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BORIS NAAM, ARTISTE MUSICIEN-ACTEUR DE CINEMA: « La musique burkinabè est très visible et se vend très bien »

Acteur de cinéma, homme de théâtre et artiste musicien, Boris Naam, à l’état civil Wendemi Serge Boris Nikièma, est issu d’une famille de forgerons. Né et grandi à Saaba, à quelques encablures de Ouagadougou, sa passion date de depuis l’enfance, au sein des chorales à l’église. Sa passion va véritablement connaître le déclic suite à sa rencontre avec Ildevert Méda, Alain Héma, Cyatik de Gombo.Com et feu Georget Mourin qui seront ses formateurs. Travaillant dans une banque de la place, il trouve toujours du temps pour vivre sa passion. Il est auteur de deux albums dont le premier « Yiila » est sorti en 2018 et le second en septembre 2023.

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, Boris Naam nous parle de sa nouvelle œuvre discographique, des difficultés rencontrées, de sa rencontre avec David du groupe Négroïdes qui est son producteur, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, revient sur son quotidien, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt !

Evasion : comment allez-vous ?

 

Boris Naam : Je vais très bien.

 

D’où vient cette passion pour les arts ?

 

Cette passion pour les arts et surtout pour la musique date de depuis l’enfance, surtout quand on est né d’une famille chrétienne. Le fait d’aller à la chorale m’a donné le goût de faire la musique en 2018.

 

Et le fait d’être né d’une famille de forgerons n’a-t-il pas précipité les choses ?

 

Le fait d’être issu d’une famille de forgerons m’a formé culturellement et traditionnellement. Cela m’a donné une certaine ouverture d’esprit. Et joindre la musique à cela ne fait que promouvoir notre culture.

 

Vous êtes dans le cinéma, le théâtre et la musique ; quel volet prendra le dessus ?

 

J’ai vraiment commencé par le théâtre et par la suite le cinéma jusqu’en 2018 où je croise un certain Amidou Bougma qui décide de produire mon album. Nous avons produit un maxi de quatre titres, et cela a marché. C’est une question d’organisation, je continue d’assister Cyatik de Gombo.Com.

 

Pour votre second album qui vient de sortir, c’est avec David de Venega Prod. Qu’est-ce qui s’est passé avec votre premier producteur ?

 

Ce n’était pas un producteur en tant que tel, c’est quelqu’un qui a cru en moi et qui a voulu me faire connaître sur le plan musical. C’est grâce à lui que j’ai été révélé au grand public surtout à travers ma chanson « Naam », d’où mon pseudonyme Boris Naam ; je profite de l’occasion pour lui dire merci.

 

Qu’est-ce qui justifie votre choix pour le registre tradimoderne dans un contexte où la majeure partie des jeunes artistes sont tournés vers les musiques urbaines ?

 

(Eclat de rire) … Ma tradition d’abord. Je prie le bon Dieu pour qu’à travers mon art, je puisse donner une ouverture à la culture burkinabè. Pour moi, la musique n’a pas de frontière.

 

Quelle est la particularité de votre nouvel album « Bastilogué » qui vient de sortir comparativement au premier opus ?

 

La première œuvre était comme un essai, j’étais à mes débuts et je ne connaissais pas bien le terrain du show-biz. Après trois ans, il y a une certaine expérience acquise. C’est un album de dix titres qui a connu la participation de plusieurs artistes. Il est vraiment différent du premier opus de par la musicalité et les couleurs des rythmiques.

 

Comment s’est faite la rencontre avec votre nouveau producteur David Zoungrana?

 

Lui c’est un membre du groupe musical Négroïdes. C’est en 2012 que je l’ai rencontré pendant que je jouais dans un groupe appelé Garibou Zass sous la houlette de Cyatik qui l’a appelé de venir pour la direction artistique. Ensuite, il a créé son studio et il a décidé de me produire.

 

Quels sont vos grands projets ?

 

C’est d’arriver à promouvoir le nouvel album. Ensuite, nous prévoyons organiser un grand concert à Saaba et plus tard un autre concert au CENASA. Mais pour l’instant, les dates ne sont pas encore connues.

 

Quelle est la difficulté majeure d’un jeune artiste comme vous ?

 

Les difficultés ne manquent pas. La promotion coûte beaucoup cher, heureusement que nous avons des journalistes comme vous qui nous soutiennent ; vraiment, je vous dis encore merci. Il ne suffit pas seulement de produire une œuvre, il faut également la promouvoir.

 

Etes-vous véritablement satisfait de votre carrière ?

 

Je peux dire que je suis satisfait sur le plan artistique. J’ai fait de belles rencontres et je me suis produit sur plusieurs scènes. Je suis beaucoup connu dans le milieu traditionnel et je suis en pôle position parmi les artistes qui rendent hommage aux chefs coutumiers. J’ai également voyagé à travers l’Europe ; ce sont des éléments de satisfaction.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Je vis de mon art et j’essaie de le construire davantage.

 

Peut-on savoir votre quotidien ?

 

Je travaille dans une banque de la place, tout ça pour pouvoir nourrir mon art. Toute la journée, j’y suis et après, je consacre le reste de mon temps à mon art qui est le cinéma, le théâtre et la musique.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis merci pour le grand soutien depuis le début de ma carrière. Je prie pour le retour de la paix dans notre pays afin qu’on puisse voyager pour communier avec eux à travers des concerts.

 

Quel est votre plus grand rêve ?

 

Mon plus grand rêve est d’être distingué au plan national et international. Quand on a des trophées, cela galvanise.

 

Quel est votre regard sur l’évolution de la musique burkinabè ?

 

Je peux dire que ça va, la musique burkinabè aujourd’hui, on ne peut plus la cacher. Elle est très visible et se vend très bien.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

(Eclat de rire) … Je vis avec une femme et suis père d’un enfant.

 

Que feriez-vous si votre enfant décidait de suivre vos pas dans le domaine artistique ?

 

Je lui dirai de faire autre chose en plus de la musique. Il faut savoir que la passion seule ne nourrit pas. Je ne vais pas l’empêcher mais je lui dirai, les études d’abord.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

 

On vient de lancer le nouveau clip « Doaga » qui veut dire bénédiction. Je demande donc à tous les fans et les mélomanes d’aller sur les différentes plateformes pour le découvrir. Encore merci au grand public car c’est grâce à ses soutiens multiformes que nous avons la force de continuer le combat musical. Merci à Evasion.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

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