Portrait d'artiste

M’Pongo Love

De son vrai nom Alfride M’Pongo Landu, M’Pongo Love est une chanteuse congolaise née le 27 août 1956 à Boma sur la côte ouest de la République démocratique du Congo où son père, officier de l’armée, dirigeait une base militaire. Sa mère était directrice d’un centre social pour l’éducation des filles. M’Pongo Love est  décédée le 15 janvier 1990 à Kinshasa (RDC). Elle est considérée, avec Abeti Msikini, comme les deux plus grandes dames de la musique congolaise moderne. Elle a laissé, à 33 ans, une œuvre majeure qui a eu un écho dans toute l’Afrique et continue d’émerveiller les mélomanes du monde entier. M’Pongo Love chante en lingala et son style musical est la rumba. En 1960, à l’âge de quatre ans, une injection de pénicilline la rend totalement paralysée. Une année après, en 1961, elle perd son père, tué dans un règlement de comptes politico-militaire. En 1962, au bout de deux ans de soins, elle retrouve l’usage de ses deux jambes qui resteront cependant légèrement déformées. M’Pongo Love commence ses études primaires à l’école Notre-Dame de Boma, où elle s’initie au chant au sein de la chorale. Ancienne secrétaire de direction dans la société Districars de feu Dokolo (Concessionnaire automobile), elle se convertit à la musique grâce à l’une de ses amies qui était une proche de Deyess Empompo Loway, saxophonistede  renom opérant au sein de l’orchestre Afrisa International, de Tabu Ley Rochereau un des montres sacrés de la musique congolaise. Deyess Empompo Loway devient rapidement son encadreur. Il lui recrute des musiciens et compose pour elle ses premières chansons. A 19 ans, elle prend pour nom de scène M’Pongo Love et crée sous la férule d’Empompo Loway, son propre orchestre qu’elle nomme le Tcheke Tcheke Love. Sa première chanson « Pas possible Maty » sortie en 1976, lui donne un succès immédiat et époustouflant.  Le grand public est ému par cette nouvelle voix pure et limpide d’une jeune fille d’une grande beauté naturelle malgré son handicap physique. Toujours avec l’aide de son mentor Epompo Loway, elle donne son premier concert au Ciné Palladium (l’actuel Cinépolis) situé sur le Boulevard du 30 juin en plein centre ville de Kinshasa, la capitale de la RDC et ce, en compagnie de l’Orchestre « Tout Choc Zaïko Langa Langa ». Ce fut une production de la Radio-Télé-Publicité (RTP), dirigée par Mateta Kanga, une notoriété dans le milieu audiovisuel des années 1970 et 1980. L’originalité de sa voix limpide, aiguë, légèrement nasale, aux intonations fragiles et précises séduit au premier coup le public kinois  et c’est le début d’une histoire passionnelle entre la star et son public. Dès 1977, M’Pongo Love, accompagnée de l’orchestre « Les Ya Tupa’s », avec Ray Lema, Alfred Nzimbi, Pepe Manuaku, Bopol Mansiamina, Bony Mbikayi, Kapela, et Bastia Nama, apparaît sur la scène musicale et chante des textes des grands auteurs et compositeurs zaïrois de l’époque, notamment Freddy Mayaula Mayoni, Lutumba Simaro et Souzy Kaseya. Ces derniers prêtèrent main-forte à Empompo Laway pour la formation, l’encadrement et la propulsion définitive de M’Pongo Love. Avec l’expérience, elle commence à composer elle-même ses œuvres musicales et multiplie les arrangements. M’Pongo Love lance plusieurs chansons à succès notament « Ndaya », œuvre de Mayaula Mayoni, qui dénonce la polygamie. La chanson déclenche des polémiques mais connaît un grand succès auprès du public kinois, et surtout auprès des femmes mariées de tous âges et de toutes conditions. D’autres chansons à grand succès s’ensuivront rapidement « Kepwepwe », « Motayo », « Marketing Interntional », « Koba », « Monama », Mudizo, … et c’est la consécration. Elle fait sa première tournée africaine en Ouganda, en République centrafricaine, au Congo-Brazzaville et en Afrique de l’Ouest. Elle se rend célèbre grâce à cette tournée. Au Festival des arts et cultures nègres « Festac 77 », qui a eu lieu à Ikeja, dans la banlieue de Lagos au Nigeria, le ministère de la Culture et des arts de la République du Zaïre crée l’Orchestre national du Zaïre (ONAZA) qui a 2 ailes : l’aile « Franco » (Luambo Makiadi) et l’aile « Tabu ley (Rochereau). Elle fait partie de l’orchestre national du Zaïre, aile Franco qui avait :

– Chant : Josky Kiambukuta, M’Pongo Love, Ndombe Opetum, Youlou Mabiala, Checain Lola, Michel Boyinbanda ;

– Guitare solo : Luambo Franco et Michelino Mavatiku ;

– Guitare rythmique : Simaro Lutumba ;

– Guitare basse : Decca et Flavien Makabi ;

Batterie : Pajos ;

Tumba : Depuissant et Desoin.

 

Evariste Télesphore NIKIEMA

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