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KUNDE : 15 ans d’excellence au service de la musique burkinabè

 

Paris, 1996, aéroport Charles de Gaulle de Roissy. Un douanier français dévisage un jeune africain, de retour d’un stage à l’INA, l’Institut national de l’audiovisuel de Paris.

Dialogue entre les deux hommes : – Qu’avez-vous à déclarer ? – Rien, à part des effets personnels. Et pourtant, ce jeune homme traîne dans sa valise un projet novateur qui va, durant dix ans, être le baromètre de la musique au Burkina Faso et devenir le spectacle le plus prisé de la jet-set burkinabè. Ce jeune homme s’appelle Jah Press et son projet « Les Kundé », du nom  mooré  de cette guitare à trois cordes qu’on retrouve aussi en pays mandingue, bissa et peulh.

Si l’idée est née en 1996, il faudra attendre 2001, faute de productions musicales suffisantes, pour voir la première édition des Kundé. Le défi est immense : réussir une cérémonie de récompense annuelle riche en sons, lumières, stars, strass et paillettes dans un pays réputé pour la modicité du sponsoring des initiatives culturelles.

Faisant sien le dicton selon lequel « A cœur vaillant, rien d’impossible », Jah Press, avec une armée de mousquetaires du show biz (Papus Ismaël Zongo, Maguy Lesli Oka, Boureima Djiga, Somda Gervais dit Mister P., Aziz Bamogo et feu Gaston Palé), se jette corps et âme dans le projet. Accompagné en cela par le soutien de la presse, des acteurs du monde de la musique, de quelques mécènes et… surtout du public.

LES KUNDE, BAROMETRE DE LA MUSIQUE AU BURKINA FASO

Quinze ans plus tard, une prouesse et un grand mérite pour une cérémonie de récompense non étatique sur le continent africain.  Cette obstination a réussi à faire des Kundé le baromètre de la musique au Burkina Faso, un étalon de mesure de la qualité des œuvres discographiques et des artistes, et un objectif de promotion pour les producteurs de musique de notre pays.

En quinze ans, les Kundé ont réussi à apporter aux musiciens la reconnaissance d’un travail qui n’est pas toujours perçu du grand public et des décideurs.

Dès la publication de la liste des nominés, l’intérêt est suscité et les artistes- musiciens et chanteurs retiennent l’attention de tous.

Il faut ajouter à cela l’ouverture de l’évènement aux artistes étrangers et à l’international, ce qui crée un brassage culturel, brise les complexes et favorise les relations entre les professionnels du show biz, entre les promoteurs étrangers et les artistes nationaux. Ce qui est fructueux pour la musique et les artistes burkinabé !

LES KUNDÉ, ÉVÈNEMENT LE PLUS PRESTIGIEUX DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

Pour les observateurs les plus avertis du show-biz africain, les Kundé sont l’évènement le plus prestigieux de l’Afrique de l’Ouest de par sa constance organisationnelle et la richesse de son plateau artistique. Par ailleurs, il serait de bon ton d’ajouter que par son côté clinquant, fait de strass, de stars internationaux et de paillettes, les Kundé sont arrivés à se positionner comme l’évènement majeur le plus chic de la capitale et le rendez-vous le plus attendu de la jet-set burkinabè.

Au niveau organisationnel, les Kundé ont réussi à se positionner comme un rendez-vous important inscrit sur les calepins des décideurs du show biz africain. Et devenir, par la même occasion, l’une des scènes les plus prestigieuses d’Afrique de l’Ouest, qui a vu défiler les plus grands noms de la chanson africaine, de Salif Keïta à Georges Ouédraogo, en passant par GG Vickey, Tabu Ley Rochereau, Théo Blaise Koukou, Papa Wemba, M’bilia Bell, AB Crynstil, Magic System, Kodjo Antwi, Amadou Balaké, Bailly Spinto, Sam Fan Thomas, Aïcha Koné, Lokua Kanza, Nayanka Bell, Sam Mangwana, Tshala Muana, Victor Démé, Prince Eyango, Falli Ipupa, DJ Arafat, Moni Bilé, Kanda Bongo Man, Eric Brouta, Ismael Lo, Wizboyy, Meiway, Amadou et Mariam, Prince Edouard Ouédraogo, Floby, Dez Altino, Eddy Kenzo, Yemi Aladé, Mani Béla, et bien d’autres.

En quinze ans, quatorze artistes sont montés sur la plus haute marche, en remportant le Kundé d’Or. Ce sont Solo Dja Kabako en 2001, Bil Aka Kora à deux reprises (2002 et 2005), Georges Ouédraogo en 2003, Amity Méria en 2004, Smockey en 2006, Yellen en 2007, Yoni en 2008, Ahmed Smani en 2009, Floby en 2010, Faso Kombat en 2011, Eugène Kounker en 2012, Dez Altino en 2013, Alif Naaba en 2014 et Sana Bob en 2015.

LES KUNDE FACE AUX NOUVEAUX DEFIS

Après quinze années de mise en œuvre sans discontinuer, le Commissariat général des Kundé s’active à introduire des innovations majeures au niveau de la cérémonie. Cela, en vue de cadrer l’événement avec les nouvelles données de l’évolution de la musique au Burkina et de prendre en compte les suggestions faites par les acteurs de la filière.

Pour le Commissariat général des Kundé, ces innovations répondent également au souci de consolider les acquis engrangés lors des éditions précédentes, corriger les insuffisances constatées et relever les nouveaux défis qui s’imposent aux Kundé et à la musique au Burkina Faso. Car pour son concepteur, « La principale difficulté réside au niveau de la faiblesse du financement de l’évènement. »

Si les Kundé ont réussi à incarner le slogan de baromètre de la musique au Burkina Faso et à  prouver, quinze ans durant, leur capacité organisationnelle et leur  impact sur l’excellence de la création musicale au Faso, il est temps pour les décideurs économiques et politiques du pays d’apporter un soutien conséquent à l’évènement.

L’Almamy Becker.

 

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