15 millions de moustiquaires à distribuer cette année, dans le cadre de la lutte contre le paludisme ! C’est l’annonce faite par le ministère en charge de la santé, le 16 mai dernier. Ce n’est pas une première dans notre pays. Et c’est, du reste, la preuve que les autorités fournissent des efforts dans la lutte contre le paludisme. Peut-il en être autrement quand on sait que le Burkina a enregistré, en 2024, plus de 4 000 décès liés au paludisme, essentiellement des enfants ?
Le paludisme étant la première cause de mortalité au Burkina, on peut donc comprendre la préoccupation du gouvernement.
En choisissant donc de distribuer gratuitement des moustiquaires, il veut faire dans la prévention. C’est un effort qui est à saluer quand on sait les moyens financiers, humains et matériels mobilisés pour réussir une telle campagne. Cependant, le tout n’est pas d’avoir une moustiquaire.
En effet, certains sont devenus des collectionneurs de moustiquaires. D’une campagne à une autre, ils en prennent. On n’est pas contre cela. Loin s’en faut ! Mais là où le bât blesse, c’est qu’ils trouvent autre chose à faire avec, qu’à les utiliser pour passer des nuits paisibles, loin des bourdonnements des moustiques.
Il est impérieux de trouver des mécanismes pour s’assurer de l’utilisation des moustiquaires dans les ménages
Certaines moustiquaires, il faut le reconnaître, finissent par atterrir sur les étals des commerçants.
Voyez-vous ? Ça ne fait pas sérieux. Car, l’Etat lui-même qui paye les moustiquaires pour les distribuer gratuitement, a besoin d’argent. Il aurait pu d’ailleurs l’utiliser pour faire autre chose. Mais étant donné que la santé est une priorité, il se sacrifie pour que chaque Burkinabè se prémunisse contre ce mal.
Cela dit, il est impérieux de trouver des mécanismes pour contrôler efficacement la distribution des moustiquaires et s’assurer de leur utilisation convenable dans les ménages. Les sensibilisations et les interpellations doivent se poursuivre afin que ceux qui s’adonnent à ces pratiques, comprennent le bien-fondé de l’utilisation d’une moustiquaire.
Toutefois, certains pensent que la seule utilisation de la moustiquaire, suffit pour leur épargner le paludisme. Ils ont tout faux. Ce n’est pas une solution magique. C’est tout un ensemble de comportements qu’il faut adopter afin de prévenir la maladie, particulièrement à travers l’assainissement de notre cadre de vie. Cela est très important dans la mesure où les moustiques, on le sait, prolifèrent rapidement dans les endroits humides et insalubres.
B.K