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ISSA TONY KADIYOGO, MANNEQUIN, ACTEUR DE CINEMA ET ANIMATEUR: « Les acteurs du cinéma ne sont pas payés en fonction de leurs valeurs »

Issa Kadiyogo communément appelé Tony, est un jeune acteur culturel originaire de la région du Centre-Nord du Burkina Faso. Né à Abidjan, c’est en septembre 1999 qu’il débarque au bercail. Mannequin, acteur de cinéma et animateur, il s’est ouvert à nous à travers cette interview.

Il nous parle de sa passion, de son quotidien, de ses projets, nous fait vivre certains souvenirs auprès de grands stylistes africains, aborde sans détour d’autres sujets croustillants et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Il estime que les acteurs du cinéma ne sont pas payés en fonction de leurs valeurs.

Lisez plutôt.

Evasion : comment allez-vous ?

 

Issa Tony Kadiyogo : je me porte à merveille après toutes ces années passées dans le domaine culturel et artistique.

 

D’où vient cette passion pour les arts ?

 

Ce n’est pas un fait du hasard. J’ai commencé par le théâtre depuis la classe de CE1. Je suis un grand timide, beaucoup réservé et les arts devraient me permettre d’être plus relaxe. C’était une idée de mon père. Et cela s’est poursuivi jusqu’au lycée.

 

Peut-on dire que cela a été une chance pour vous de vous retrouver dans ce milieu du fait que votre père vous a donné son aval depuis l’enfance ?

 

Je peux dire oui car j’ai eu l’accompagnement des parents dans ce sens. Les samedis matin, papa nous faisait écouter beaucoup de musiques africaines en l’occurrence Salif Keïta. Au fil du temps, j’ai pris goût, j’ai eu aussi la bénédiction de maman. Et j’ai débarqué au Burkina Faso le 13 septembre 1999.

 

Et vous commencez votre parcours professionnel par le mannequinat, n’est-ce pas ?

 

Oui des années après, grâce à Didier Zongo qui m’y a initié. J’ai vraiment aimé.

 

Quels sont vos grands souvenirs dans le domaine de la mode pour avoir côtoyé de grands stylistes africains ?

 

L’un des plus beaux souvenirs est mon premier défilé de mode en 2004 pendant le sommet de la francophonie à Ouagadougou, j’ai défilé pour Pathé’O. Ça été une soirée inoubliable pour moi. C’était un rêve, le fait de commencer par l’un des stylistes qui habillent des sommités d’Afrique. Ensuite il y a eu le Fima d’Alpha Di au Niger. Au fur et à mesure ça été ainsi. Il y a eu Ciss St Moise, la crème des grands stylistes africains. Et je rends grâce à Dieu pour cela.

 

Et comment vous vous êtes retrouvez au cinéma ?

Au cinéma, tout a commencé en 2004 avec « L’aventure de Wambi ». Et en 2008, ma carrière dans le monde du 7e art explose avec « Le Testament » grâce à la réalisatrice Apolline Traoré qui m’a remarqué et qui a trouvé que je cadrais avec le rôle.

 

Entre le mannequinat et le cinéma, où avez-vous eu votre plus gros cachet ?

 

C’était au cinéma. Au niveau du mannequinat c’est la passion qui domine surtout. Le mannequin dépense beaucoup sur lui-même pour rester au top.

 

Et quel a été votre plus gros cachet au cinéma ?

 

(Eclat de rire) … Sous nos cieux, les acteurs de cinéma ne sont pas payés en fonction de leurs valeurs parce qu’on trouve toujours qu’il y a des problèmes de budget. Il faut savoir que ce ne sont pas de gros cachets comme vous pouvez l’imaginer. Je n’ai pas encore le million dans le cinéma en termes de cachet. Et les anciens vous le diront, c’est vraiment dérisoire.

 

Pouvez-vous nous parler de votre entrée dans le domaine de l’animation ?

 

Je suis animateur-podium d’une marque de téléphonie depuis juillet 2006 et l’aventure continue. Un matin, j’ai été approché par un confrère qui a pensé que je pouvais faire l’affaire au niveau de la promotion des différents produits de ladite maison.

 

Dans les coulisses, il est question de la sortie d’une œuvre musicale, qu’en est-il exactement ?

 

Nous avons commencé par le hip hop à l’époque à Abidjan dans les années 95-97 avec la crème des Stezo et Almighty. Et quand je suis venu à Ouaga, je me suis retrouvé dans un collectif et c’était le zouglou, il fallait garder le même esprit d’ambiance. On trouvait de petites formules pour animer dans des cérémonies de baptêmes et autres espaces culturels pour se faire un peu d’argent lorsque l’aide des parents tardait à venir. La fibre de la chanson est remontée en moi et au fil des années, j’ai voulu essayer de mettre un album sur le marché. Et j’ai lancé une chanson avec le featuring de Frère Malkhom il y a quelques années de cela, juste pour voir la réaction du public, c’était le titre  « C’est pas gâté ». Ensuite je n’ai pas voulu faire carrière dans la musique car  c’est très exigent.

 

Peut-on s’attendre à un album ?

 

Oui il est en projet et ce sera pour 2026 ou 2027. J’aime beaucoup faire les recherches et l’album sera probablement dans un registre world music. Il y aura du mélange, ce sont des chansons à voix et à thèmes. Ça ne sera pas forcement du commercial qui va être fait, juste pour partager des émotions.

 

Quels sont vos projets dans le cinéma ?

 

Il y a le tournage d’une série qui vient de commencer avec le réalisateur Omar Dagnon. Je dois porter un rôle et c’est une série. Les gens adorent les séries et nous avons pensé à la relancer au Burkina Faso.

 

En plus de toutes ces activités, vous êtes le manager d’un espace culturel, le Stress Out, quel est votre rôle à ce niveau ?

 

Je gère le côté évènementiel.

 

Etes-vous un infatigable ou un insatiable ?

 

J’aime tout sonder pour ne pas regretter plus tard. Tant qu’on a de l’énergie, on peut tout essayer et entreprendre.

 

Ne pensez-vous pas être à la recherche de vos repères ?

 

Non je ne le pense pas. J’arrive à concilier ces différentes activités. Il y a des domaines saisonniers.

 

Quel est votre quotidien ?

 

En semaine c’est vraiment léger. Les week-ends sont ponctués par les animations podiums, mariages et autres cérémonies ainsi que les soirées live à l’espace.

 

Avez-vous le temps pour votre petite famille ?

 

Oui bien sûr. Quand je ne suis pas en activité, je suis rarement dehors, je reste à la maison.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

(Eclat de rire) … Je rends grâce à Dieu. J’arrive à m’occuper de la famille et à gérer les charges.

 

Quelle est votre situation matrimoniale ?

 

Je suis marié et père de trois garçons.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans le show-biz ?

 

Je ne vais pas m’opposer à cela. Je vais le guider comme il se doit. Nous n’avons pas eu de mentor.

 

Quel est votre plus grand rêve ?

 

Mon plus grand rêve est de concrétiser la plénitude artistique. La finalité est d’asseoir des réalisations qui pourront profiter aux générations futures.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis merci car ce sont eux qui représentent ma plus grande force. C’est grâce à eux que nous travaillons chaque jour à nous améliorer.

 

Que feriez-vous si l’on vous disait de faire un choix entre ces différentes passions ?

 

Ça ne va pas être simple. Je m’épanouis dans chaque domaine que j’ai choisi.

 

Quel est votre mot de la fin ?

                                                                           

Merci à vous ainsi qu’à toute votre équipe de la rédaction pour le travail que vous accomplissez au quotidien. Je demande au public de continuer à soutenir les artistes.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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