A l’état civil Olivier Bado, ce jeune reggae maker qui est la nouvelle coqueluche de la musique burkinabè est originaire de la localité de Balélédo dans la province du Sanguié dans le Centre-Ouest du Burkina Faso. Né en République de Côte d’Ivoire, plus précisément dans le quartier populaire Adjamé où il a grandi, Ozborn Bado est passionné de la musique depuis sa tendre enfance. Auteur de deux albums et un single, le grand public le découvre grâce à sa toute première œuvre discographique « Lova Africa » sortie en 2017. C’est ainsi que de cette revélation sortiront donc le single « One Love » et l’album « Good vibs ».
A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, l’artiste nous parle de son parcours, de la particularité de son style dont lui seul a le secret, de son quotidien, jette un regard critique sur l’état de santé du reggae burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.
Evasion : Comment allez-vous ?
Ozborn Bado : Je vais bien et je suis le tenancier d’un style de reggae qui est propre à moi.
D’où vient cette passion pour la musique ?
C’est une passion qui me suit depuis le jeune âge. Déjà à l’école, je suivais un grand-frère pour la danse. Ensuite le désir de chanter m’est venu. Au départ, je faisais du rap mais c’est un arrangeur qui m’a proposé de faire le reggae. Donc je fais un mélange de reggae, du rap et du Rn’b pour donner une coloration particulière à ma musique que j’appelle le reggae-lite.
Pourquoi avoir quitté Abidjan pour déposer les valises au bercail ?
Tout est une question d’amour et il faut suivre aussi le destin. J’avais vraiment l’envi de découvrir mon pays et venir apporter ma touche à cette grande culture.
Quelle comparaison faites-vous du show-biz ivoirien à celui du Burkina Faso ?
Franchement je n’ai pas un penchant particulier. Chaque pays a ses réalités et je pense que le show-biz burkinabè a sa place dans la dimension internationale.
Pouvez-vous nous parler de l’album « Lova Africa » qui vous a révélé au grand public ?
C’est le premier album de ma carrière, une œuvre que j’ai enregistrée en Côte d’Ivoire grâce au soutien de Mr Camara Ousmane ; c’est ma force intérieure. Cet album m’a véritablement révélé au grand public pendant le Fespaco et j’ai également été la révélation au Marley d’Or à la même année, c’est-à-dire en 2017.
Pensez-vous que le reggae se porte bien au Burkina Faso ?
Moi je pense que nous sommes tous adeptes de la musique reggae. Au Burkina, elle est une référence. Mais, il va falloir travailler davantage cette musique et il va falloir également que les acteurs culturels nous poussent vers le haut afin que le reggae se porte encore mieux au Faso.
Quelle est la particularité de votre reggae ?
Il y a la mélodie et je me base beaucoup plus sur la plume pour faire passer un message fluide afin que toutes les couches sociales puissent me comprendre.
Etes-vous un reggae maker engagé, aigri ou révolté ?
(Eclats de rire)… La musique reggae est diversifiée. Je touche à toutes les thématiques pour pouvoir toucher le maximum de public.
Le reggae est une musique qui revendique. Pensez-vous que vos messages sont perçus par les dirigeants ?
Oui, bien sûr, ils perçoivent nos messages, il leur manque le fait de passer à l’acte. Nos dirigeants aiment bien le reggae mais c’est la volonté qui leur manque pour appliquer ce qu’on leur dit à travers nos chansons.
Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
Je dis un grand merci à tous mes fans de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. Je travaille pour leur apporter de bonnes vibrations.
Quels sont vos projets ?
J’ai plein de projets à venir. Je ne me permettrai pas de les déballer ici lors de cette interview, vous les sentirez au moment opportun.
Que rencontrez-vous comme difficulté majeure en tant qu’un jeune artiste ?
Il y a beaucoup de difficultés, presque tous les artistes rencontrent les mêmes difficultés. Je ne rencontre pas une difficulté particulière, différente de ce que les autres artistes rencontrent. Je demande simplement à tous ceux qui aiment notre musique de concourir à son développement et nous aider à atteindre nos objectifs.
Vivez-vous de votre art ?
Oui, je vis de ma musique à 100%. Je suis concentré sur cette passion qu’est la musique et qui me nourrit à plein temps.
Peut-on savoir votre quotidien ?
Mon quotidien se résume à la vie quotidienne de tout le monde. Il y a les écritures, les recherches, les répétitions et les spectacles à honorer.
Quelle est votre situation matrimoniale ?
Je suis célibataire et père d’une fille.
Que feriez-vous si votre fille décidait de suivre vos pas dans la musique ?
Je pense que tout est une question de passion et de destin. Je ne trouve pas d’inconvénient, en fonction de l’expérience que j’ai du milieu musical, je vais la suivre de près.
Qu’avez-vous à dire pour conclure ?
Je souhaite que la paix revienne définitivement au Faso. Je demande à nos dirigeants de penser à la jeunesse africaine. Merci au magazine Evasion.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON