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KORO NATS, ARTISTE-MUSICIEN : « Un artiste qui a une tête pleine a plus de chances de réussir sa carrière »

A l’état civil Kambou Armand Nata, Koro Nats est un artiste-musicien  originaire du Sud-Ouest du Burkina Faso plus précisément de la ville de Gaoua. Passionné de musique depuis sa tendre enfance, il a pris tout son temps pour parfaire ses connaissances en matière de technique vocale et la maîtrise d’instruments de musique. Auteur d’un premier album qui traverse déjà les frontières, ce cinquantenaire est un administrateur de la Fonction publique. A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulue nous accorder malgré son programme assez chargé, l’artiste nous parle de son œuvre « Révélation », de son regard sur l’évolution de la musique burkinabè, de ses projets, de son quotidien, lève le voile sur sa situation matrimoniale et aborde sans détour d’autres sujets. Lisez plutôt !

Evasion : comment allez-vous ?

 

Koro Nats : je vais bien, on continue de faire les choses comme on le peut surtout en cette période de Covid-19. Il faut que les gens écoutent les conseils que les autorités donnent. En ce qui concerne ma carrière artistique, je ne me plains pas grâce aux soutiens multiformes de l’ensemble de la presse.

 

Vous êtes un passionné de musique depuis votre tendre enfance, pourquoi avoir attendu tout ce temps avant de sortir un album ?

 

Je me dis que c’est la période qu’il aurait fallu attendre. En vrai Africain, je dis que toute chose arrive au moment voulu.

 

Etes-vous un attentiste ?

 

Peut-être oui, si c’est pour la bonne cause.  Mieux vaut attendre son temps que de se précipiter et de faire un mort-né. Donc, je ne regrette pas d’avoir attendu tout ce temps pour faire cet album. L’âge ne fait pas le succès, il y a par exemple le cas de Césaria Evora du Cap-Vert.

 

Y-a-t-il déjà des retombées positives par rapport à cet album ?

 

Oui bien sûr, il y a déjà des retombées très positives. En matière de musique, il faut savoir ce qu’on veut, l’artiste est une entreprise.

 

Est-ce que vous êtes un exemple d’entreprise ?

 

Quand on occulte le système show-biz, il ne faut pas s’étonner de ne pas voir des retombées pécuniaires auxquelles on s’attend. Moi j’ai tout un staff qui travaille avec moi et les CD que j’ai dupliqués ont bien été vendus.

 

En tant qu’un administrateur de la Fonction publique, pourrez-vous avoir le temps nécessaire pour votre carrière musicale ?

 

Il y a eu des doyens comme Oger Kaboré, Salambo et autres qui étaient des fonctionnaires mais qui s’en sont bien sortis. Le temps n’a jamais suffi, il faut savoir le gérer. C’est une question d’organisation.

 

« Révélation » est justement ce premier opus qui vous a confortablement installé dans l’arène du show-biz, pouvez-vous nous parler de cette œuvre ?

 

« Révélation » c’est mettre en lumière ce qui se passe actuellement pour que je sois bien connu et que les messages que je porte à la population soient bien perçus. C’est une œuvre de variété où chaque mélomane trouvera son compte avec des thèmes du vécu quotidien comme l’amour, le respect des parents, la paix, le pardon.

 

Quel est votre message à l’endroit de vos fans ?

 

Je leur souhaite une longue vie. J’apprécie leur manière de me soutenir. Je reçois même des appels des USA, des fans qui m’appellent de Maryland pour me dire qu’ils ont mon CD. Ça fait vraiment chaud au cœur. Il y a également des messages de l’Europe, Marchelo Ouédraogo de la Jet 7 que je ne connais pas personnellement, quand il intervient à la radio depuis la France pour apprécier favorablement mon album, c’est une marque de satisfaction.

 

Quels sont vos projets ?

 

C’est l’organisation managériale autour de ma carrière et la promotion.

 

Peut-on savoir votre quotidien ?

 

Le matin après la prière, je fais un peu de sport de maintien de la forme. Ensuite, je me mets à la guitare car je compose déjà pour le second album. Je vais au bureau et à la descente, je continue au studio. Il y a aussi des rendez-vous et des contrats à honorer.

 

Et quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de cinq enfants.

 

Que feriez-vous si un de vos enfants décide d’emboîter vos pas dans la musique ?

 

Mettre au monde un enfant est une chose, décider de la suite de sa vie est une autre. Si c’est par passion, je dirai oui mais si c’est pour en faire une profession, je lui dirai de finir d’abord les études. (Il éclate de rire)… Un artiste qui a une tête pleine a plus de chance de réussir sa carrière.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Mon regard est très positif. Il y a des jeunes talents qui font honneur au pays. Aujourd’hui, on peut passer toute une soirée dans un maquis avec de la musique burkinabè, comparativement aux années antérieures.

 

Pourquoi le choix du jeune artiste  Slim comme votre manager ?

 

Moi je suis un cinquantenaire mais je dis tout le temps qu’il faut faire confiance à la jeunesse. Il n’ y a pas une école d’expérience. Slim n’est pas un novice dans le domaine du show-biz et il tire son épingle du jeu de par son dynamisme.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

Je souhaite bon vent à Evasion qui est un magazine spécialisé et qui nous permet de nous faire connaître. Je salue tout le peuple burkinabè ainsi que mes fans et tous ceux qui me soutiennent de manière sincère. Les gens investissent dans l’immobilier et autres, il faut qu’ils sachent qu’on peut investir aussi dans le show-biz qui doit être un exemple d’entrepreneuriat. Et dans cette lancée, je suis ouvert à toute collaboration.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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