Paradé, village de la commune de Dédougou, a vibré, du 6 au 11 mars 2025, au rythme de la danse des masques en feuilles. Ce rituel annuel qui vise à perpétuer la tradition a connu un franc succès.
Sur le plan culturel, il est impossible de parler de Paradé sans les masques en feuilles. Tous ou presque apprécient la beauté et la qualité des pas de danse de ces masques en feuilles. « Ils forcent l’admiration », se convainc Marilla, une expatriée.
Fort de ce constat et de cette richesse culturelle, il est organisé annuellement la danse des masques en feuilles. Selon un responsable coutumier, l’objectif de ce rituel annuel vise à perpétuer la tradition ancestrale bwa de cette partie du Mouhoun. Une semaine durant, la population et l’assistance ont eu droit à de très belles prestations. Au son des flûtes, tam-tams et tambours, jeunes, hommes et même des personnes du 3e âge ont émerveillé le public à travers des pas de danse bien cadencés. « La danse des masques est un patrimoine ancestral. Dans le temps, une femme ou un homme pouvait donner sa fille en mariage au meilleur danseur. Ce meilleur danseur était vénéré », a expliqué un sage qui regrette un petit relâchement lié à la modernisation. Cependant, il dit s’en orgeuillir de constater que depuis une dizaine d’années, la tendance est à la normale. « L’harmattan est la période de l’initiation, de la sortie des masques ainsi que de la célébration des grandes funérailles. 
A travers cette sortie, nous implorons Dieu et les mânes des ancêtres pour la santé, la paix et une bonne pluviométrie », a expliqué un responsable du dô de Paradé. Il a félicité et encouragé la jeune génération qui a pris le relais dans le village. 
Pour les organisateurs tout comme le public, l’édition de 2025 a été un franc succès. « Nous sommes très satisfaits d’avoir respecté la tradition. Malgré la canicule, les danseurs ont assuré. Ils ont livré des prestations de qualité », a déclaré un membre du comité d’organisation. « Personnellement, j’ai été émerveillé. Paradé ressemble à un mini Festina. Nous n’avons pas boudé notre plaisir », a souligné un « festivalier » pour qui, ni la soif encore moins la canicule n’a eu raison d’eux. « Le spectacle était total. Au-delà du plaisir des yeux, le rituel nous a enseigné des valeurs identitaires culturelles », a soutenu un fils de Paradé. Il a révélé que de nombreuses initiatives sont prises pour une reforestation. A l’en croire, les masques en feuilles sont faits à bases de certaines essences végétales. La plantation de ces essences permettra d’avoir la matière à portée de main. Mieux, elle consistera à renforcer le couvert végétal et à faire face aux changements climatiques.
Loban Henry Poppy