Née en 1950 à Niarela (Bamako), Fatoumata Kouyaté dite Tata Bambo, est une des plus grandes cantatrices de la musique mandingue. Sa voix claire et haut perchée a, très tôt, séduit les mélomanes du pays et d’Afrique de l’Ouest. Fille de Djélika Kouyaté, célèbre joueur de ngoni, Tata Bambo commence à chanter lors des différents évènements de quartier (mariages, baptêmes) avant d’être chaperonnée par Falaba Issa Traoré qui lui apprend les diverses techniques vocales mandingues et la perfectionne. Au lendemain de l’indépendance du Mali, alors qu’elle n’a que 12 ans, elle compose « Bambo » en 1962, une dénonciation des mariages forcés. Ce titre, devenu son surnom, restera l’une des chansons les plus populaires de la musique mandingue. Elle sera interprétée pour la première fois en public lors d’un sommet des chefs d’Etat africains organisé par le président Modibo Keïta à Bamako. Suite à cette prestation remarquée, le président de la république exige son intégration dans l’Ensemble intégration du Mali où elle côtoie Amy Koïta, Oumou Kouyaté, Dipa Kouyaté, Wandé Kouyaté…. A la sortie d’une cassette éponyme avec le groupe Korossé Koko, Tata décide en 1978, de faire une carrière solo qui la mènera aux quatre coins du monde. Mais il faudra attendre 1984, pour écouter son premier album, « Jatigui », dédiée à ses bienfaiteurs. Elle en réalisera plusieurs autres et posera son immense voix sur des musiques d’artistes d’horizons divers. Tata Bambo Kouyaté décède le lundi 14 juin 2021 à l’âge de 71 ans des suites d’une longue maladie.
Evariste Télesphore NIKIEMA