Au fil des semaines

INNOVATIONS DANS LA GESTION DU FONDS DE SOUTIEN PATRIOTIQUE: Des efforts de transparence à saluer

Le Conseil des ministres, en sa séance du 14 février 2024, a adopté un projet de décret  modifiant le décret portant création du Fonds de soutien patriotique (FSP) pour y apporter des innovations majeures. Ces innovations  sont, entre autres, la prise en compte du FSP dans le budget de l’Etat 2024 à travers la création d’un Compte d’affectation spéciale (CAST) avec désormais le ministre des Finances comme ordonnateur en recettes et le commandant de la Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP) comme ordonnateur en dépenses et la possibilité pour l’Inspection générale des Forces armées nationales d’effectuer des contrôles. Ces innovations visent, selon le ministre délégué en charge du budget, à instaurer plus de « transparence pour permettre à la population d’être rassurée que les ressources sont bien gérées ». Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il faut saluer ce souci de transparence. Car, certaines organisations de la société civile, notamment les syndicats à travers leur faitière, l’Union d’action syndicale (UAS),  pas plus tard que le 9 février dernier, ne cachaient pas leur scepticisme quant à la gestion du FSP. En effet, l’UAS, dans un communiqué, faisait part de son incompréhension face au fait que le traitement des VDP ne soit pas inscrit dans le budget 2024 de l’année à la différence de l’année 2023 où leur recrutement est intervenu après l’adoption du budget. L’UAS a surtout aussi exprimé ses inquiétudes sur l’opacité de la gestion du budget affecté à la défense et à la sécurité.

 

Les nouvelles mesures devraient garantir plus d’efficacité dans le traitement des VDP

 

C’est donc dire si les nouvelles mesures en lien avec la transparence de la gestion du FSP  arrivent au bon moment. Et, elles auront leur pesant… de transparence dans les efforts demandés aux Burkinabè pour soutenir la lutte contre les groupes armés terroristes et, par conséquent, sur les résultats même de cette lutte. Et pour cause.

D’abord, rassurés que les ressources qu’ils apportent seront gérées avec la rigueur de l’orthodoxie financière et qu’elles contribueront effectivement à l’amélioration des conditions de vie et de travail des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les Burkinabè, toutes catégories confondues, ne devraient plus rechigner à mettre la main à la poche. Ensuite, les contrôles opérés par les structures étatiques devraient permettre de sanctionner les fautes de gestion. Cela devrait renforcer la dynamique déjà amorcée, ces derniers temps, avec la radiation de militaires impliqués dans des malversations de ressources financières destinées aux VDP.  L’une dans l’autre, les nouvelles mesures de gestion du FSP devraient garantir plus d’efficacité dans la gestion et le traitement des VDP qui, par conséquent, seront plus motivés et plus engagés dans le sacrifice qu’ils consentent pour la nation.

Cela dit, la crainte que l’on peut avoir, est que les innovations dans la gestion du FSP ne viennent complexifier les procédures de déblocage, occasionnant des lenteurs dans des situations qui ne devraient pas souffrir du moindre retard. Car, c’est la guerre, et tout est urgent. Or, connaissant les lenteurs administratives qui caractérisent notre Fonction publique, il y a des soucis à se faire. Cela dit, il appartient aux autorités de prendre toutes les mesures nécessaires pour qu’un VDP blessé, par exemple, au front, ne succombe à ses blessures, faute de réactivité d’un agent public nonchalant.  Mieux, au-delà des mesures administratives à prendre, il faut permettre, par des mesures appropriées, à la Justice de sanctionner, par des procédures diligentes et claires, les fautes de gestion qui se soldent par des drames sur le théâtre des opérations. C’est à seul prix que le contrôle exercé par les structures de contrôle de l’Etat, ne restera pas lettre morte.

 

P.K

 

 

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