Après un licenciement, j’ai eu la chance de retrouver un emploi qui me convient parfaitement, c’est-à-dire un travail qui me permet d’être en contact avec les gens. Je vends dans un kiosque où on peut trouver du café, du yaourt, des sandwichs, des cigarettes et autres amuse-gueule. Le kiosque est situé dans une gare routière, donc il y a de l’affluence. J’aime bien ce boulot parce qu’il m’offre beaucoup de liberté ; on discute du football, de la politique, de la musique du théâtre, du cinéma, de tout. Seulement, je suis confrontée à un gros problème qui me tracasse : la fumée des cigarettes de mes clients m’empêche de vivre en paix. Je ne supporte pas du tout la fumée de la cigarette, cela m’étouffe et me fait tousser. Presque tous mes clients fument, mêmes des femmes et cela me fait très mal. Je suis une fille et je ne supporte pas voir des filles qui fument. Je ne sais pas si c’est pour marquer leur émancipation ou l’égalité des sexes. Ce n’est pas parce que les hommes fument que les femmes aussi doivent fumer. Je suis allergique à la fumée du tabac. Cela me gonfle les yeux et m’étouffe, ce qui me rend très nerveuse et me donne des insomnies. Je ne sais plus à qui m’adresser. J’ai parlé de cela à mon patron, mais il me dit qu’il ne peut pas empêcher les clients de fumer, et qu’en plus, le kiosque est en plein air et non dans une maison close. Ma vie est devenue un véritable enfer, je ne supporte pas du tout la fumée du tabac. Je suis obligée tout le temps de la respirer toute la journée quand je suis au travail. Je suis allée plusieurs fois en consultation, mais aucun médecin ne semble s’intéresser à mon problème. Certains trouvent que je fais le malin ou que je suis capricieuse. Je crains beaucoup de ne pouvoir garder mon emploi car la fumée me fait souffrir et surtout me rend agressive. Et pourtant, je tiens à ce boulot, car ces temps-ci, on n’en trouve pas, et j’ai besoin de travailler pour me prendre en charge financièrement. Nous sommes 3 personnes à occuper ce poste alternativement, et mes collègues disent que la fumée ne les gêne pas, que j’exagère. De ce fait, je me sens isolée, tout le monde semble se moquer de moi, j’ai besoin de ce travail, j’ai trente-deux ans et je suis maman d’un petit garçon de dix ans. Je vis seule avec mon enfant, car je suis célibataire et l’enfant est à ma charge. J’ai besoin de vos précieux conseils.
Mlle C. Dakissaga, secteur 18 Ouagadougou
On ne peut pas empêcher les gens de fumer, bien qu’il existe une loi votée à l’Assemblée nationale à cet effet et malgré les différentes sensibilisations. Ce n’est pas seulement dans les kiosques que les gens vivent ce calvaire. Il arrive parfois qu’on entre dans un bureau ou un lieu public très fréquenté et qu’on ait du mal à respirer, à cause de la fumée de cigarette. Certains fumeurs font semblant d’ignorer l’existence de cette loi. Dans d’autres pays, ils seront amendés mais ici, les choses tardent à venir, nous sommes en Afrique noire et c’est la grande famille. Pour vous protéger de la fumée, par exemple quand vous êtes au travail, vous pouvez porter les cache-nez que les cyclomoteurs portent pendant l’harmattan pour se protéger en circulation, cela ne coûte pas du tout cher et cela est à votre portée. 
Cela peut vous aider énormément en attendant que vous puissiez trouver un autre boulot plus convenable. Pour le moment, il vous sera difficile, voire impossible, de chasser vos clients fumeurs car, c’est en partie grâce à eux que vous percevez votre salaire à la fin du mois. Vous savez que l’affaire de boulot aujourd’hui est une affaire de chance et le boulot se fait rare. Partout, il y a beaucoup de diplômés qui chôment. Aussi, en attendant d’en trouver un autre, voudrais-je vous mettre en garde contre la tentative de laisser tomber votre poste de vendeuse dans le kiosque. Vous pourrez aussi voir vos médecins pour qu’ils vous prescrivent des produits qui vont atténuer l’effet de la fumée dans votre organisme. Car ceux qui ne fument pas et qui respirent la fumée des cigarettes des autres, sont exposés, au même titre, voire plus, aux maladies que ceux qui fument.
Portez-vous bien et surtout meilleure santé. Courage, la vie continue.
NB : Nous vous rappelons que cette rubrique est la vôtre. Ceux ou celles qui ont, de par leurs expériences propres ou non, des conseils à prodiguer aux âmes en détresse sont prié (es) de nous les envoyer. L’anonymat leur est garanti s’ils/elles le souhaitent. Ils/elles peuvent également déposer directement leurs courriers au siège des Editions « Le Pays », sis aux 1200 Logements à Ouagadougou ou auprès de nos représentants dans les différentes provinces.
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