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KORARISS, ARTISTE-MUSICIENNE: « Les Burkinabè résidant en France ne sont pas solidaires des artistes »

Née à Pô dans la province du Nahouri en plein cœur du pays kassena d’où elle est originaire, Koara Ouadeba Clarisse est une jeune artiste-musicienne burkinabè résidant en France depuis plus d’une décennie. Révélée au grand public grâce à son titre à succès « Banta » extrait de sa toute première œuvre discographique en 2008, elle a retrouvé une fois de plus le marché du disque avec un maxi « Monde ingrat » en 2018 sous la coupole du regretté Ericson Le Zoulou. Présente au Burkina pour un bref séjour, nous l’avons approchée pour en savoir davantage sur sa carrière. A travers cette interview qu’elle a bien voulu nous accorder, Korariss nous parle de son nouveau single qui sortira dans quelques jours, de ses projets, de son quotidien, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt !

 

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Korariss : Je suis en pleine forme comme vous le constatez.

 

Vous faites partie des tout derniers artistes à collaborer avec Ericson Le Zoulou. Quel est votre état d’esprit après son décès ?

 

(Elle baisse les yeux et soupire)… Mon moral est à plat. Beaucoup de personnes ont écouté ses œuvres mais ne l’ont pas côtoyé. C’était quelqu’un de bien et qui ne se prenait pas la tête.  Je garde de beaux souvenirs de lui. C’est en 2010 que j’ai fait sa connaissance à Paris. Quand je l’ai appelé pour lui dire que je suis une artiste burkinabè et que je préparais mon prochain opus, tout de suite, il est venu vers moi. Par la suite, il est devenu comme un frère pour moi. La preuve est qu’en 2018, il est venu à Ouagadougou avec moi pour la dédicace de « Monde ingrat ».

 

Quel est le but de votre bref séjour au bercail ?

 

C’est pour des raisons personnelles. Je suis là juste pour dix jours et comme vous connaissez les artistes, j’ai profité finaliser un nouveau single intitulé « Laba laba ».

 

Qu’en est-il de ce single qui fait partie de vos projets imminents ?

 

Il a été arrangé par Kévinson au studio K Music, il y a eu la collaboration de Savino pour le featuring et je profite de l’occasion pour lui dire merci.

 

De quoi parle ce single ?

 

Cette chanson parle de ceux qui n’ont pas le temps d’écouter les ragots. Il faut vivre votre vie comme vous le voulez sans tenir compte de toutes les calomnies que l’on raconte sur votre personne, sur votre vie privée et autres.

 

Et quelle est votre situation matrimoniale ?

 

(Elle éclate de rire)… Je suis mariée et mère d’un enfant de 21 ans.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Je peux dire qu’avant, je vivais de ma musique, quand j’ai sorti « Banta ». J’étais sur place au Burkina et j’ai donné beaucoup de concerts. Maintenant que je suis en France, les données ont changé. Il y a eu un vide au niveau du Burkina. Quand on va à l’aventure, on sait quand on part mais on ne sait pas quand on revient.

 

Qu’allez-vous faire donc pour reconquérir votre public ?

 

C’est ce que je suis en train de faire. Je suis au Burkina pratiquement chaque année ou dès que j’ai l’occasion. Il faut que les fans puissent se rappeler de moi car dix ans ce n’est pas dix jours. Je reviens très bientôt pour le tournage du clip du single et faire le lancement ainsi que la promotion pour retrouver mes fans.

 

Comment voyez-vous l’évolution de la musique burkinabè ?

 

La musique burkinabè a beaucoup évolué positivement mais on peut faire plus. Il y a de jeunes talents qui ont simplement besoin d’un coup de pouce.

 

Qu’est-ce qu’il faut pour positionner la musique burkinabè à l’international ?

 

Il faut que nos compatriotes qui sont en Europe ou autres soutiennent les artistes de chez eux. Je veux parler principalement des Burkinabè résidant en France ; ils ne sont pas solidaires. Ils préfèrent aller respecter un artiste d’ailleurs en lieu et place d’un artiste venant du Burkina, c’est vraiment dommage.

 

Quel est votre regard sur la situation sécuritaire que traverse le Burkina ?

 

En tant qu’artiste et citoyenne, je souhaite que la paix revienne au Burkina comme à l’autre époque où on pouvait circuler librement. Je demande aux populations de collaborer avec les FDS en signalant tout fait suspect. Je pense aussi que les autorités peuvent mieux faire que ça.

 

En France, quel est votre quotidien ?

 

Il est beaucoup chargé. Je vais au boulot de 5h du matin à 18h, ensuite il faut s’occuper de sa petite famille et s’il y a des spectacles à honorer, on y va.

 

Qu’avez-vous à dire à nos lecteurs et vos fans pour conclure ?

 

Je reviens très bientôt pour un mois. Il y aura des tournées. J’espère que mes fans sont toujours là. Je leur demande de me soutenir pour ce grand retour comme ils l’ont fait avec l’album « Banta ». Je les aime, ils sont les meilleurs.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

 

 

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