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AMELIE WABEHI, ARTISTE- COMEDIENNE IVOIRIENNE: « Il faut impacter le public par son talent, plutôt que par le droit de cuissage »

Amélie Wabehi ou Wabehi ou encore Wab’s est une artiste-comédienne ivoirienne réputée pour son caractère de Lionne et sa colère avec son amie Clémentine Papouet.  Elle fait partie de la troupe des comédiens des Guignols d’Abidjan et de Ma Famille. Elle a aussi joué dans la série télévisée ivoirienne « QUI fait ça ? ». Amélie Wabehi dans la série télévisée de Ma Famille joue le rôle de Mme Decothey, où son homme demande à Amélie de le doter. Nous l’avons rencontrée à Abidjan, et elle s’est confiée à nous sur sa vie, sa carrière cinématographique. Pour elle, il faut plutôt impacter le public par le talent que par des propositions indécentes. Lisez plutôt !

Evasion : Que devient Amélie Wabehi?

 

Amélie Wabehi: Amélie Wabehi, c’est toujours les planches. Là, j’ai fini un spectacle, « La photo de groupe au bord du fleuve », avec une compagnie guyanaise. On a joué au CCF, ensuite, on a joué à Aboisso pour les orphelins. Parce qu’en tant qu’artiste, il faudrait penser à toutes ces personnes qui n’ont pas leurs parents. Ce sont des tout-petits. Une pièce qu’ils ont assimilée, et ça fait vraiment plaisir. Actuellement, nous sommes (l’équipe de Ma Famille)  partiont en spectacle sur la France, une tournée française qui nous mènera également à Bruxelles en Belgique, en Suisse et au Luxembourg.

 

 Amélie est-elle satisfaite aujourd’hui de sa carrière cinématographique?

 

En ce moment, je suis un peu sur les planches. Je n’ai pas laissé tomber le cinéma. Mais en tant qu’artiste, quand il n’y a pas de productions cinématographiques et qu’on a aussi des créations, des spectacles de planches, moi ça me va à ravir parce que ça me manquait depuis quelques années. Je suis très heureuse d’être revenue sur scène.

 

 Aujourd’hui Amélie totalise combien d’années dans le théâtre ?

 

Professionnellement, j’ai commencé en 1992. Et là, si on comptabilise, je pense que c’est une affaire de 33 ans. Et ça me va à ravir. Pour rien au monde, je ne changerai de métier.

 

On voit aujourd’hui des artistes qui fêtent leurs 20 ans, 30 ans. Ça ne vous vient pas à l’esprit de fêter vos années de carrière ?

 

J’y ai pensé depuis. Mais chaque fois, j’ai de longues productions, je suis chaque fois hors du pays. Et ça me bloque. Mais ça va venir. Que Dieu nous prête longue vie seulement.

 

 Votre métier vous amène tout le temps à vous déplacer. C’est bon pour le mental?

 

Ça  fait plaisir de toujours partir, parce que là où nous partons, ce sont des groupes, des productions, des demandes. Je vais, c’est pour le travail. Imaginez, c’est le 1er mai, la Fête du Travail, mais je suis en train de travailler. Et c’est ce qui est bien dans ce métier, tout le temps partir, tout le temps en train de travailler, en train de faire quelque chose.

 

 Vous avez joué les guignols d’Abidjan et bien d’autres. Mais c’est dans la série télévisée Ma Famille que les gens vous ont beaucoup plus connue. Qu’est ce que le cinéma représente pour vous aujourd’hui ?

 

Le cinéma, c’est un boulot à part entière. Le cinéma fait partie de moi. Et tout ce qui est art dramatique comme cinématographique fait partie d’Amélie Wabehi. Je ne peux rien faire d’autre à part ça. Donc, je peux dire que c’est une partie de ma vie qui est le cinéma et le théâtre.

 

On sait qu’en Afrique, quand les filles veulent se lancer dans la culture, la musique, le théâtre, le cinéma, souvent les parents s’y opposent. Qu’en a-t-il été de vous?

 

Bien sûr que les parents se sont opposés au début. Il y a une carrière qu’ils t’imaginaient, et tu viens leur dire que tu veux être artiste. Moi, j’ai subi ça pendant longtemps. Quand j’ai commencé, on ne me laissait même pas manger pour ça. J’ai dû batailler, persévérer.

 

On dit qu’une bonne actrice ne décline pas de rôle. Peut-elle incarner tous les rôles ?

 

Pas forcément une bonne actrice. Si tu vois que le rôle te convient et que cela te plaît, tu peux le jouer. Maintenant par pures mœurs, tu peux refuser d’incarner certains rôles, des rôles très intimes par exemple où on doit tout dévoiler comme la nudité ; là c’est un peu compliqué. Vu notre mentalité, on ne perçoit pas ces genres de rôle car l’esprit n’est pas encore ouvert à ça mais cela ne veut pas forcément dire qu’on est mauvaise actrice.

 

On dit qu’il y a des propositions indécentes dans ce milieu. Avez-vous déjà été victime de cela ?

 

Moi personnellement, on ne m’a pas encore fait ce genre de propositions mais beaucoup me racontent qu’ils l’ont déjà subi.

Cependant, ce genre de propositions est très repandu dans beaucoup de milieux. Je pense que cela est mauvais car il faut impacter le public par son talent plutôt que par le droit de cuissage

 

Quel est votre plus gros cachet ?

 

Mon plus gros cachet c’est à LAD (Loukou Akissi Delphine) production, c’est-à-dire dans la série télévisée à succès Ma Famille. Nous avons été très bien payés mais je ne peux pas dévoiler la somme exacte mais en tout cas c’est des millions.

 

Vous aviez joué dans PRODUCTIONS de la réalisatrice burkinabè Aminata Diallo Glez. Comment s’est fait le contact avec les producteurs et la productrice burkinabè Aminata Diallo Glez par exemple ?

 

Pour le Burkina Faso, je parle avec une certaine émotion car le peuple burkinabè m’a adoptée et je les ai adoptés également d’ailleurs. J’ai beaucoup d’amis dans le milieu mais j’ai été contactée par personnes interposées, Ablassé Ouédraogo qui connaît Alain Héma qui connaît Aminata Diallo Glez et c’est ainsi que j’ai atterri sur le sol burkinabè.

 

D’autre collaboration dans les séries burkinabè en vue ?

 

Non pas en tant que tel mais ce serait toujours un plaisir ?

 

Un mot à l’endroit de tes fans !

 

Comme un mot à l’endroit de mes fans, je leur dirais de continuer à m’aimer et à me soutenir également et m’encourager car c’est de par leur amour que j’avance.

 

 

 Des projets à long terme ?

 

Des projets, toujours des projets, chaque fois des projets. Des projets à long terme, il y en a. Nous artistes, nous vivons le jour le jour. Aussi, nous vivons de notre art, nous vivons de ce qui vient maintenant, nous vivons aussi de ce qui va venir.

 

 Un mot pour conclure ?

 

Pour conclure, je dirais à tous mes fans que je les salue, que je les porte toujours dans mon cœur et que j’ai toujours une pensée pour eux. Je les salue de près comme de loin.

 

Interview réalisée à Abidjan par Evariste Télesphore NIKIEMA

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