Il y a un classement des universités publiques, réalisé par les autorités compétentes, qui, depuis quelque temps, provoque des grincements de dents dans le milieu de l’enseignement supérieur. Si les uns, parce que leurs établissements respectifs occupent un bon rang, se disent satisfaits, tel n’est pas le cas pour d’autres qui font grise mine. Jugeant les critères qui ont prévalu au classement, très « subjectifs », ces derniers, tout en dénonçant un mélange de genres, estiment que ce n’est ni plus ni moins qu’une manière de ternir l’image ou la réputation de leurs établissements universitaires. Ils ont peut-être raison. Pour autant, ce classement, faut-il le souligner, a toute sa raison d’être. Plutôt que de voir le verre à moitié vide, il faudra le voir à moitié plein. Car, un classement de ce genre n’a pas seulement pour vocation de hiérarchiser les universités privées. Il contribue, et c’est peu de le dire, de stimuler l’excellence et de pousser les uns et les autres à améliorer la qualité de leurs enseignements. A preuve, un établissement peut occuper la queue du peloton et travailler de sorte à occuper la première place au prochain classement. Plutôt donc que de passer le temps à ruer dans les brancards, les uns et les autres gagneraient à se mettre davantage au travail pour relever les défis qui sont les leurs. Du reste, avant même ce classement, on sait, tous, que les universités privées ne sont pas logées à la même enseigne. Il y en a qui ont une très bonne réputation ; tout comme il y en a qui, en réalité, ne méritent pas leur renommée. En effet, ce qui intéresse certains promoteurs d’établissements scolaires privés, de façon générale, c’est beaucoup moins la qualité des enseignements dispensés, que le profit qu’ils peuvent en tirer.
Il faut que l’on accepte de se dire les vérités pour avancer
En clair, ce ne sont ni plus ni moins que des commerçants qui ne jurent que par l’argent. A preuve, il y a des privés où l’on fait généralement passer des élèves ou étudiants au motif que leurs parents ont déboursé cher pour la scolarité. Il ne faut donc pas les laisser redoubler au risque de décourager les parents qui pourraient être amenés à aller voir ailleurs. Et certains étudiants eux-mêmes sont conscients qu’ils ont obtenu des diplômes sans avoir le niveau requis. Ils sont nombreux qui, s’ils sont sincères, pourraient témoigner. On comprend pourquoi, dans bien des cas, ce sont les étudiants issus des universités publiques, que l’on présente comme de hauts lieux de la pagaille et du désordre, qui arrivent à tirer leur épingle du jeu à l’issue des concours directs de la Fonction publique. Le concours de la magistrature, pour ne citer que ce seul exemple, en est une preuve concrète pour ceux qui en doutent encore. La plupart des admis, d’année en année, sont issus des universités publiques. Voyez-vous ? Il faut que l’on accepte de se dire les vérités pour avancer. Certes, il y a des universités privées qui font un excellent travail dans la formation de leurs étudiants, mais il y en a aussi qui, franchement, doivent accepter de revoir leur copie si elles veulent jouer convenablement leur rôle de service public. Il faut donc laisser les récriminations pour aller au charbon en travaillant à rectifier le tir. Il faut aller à l’essentiel. C’est le seul combat qui vaille la peine d’être mené. Tout le reste n’est que babils et propos sans conséquences.
SZ