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CATECHISTE ALPHONSE, CHANTRE: « La musique m’a aidé dans ma vie »

Originaire de la province du Nahouri, le chantre Alphonse est une voix au service de l’Eternel et qui a un parcours atypique. Né d’une famille d’artistes, son adolescence sera marquée par la vie au sein de l’église. Après une aventure au Ghana, il se retrouve au sein du centre de formation biblique de Donsin et se voue par la suite à l’évangélisation. En 1981, il reçut en songe un message de Dieu pour se lancer dans la chanson. Faute de moyens financiers, ses chansons resteront dans les tiroirs jusqu’au jour où le fils de son ami d’enfance décide de lui tendre la perche. C’est ainsi qu’il réalise à 68 ans son premier opus baptisé « Wè Thia ». A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, il nous parle de son parcours, de sa passion, des difficultés rencontrées, de son producteur, de ses projets, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Catéchiste Alphonse : je vais très bien, par la grâce de Dieu.

 

D’où vient cette passion pour le chant ?

Je suis de la lignée d’une famille d’artistes. Depuis tout petit, je chantais. C’est cet amour qui m’animait et ensuite vint l’intégration au sein de l’église. J’ai donc décidé de chanter pour louer l’Eternel.

 

Quels souvenirs gardez-vous de vos rencontres avec des artistes du Ghana ?

 

Ce sont de bons souvenirs et cela a accentué les choses. Ce fut également riche en expériences et en enseignements. C’est avec l’amour de Dieu que je chante. Quelle que soit son origine, si on se rencontre on est tous des chanteurs.

 

Est-ce le fait d’avoir reçu le message du Seigneur en songe en 1981 qui vous a motivé à vous lancer dans la musique ?

 

Oui, cela m’a effectivement donné la force et le courage de m’engager dans une carrière professionnelle musicale. Et je n’ai pas peur d’être dans cette dynamique.

 

Et pourquoi avoir attendu tout ce temps avant de sortir un album ?

 

La première raison c’est le manque de moyens financiers. La deuxième raison était l’absence de celui qui allait m’aider pour que je puisse prendre le chemin de la carrière musicale. Dieu faisant bien les choses, Nestor Gnanou qui est mon producteur m’a aidé.  Sinon, si je savais faire en son temps, on ne pouvait plus compter le nombre de mes chansons sur les médias et le marché discographique. C’est surtout la méconnaissance du terrain qui m’a fait traîner.

 

Pouvez-vous nous présenter votre nouvelle œuvre discographique ?

 

C’est un chapelet de six titres que j’ai baptisé « Wè Thia ». L’œuvre parle de l’amour de Jésus qui s’est donné pour sauver le monde. Dans cet album, je parle également de Jésus qui a parlé à sa mère pour lui dire qu’elle est la mère de tout le monde. Il y a aussi l’histoire de l’installation de l’église catholique dans la ville de Pô d’où je suis originaire. Le titre de l’album montre qu’en toute chose, seul Dieu mérite des louanges. Donc, le mélomane retrouvera des chansons de louanges et d’adorations. Et je profite de l’occasion pour dire merci au grand public qui a accueilli favorablement l’album et merci aux promoteurs qui me font déjà appel pour un certain nombre de spectacles.

 

Pourquoi le choix de l’arrangeur Junior Mensah pour l’enregistrement de l’album à Pô ?

 

Au départ, je ne connaissais pas Junior Mensah qui est un arrangeur de renom. C’est le choix du producteur, c’est lui qui a convenu d’aller travailler avec lui et tout s’est très bien passé. Vous voyez que l’on peut rester dans une ville comme Pô et réaliser une œuvre musicale de belle facture !

 

Comment s’est faite la rencontre avec Nestor Gnanou, votre producteur ?

 

Le père de Nestor et moi avons fait l’enfance ensemble. Ensuite nous avons travaillé ensemble à l’église, j’étais le président des jeunes et on était amis. On se suivait au moment où Nestor était encore petit. Et un jour, il m’a dit qu’il ne va pas me laisser mourir sans que j’expose mon savoir. C’est lui-même qui est venu vers moi. Voila comment tout a commencé.

 

Quels sont vos projets ?

 

Je prie pour qu’il y ait des projets à l’avenir. Je compte réaliser d’autres albums, c’est-à-dire mettre sur le marché du disque, toutes mes chansons que j’ai emmagasinées depuis des années.

 

Seriez-vous disponible pour des concerts dans d’autres villes ?

 

Si je veux que les gens découvrent davantage mes chansons, il faut arriver à les chanter dans d’autres villes. Même dans le cadre des activités de l’église, on partait dans d’autres secteurs et localités pour chanter. Oui, je suis disponible pour me produire dans d’autres villes si on me contacte dans ce sens.

 

Quelle est la difficulté majeure que vous rencontrez dans votre carrière musicale ?

 

Des fois, je peux finir de composer une chanson et je n’ai ni cahier ni stylo pour l’écrire afin de ne pas l’oublier. Il y a aussi le fait qu’après avoir fini de composer, il faut apprendre, montrer aux autres pour qu’ils puissent chanter avec moi. Il y a aussi le fait que c’est à l’église, lors des mariages et autres cérémonies qu’on chante; c’est également l’une des difficultés majeures.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

La musique m’a aidé dans ma vie. Le fait de proposer une chanson que le public accueille favorablement est une véritable satisfaction. Je suis heureux d’être invité à des mariages pour des prestations. Grâce à mes chansons, des gens ont acheté du matériel pour aider la chorale au sein de l’église, donc quelque part l’art me nourrit.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

(Eclat de rire) … J’ai fait mon mariage au haut-commissariat de Pô le 21 septembre 1978 et à l’église le 29 septembre de la même année. Nous avons eu six enfants dont trois garçons et trois filles. Quatre sont en vie.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Que Dieu leur donne la force pour qu’ils puissent toujours nous soutenir. C’est en partie eux qui nous donnent la force de faire notre musique.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique?

 

Je vais remercier Dieu pour cela parce que l’âne dit qu’il met bat pour que son dos se repose avec le transport des bagages. Si l’un de mes fils prend mes pas dans la musique, je vais remercier Dieu. Je vais organiser une fête parce que je saurais que j’ai laissé un héritage dans ce monde.

 

Quel est votre mot de la fin ?

 

Merci au journal Evasion, que Dieu vous donne la force ainsi qu’à ceux qui m’ont mis sur la voie pour aller loin. Je souhaite la paix pour le pays.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

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