Finido Noudia à l’état civil Dianou Dofini est un jeune artiste musicien né à Mado dans la province des Balé, et grandi à Bobo-Dioulasso dans la ville de Sya. Né d’une famille de griots, il a appris les rudiments de la technique vocale auprès de sa mère cantatrice et de son père un chansonnier. Agent des douanes, il est auteur d’un album de neuf chansons ayant pour titre éponyme « Dofini power » sorti en 2016 qui lui a ouvert les portes du monde du show-biz burkinabè. Il a ensuite sorti deux singles toujours dans le registre reggae, son style de prédilection. En fonction dans la province du Boulgou, nous avons profité de son bref séjour à Ouaga pour nous entretenir avec cette étoile montante du reggae. A travers cette interview exclusive, l’artiste nous parle de sa passion pour la musique, de son prochain album, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, évoque ses difficultés, lève le voile sur sa situation matrimoniale et aborde sans détour d’autres sujets. Lisez plutôt.
Evasion : comment allez-vous ?
Finido Noudia : je vais très bien.
Comment vous vous êtes retrouvé dans la chanson ?
J’ai eu la chance d’être né d’une famille de griots. Chez nous, la musique est héréditaire. C’est donc depuis l’enfance que j’ai le virus de la musique en moi.
Quel bilan faites-vous de votre jeune carrière ?
C’est un bilan très satisfaisant. L’album m’a révélé au grand public, je me suis retrouvé sur plusieurs scènes pour des concerts. Pour un début de carrière, je ne peux qu’être satisfait.
Après le premier album, quelle a été la suite en ce qui concerne la production ?
Après le premier album, j’ai sorti un single intitulé « Dona dona » en 2018 suivi d’un deuxième single « Le crayon de Dieu n’a pas de gomme ».
Qu’est-ce qui justifie votre choix pour le reggae comme style musical ?
Dans le reggae, on retrouve la vérité, l’amour du prochain et la culture de la paix. A travers ce style, on revendique et on sensibilise. Je peux dire que le reggae est installé sur les lois divines.
En tant que reggamaker, êtes-vous un révolté ?
Je ne suis ni un révolté ni un aigri. Seulement, je fais véhiculer un message de Jah car tout est Dieu. C’est le message de Dieu que nous véhiculons.
Quelle est la difficulté particulière d’un jeune artiste comme vous ?
Effectivement, vous avez bien fait de parler de difficulté particulière. Il y a une difficulté générale des artistes qui est liée à la production, à la promotion et aux spectacles. Mais quant à moi, comme j’exerce la fonction d’agent des douanes, il y a le manque de temps pour me consacrer à la musique.
Si l’on vous demande de choisir entre la musique et votre fonction d’agent des douanes, quel serait votre choix ?
Si la musique me porte bonheur, je suivrai mes racines. Si aujourd’hui la musique donne plus que ma fonction et mes supérieurs hiérarchiques me le permettent, je suivrai la route de la musique.
Parlant justement de vos supérieurs hiérarchiques, est-ce qu’ils vous permettent facilement de vous produire dans les concerts quand vous avez des contrats de scènes ?
Quand on suit la procédure normale, il n’y a aucun problème. Et c’est l’occasion pour moi de leur dire merci pour leur accompagnement au quotidien.
A quand le prochain album ?
Il est prévu pour sortir en 2021. C’est toujours dans mon registre reggae mais cette fois, il y aura une chanson qui va transporter les mélomanes au cœur des rythmes traditionnels.
Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?
Elle avance à grande vitesse. Il y a eu l’éclosion de beaucoup de jeunes talents. Et je suis confiant que, bientôt, on va relever le défi. Mais il faut savoir que ces jeunes ont besoin du soutien pour leur promotion.
Quel est votre quotidien ?
Le matin, au réveil, j’écoute beaucoup le reggae pour avoir le moral afin d’affronter la journée. Mon quotidien est plus occupé par le service au niveau de la fonction publique.
Quelle est votre situation matrimoniale ?
Je suis marié et père d’un enfant.
Qu’avez-vous à dire pour conclure ?
Je souhaite la paix pour le Burkina Faso. Que Dieu élève notre show-biz afin qu’on parle de notre culture un peu partout dans le monde. Je tiens à remercier particulièrement votre équipe de la rédaction pour le travail que vous abattez au quotidien pour la promotion de notre culture et de notre musique en particulier.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON