Au fil des semaines

INAUGURATION D’UNE USINE DE TRAITEMENT DE RESIDUS MINIERS: Un pas de plus vers la souveraineté économique

Le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a procédé, le 23 janvier dernier, à l’inauguration d’une usine de traitement des résidus miniers. Sise à Ouagadougou, cette usine dotée d’une technologie révolutionnaire, a été entièrement conçue par des artisans locaux, et permettra au Burkina Faso de traiter sur place les résidus miniers qu’il exportait pour le traitement.  Après donc le lancement de l’usine de raffinage de l’or, il y a peu, c’est un autre pas décisif que le pays des Hommes intègres opère dans la transformation positive du paysage économique national. Et point n’est besoin d’être un as des sciences économiques pour appréhender les retombées positives de cette volonté nationale de transformer sur place, les ressources naturelles nationales, notamment aurifères.

Primo, après le scandale du charbon fin dont l’épilogue judiciaire a été un arrangement financier entre l’Etat et la société minière incriminée, l’on imagine aisément que cette nouvelle usine de traitement des résidus miniers, vise à mettre fin à une vaste fraude sur l’exportation de l’or national sous le couvert de charbon fin. L’activité de cette unité industrielle, en plus de moraliser le secteur de la production de l’or au Burkina Faso fortement sous l’emprise de divers  trafics illégaux,  devrait se solder par une augmentation de la production aurifère nationale et par ricochet, par une meilleure contribution au Trésor public national. Au-delà des gains financiers, l’Etat burkinabè affirme, par cette usine, sa volonté de contrôle et de souveraineté sur un secteur stratégique dont l’enjeu dépasse le simple cadre économique.

 

La nouvelle usine apportera un nouveau souffle à l’économie nationale

 

L’on sait, en effet, que toutes les convoitises dont font l’objet aujourd’hui le Burkina Faso et les pays du Sahel, de la part des grandes puissances mondiales, sont liées à la richesse en or. Les multinationales ne reculent devant rien pour prendre le contrôle du secteur, y compris les manœuvres de déstabilisation des Etats. En prenant une place prépondérante dans le dispositif de la transformation, l’Etat se porte garant de sa sécurité.  Et le chef de l’Etat n’a pas omis de le rappeler lors de la cérémonie : « C’est une évolution positive du contexte de souveraineté et donc de prise en main de nos ressources»

Secundo, la nouvelle usine apportera certainement un nouveau souffle à l’économie nationale d’autant qu’elle est aussi créatrice d’emplois et cela est particulièrement important pour un tissu socio-économique durement éprouvé par les crises sécuritaire et humanitaire. Mieux, Golden Hand SA, du nom de cette usine, offre de belles perspectives d’intégration de l’économie nationale dans l’économie sous-régionale et même africaine avec la possibilité pour tous les pays africains qui le souhaiteraient de faire traiter leurs résidus miniers au Burkina Faso.

Cela dit, les retombées positives de l’usine de traitement des résidus miniers ne doivent cependant pas faire oublier les graves conséquences sur l’environnement. Et quand on sait que nos pays n’ont pas toujours été très regardants sur cette question, il y a lieu de nourrir des inquiétudes. Cela dit, on ose espérer que les mesures adéquates  ont été prises pour la gestion écologique des résidus miniers. Par ailleurs, l’on sait qu’une entreprise industrielle ne doit sa prospérité qu’à la rigueur de sa gestion. Ils sont nombreux les fleurons industriels qui ont fini en friches industrielles dans le paysage économique de notre pays en raison des problèmes de gestion. Et là aussi, l’on est en droit d’espérer que l’Etat ouvrira l’œil, et le bon surtout pour que Golden Hand SA soit le symbole de la rigueur en terme de management.

 

P.K

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