Depuis le 1er mars, les fidèles musulmans observent le mois du Ramadan, période de pénitence. Il en est de même pour les fidèles catholiques qui sont, aussi, depuis le 5 mars, de plain-pied dans le carême chrétien. Généralement, durant cette période, la consommation du sucre connait une hausse; la demande étant très forte. Mais le constat sur le terrain est alarmant. Car, que ce soit le sucre brun de la SN-SOSUCO ou celui importé, le produit est quasiment introuvable dans les rayons des boutiques ou des alimentations de la capitale. C’est à n’y rien comprendre ! Car, lors d’une visite à la SN-SOSUCO, le ministre en charge du commerce avait laissé entendre que des instructions fermes avaient été données au premier responsable de la société afin que des dispositions soient prises pour éviter toute rupture de sucre de la SN-SOSUCO durant la période de jeûne et voire au-delà de cette période, sur le territoire burkinabè. Mieux, le 27 février dernier, il a encore réitéré son appel en invitant les grossistes et les acteurs de la chaîne de distribution du sucre, à ne pas faire de la rétention expresse de stocks dans les magasins en vue de se faire de l’argent sur le dos des honnêtes citoyens. Son appel n’a visiblement pas été entendu puisque dans les quelques rares boutiques ou alimentations où on en trouve, les prix varient entre 1 000 et 1 200 F CFA.
L’Etat semble avoir pris la pleine mesure de la situation
Pourtant, les prix homologués par le gouvernement en ce qui concerne le sucre de la SN-SOSUCO, sont de 800 F CFA le paquet et 650 F CFA le kg du sucre granulé. A ce qu’on dit, bien des commerçants estiment n’avoir pas de bénéfice en vendant le paquet de sucre au prix fixé par le gouvernement. Ce faisant, ils préfèrent s’abstenir d’acheter le sucre de la SN-SOSUCO. Mais lorsqu’ils décident d’en acheter, ils le revendent à un coût plus élevé. Que des commerçants s’abstiennent d’acheter le sucre au prix fixé par le gouvernement au prétexte qu’ils vont enregistrer des pertes ou qu’ils décident de le vendre à un prix plus élevé qu’il n’en faut, montre à souhait qu’il y a problème. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. En tout cas, la pénurie de sucre sur le marché ne renvoie pas une bonne image de notre pays surtout qu’elle intervient à un moment où la SN-SOSUCO a été nationalisée, et est donc gérée par l’Etat. Mais aussi, cette hausse intervient en plein mois de Ramadan.
Fort heureusement, l’Etat semble avoir pris la pleine mesure de la situation. Car depuis hier, 10 mars 2025, des boutiques-témoins ont été mises en place à Ouagadougouen en vue de répondre aux besoins des populations. C’est une initiative qui vient à point nommé et il faut espérer qu’elle sera élargie à toutes les autres localités du pays, afin de permettre à tous de traverser le reste de la période de jeûne et du carême le plus sereinement possible.
CD