et de distribution. Les différents supports de visibilité de l’œuvre sont en phase de finition.  Avec lui, d’énormes projets sont en vue pour cette année. Que Dieu nous donne juste la force.

 

Parlant de projet, il est question d’un festival en cours. Pouvez-vous parler de ce rendez-vous culturel ?

 

Effectivement, nous avons en projet de faire un festival à la fin du mois d’avril de cette année 2024 pour valoriser la musique tradimoderne burkinabè qui est notre cheval de bataille. Le festival est dénommé FESTRAMO et se tiendra au quartier Karpala à Ouagadougou sur quatre jours avec beaucoup d’activités au programme. A ce sujet, une conférence de presse est prévue pour les jours à venir. Nous sommes de ceux qui croient que le maintien de la paix dans le monde est dans le métissage culturel. C’est pourquoi nous soutenons l’initiative de faire de certaines de nos langues nationales, des langues officielles. Beaucoup de choses seront plus simples dans le domaine culturel. Et nous profitons de l’occasion pour remercier l’Exécutif burkinabè avec à sa tête le président Ibrahim Traoré et le ministre en charge de la culture pour leur accompagnement aux acteurs culturels.

 

Quelle est la difficulté majeure d’un jeune producteur comme vous ?

 

La difficulté majeure reste la mobilisation des fonds, la rareté des sponsors et mécènes.

 

Peut-on savoir votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Un réel bonheur avec une éclosion de véritables valeurs sûres. Le secteur se professionnalise de plus en plus. Mais je crois qu’il nous faut un partage d’expériences pour nous tirer les uns et les autres vers le meilleur.

 

Qu’avez-vous à dire à nos jeunes talents ?  

 

Juste qu’il y a de la place pour tout le monde. Il leur faut l’humilité, le travail acharné et une hygiène de vie pour aboutir au succès. Malheureusement beaucoup laissent leurs potentialités dans les gloires de leur début de carrière.

 

Quels sont vos vœux pour cette année 2024 ?

 

Dans cette résilience, nous arrivons à faire de belles choses. Je souhaite une année de paix totale retrouvée, de santé et riche en projets culturels.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

 

Réprimer un talent qui veut s’exprimer, c’est tuer la lumière divine. Tout travail nourrit son homme, pourvu qu’il soit fait avec sérieux, abnégation, amour et passion. Je ne serai pas contre, ce serait une chance pour cet enfant de profiter de notre petite expérience.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je tiens d’abord à vous remercier pour cette opportunité que vous nous offrez, qui permettra aux mélomanes de comprendre notre engagement à la promotion de notre culture, de connaître notre structure et nos projets. Entre acteurs culturels, c’est main dans la main que nous arriverons sur de grands sommets.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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