L’artiste-musicien Abdoulaye Bobolé séjourne actuellement à Ouagadougou. Cette voix qui fait le tour du monde sur de prestigieuses scènes, fait partie des artistes invités pour la cérémonie de clôture de la 29e édition du Fespaco.
A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, cette voix de la musique internationale nous parle de son séjour, de l’organisation du Fespaco 2025, de son nouvel album qui sort bientôt. Il dévoile ses projets, donne des conseils aux artistes qui rêvent de conquérir les scènes mondiales et aborde sans détour d’autres sujets, en souhaitant que les uns et les autres soient des artisans de la paix. Lisez plutôt!
Evasion : comment allez-vous ?
Abdoulaye Bobolé : je vais bien.
Comment avez-vous trouvé l’organisation du Fespaco 2025 ?
D’abord, je trouve qu’il y a une grande opportunité dans beaucoup de secteurs où les artistes pourraient exploiter leurs savoir-faire au plan national et international. Nos cinéastes manquent de soutiens financiers, et c’est ce qui fait qu’ils ont du mal à remporter l’Etalon d’Or. C’est ce que je pense parce que je ne suis pas un expert du cinéma. Dieu merci, Dany Kouyaté l’a remporté, 28 ans après notre précédent sacre. Il y a une nette amélioration au niveau de l’organisation.
Et comment avez-vous vécu cette édition du Fespaco ?
Je suis venu en tant qu’artiste invité pour la cérémonie de clôture et du plateau off. Ce fut des moments intenses de communion avec un public que je retrouve. Et je dis merci à la Délégation générale du Fespaco pour l’honneur fait à ma modeste personne d’être invité pour cette édition.
Pouvez-vous profiter de l’occasion pour nous parler de votre nouvel album en cours ?
L’album va s’intituler « La victoire du peuple ». C’est une œuvre particulière et différente des autres sorties discographiques à travers la variation des styles, la musicalité et la maturité. La victoire du peuple sortira bientôt et est dédiée aux FDS et aux VDP. Si les populations parcourent aujourd’hui des kilomètres sans crainte, c’est grâce à leurs efforts. J’ai une pensée pour tous ceux qui sont tombés pour la patrie. Que leurs âmes reposent en paix. Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Mes prières de jour comme de nuit sont pour le chef de l’Etat pour sa vision dont nous avons tant rêvée.
Comment comptez-vous vous y prendre pour la promotion au niveau africain ?
Je suis en contact avec beaucoup de médias, d’animateurs et journalistes culturels du Burkina Faso et d’autres pays. Et de nos jours, avec les réseaux sociaux, tout devient facile. La communication est très importante. Etant à Ouagadougou, je profite de l’occasion pour faire des concerts et participer à des festivals.
Quelle est la petite histoire de votre nouveau clip « Le monde est malade » ?
Je viens de sortir ce clip pour attirer l’attention de tout le monde concernant les enjeux climatiques et géopolitiques qui secouent le monde. Nous devons tous être des acteurs de la paix, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. Nous devons préserver notre environnement car en protégeant la nature, nous nous protégeons nous-mêmes et les autres êtres vivants où la plupart d’entre eux sont en voie de disparition.
Quels sont vos grands projets ?
Il s’agit de faire une grande tournée dans plusieurs localités du Burkina Faso avec mon nouvel album. C’est vrai que je tourne beaucoup à travers le monde, ce qui a permis au Fespaco de me repérer, mais je vais m’engager davantage à la conquête du public africain.
Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
L’accueil était enthousiaste lors de mes prestations à l’avenue Kwame Nkrumah et à la cérémonie officielle de clôture du Fespaco. Cela m’a fait chaud au cœur. C’est grâce à leurs soutiens que j’évolue dans ma carrière de jour en jour. Je les aime tant. Mes fans, c’est ma force et je ne finirai jamais de leur dire merci pout tout.
Quel est votre message au peuple burkinabè ?
J’ai beaucoup d’admiration, de respect et de considération pour ce peuple vaillant et résilient qui fait face à beaucoup de défis et qui reste toujours debout. Et ensemble, nous allons conjuguer ce qui se passe actuellement au passé. L’avenir est prometteur, le bout du tunnel n’est pas loin et l’espoir se dessine à l’horizon.
Vivez-vous de votre art ?
(Il éclate de rire) … Tant bien que mal.
Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?
Si c’est son choix, je serai là pour le ou la soutenir. C’est mon rôle en tant que père.
Vous tournez beaucoup dans des grands festivals en Europe, quels conseils donnez-vous aux artistes burkinabè qui rêvent autant ?
Récemment, j’étais à Lyon et à Poitiers. C’est vrai, je tourne au niveau mondial et c’est le rêve de beaucoup d’artistes. A ceux qui veulent conquérir le marché international, je leur conseillerais de mettre de la valeur à ce qu’ils font. Le Burkina regorge d’immenses talents, et avec la nouvelle génération, l’espoir est permis pour la conquête du monde des grands.
Qu’avez-vous à dire pour conclure ?
Je dis merci aux Editions « Le Pays » et à l’équipe de votre magazine. C’est un plaisir de retrouver le public du Burkina Faso et ensemble, nous allons déplacer des montagnes.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON